Afghanistan: Interdites de travailler avec des femmes, des ONG suspendent leurs activités

Cette dernière restriction intervient moins d'une semaine après que les autorités talibanes ont interdit aux femmes de fréquenter les universités, suscitant l'indignation du monde entier et des manifestations dans certaines villes afghanes.(AFP)
Cette dernière restriction intervient moins d'une semaine après que les autorités talibanes ont interdit aux femmes de fréquenter les universités, suscitant l'indignation du monde entier et des manifestations dans certaines villes afghanes.(AFP)
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Publié le Lundi 26 décembre 2022

Afghanistan: Interdites de travailler avec des femmes, des ONG suspendent leurs activités

  • Elles ne sont pas non plus autorisées à entrer dans les parcs
  • Le ministère de l'Economie a ordonné samedi à toutes les organisations non gouvernementales de cesser de travailler avec des femmes

KABOUL: Plusieurs  organisations étrangères ont suspendu dimanche leurs activités en Afghanistan après l'interdiction faite aux ONG de travailler avec des femmes, un haut responsable onusien prévenant qu'il sera "très difficile" de poursuivre l'aide humanitaire" si les talibans restent sur leur position.

Dans un communiqué commun, Save the Children, le Conseil norvégien pour les réfugiés et CARE International ont annoncé la suspension de leurs activités en attendant que l'annonce d'interdiction faite samedi par les talibans soit "clarifiée".

"Nous suspendons nos programmes, en exigeant que les hommes et les femmes puissent poursuivre de la même manière notre aide pour sauver des vies en Afghanistan", ont expliqué les trois associations à la sortie d'une réunion rassemblant de hauts responsables de l'ONU et des dizaines d'ONG.

Une autre ONG, le Comité international de secours (IRC), présent en Afghanistan depuis 1988, a également annoncé "suspendre" ses activités dans le pays, soulignant que sur ses 8.000 collaborateurs, 3.000 sont des femmes.

Le ministère afghan de l'Economie a ordonné samedi à toutes les organisations non gouvernementales de cesser de travailler avec des femmes sous peine de suspendre leur licence d'exploitation.

Il n'a pas été précisé si la directive concernait le personnel féminin étranger des ONG.

Dans la lettre envoyée aux ONG locales et internationales, le ministère explique avoir pris cette décision après avoir reçu des "plaintes sérieuses" selon lesquelles les femmes y travaillant ne respectaient pas le port du "hijab islamique".

En Afghanistan, les femmes sont contraintes de se couvrir le visage et entièrement le corps.

"S'ils (les autorités talibanes) ne sont pas en mesure de revenir sur cette décision et de trouver une solution à ce problème, il sera très difficile de poursuivre et de fournir une aide humanitaire de manière indépendante et équitable, car la participation des femmes est très importante", a déclaré à l'AFP le coordonnateur humanitaire de l'ONU pour l'Afghanistan, Ramiz Alakbarov.

"Nous ne voulons pas suspendre immédiatement l'aide car cela nuirait au peuple afghan", a-t-il poursuivi, évoquant un impact "dévastateur" sur l'économie déjà délabrée du pays.

Selon les Nations unies et les agences d'aide, plus de la moitié des 38 millions d'habitants du pays ont besoin d'une assistance humanitaire pendant l'hiver rigoureux.

Karen Decker, représentante des Etats-Unis en Afghanistan, a demandé des comptes. "En tant que représentante du plus gros donateur" à ce pays, "je crois que j'ai le droit de demander comment les talibans entendent empêcher les femmes et les enfants de mourir de faim, si les femmes ne peuvent plus distribuer de l'aide à d'autres femmes et enfants", a-t-elle tweeté dimanche dans plusieurs langues.

Réponse du porte-parole des taliban Zabihoullah Moujahid par tweet: "Nous ne permettons à personne de dire n'importe quoi ou de proférer des menaces concernant les décisions de nos dirigeants en termes d'aide humanitaire".

Des dizaines d'organisations travaillent dans les régions reculées de l'Afghanistan et beaucoup de leurs employés sont des femmes.

"L'interdiction va avoir un impact sur tous les aspects du travail humanitaire, car les femmes employées ont des postes clés dans les projets axés sur la population féminine vulnérable du pays", a déclaré dimanche à l'AFP un haut responsable d'une ONG étrangère.

«Enfer pour les femmes»

Depuis Berlin, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a appelé dimanche à "une réaction claire de la communauté internationale", "ajoutant que "nous n'accepterons pas que les talibans fassent de l'aide humanitaire un enjeu de leur mépris des femmes".

L'annonce des talibans a également condamnée dimanche par l'Organisation de la Conférence islamique (OCI, 57 Etats membres), dont le secrétaire général Hissein Brahim Taha a "vigoureusement appelé" le régime à revoir sa décision, jugée "contraire aux intérêts du peuple afghan".

"Nous sommes 15 dans ma famille et je suis le seul soutien, si je perds mon emploi, ma famille mourra de faim", a témoigné Shabana, 24 ans, employée d'une ONG à Kaboul.

"Pendant que vous célébrez l'arrivée de la nouvelle année, l'Afghanistan est devenue un enfer pour les femmes", a-t-elle ajouté.

Ne souhaitant pas donner son nom de peur de représailles des talibans, une autre Afghane de 27 ans, qui devait commencer à travailler dimanche dans une ONG internationale, a vu ses "rêves s'envoler".

"Le dur travail que j'ai fourni ces dernières années dans le domaine de l'éducation a volé en éclats", a-t-elle déploré. "Mais nous sommes assez courageuses pour ne pas accepter les interdictions, et nous battre pour nos droits. Cela peut prendre du temps mais si nous croyons en nous-mêmes, nous reviendrons plus fortes que jamais".

L'étau autour des femmes s'est resserré ces derniers mois. Les talibans, revenus au pouvoir en août 2021, leur ont interdit il y a moins d'une semaine de fréquenter les universités publiques et privées, pour les mêmes raisons de code vestimentaire non respecté. Ils les avaient déjà exclues des écoles secondaires.

Elles sont en outre écartées de nombreux emplois publics, ne peuvent pas voyager sans être accompagnées d'un parent masculin et ont reçu l'ordre de se couvrir en dehors de la maison, idéalement avec une burqa.

Elles ne sont pas non plus autorisées à entrer dans les parcs.


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.


Inde: deux insurgés tués par l'armée dans le Cachemire

Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
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  • Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays
  • L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions

SRINAGAR: Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts.

Une unité de l'armée indienne, le Chinar Corps, a fait état mercredi d'un "échange de tirs intense" avec des hommes armés, affirmant les soupçonner d'avoir "tenté une infiltration" dans le district de Baramulla, situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Pahalgam où a eu lieu la fusillade.

L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions.

Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays.

Dans la partie indienne, une rébellion séparatiste a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis 1989. New Delhi y a déployé un contingent de quelque 500.000 soldats.

Les forces de l'ordre indiennes ont lancé une vaste traque après la fusillade mardi contre un groupe de touristes à Pahalgam, une destination prisée située à environ 90 kilomètres de l'importante ville de Srinagar.

Il s'agit de la plus meurtrière contre des civils en un quart de siècle.

Les combats ont diminué depuis que le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a révoqué l'autonomie limitée de ce territoire en 2019.