Les Saoudiens aspirent aux cours de pensée critique et de philosophie introduits dans les écoles

Les sujets introduits sont destinés à encourager des attitudes plus tolérantes envers les personnes aux valeurs et aux croyances différentes, et à éradiquer l’extrémisme intellectuel (Photo, SPA).
Les sujets introduits sont destinés à encourager des attitudes plus tolérantes envers les personnes aux valeurs et aux croyances différentes, et à éradiquer l’extrémisme intellectuel (Photo, SPA).
Short Url
Publié le Mercredi 18 novembre 2020

Les Saoudiens aspirent aux cours de pensée critique et de philosophie introduits dans les écoles

  • Le ministère de l’Éducation souhaite renforcer la tolérance et le respect des valeurs humaines chez les étudiants
  • « Si nous ne stimulons pas la pensée critique chez nos jeunes, nous les exposons tout simplement à des risques car ils deviennent fragiles et vulnérables aux entités politiques malveillantes »

DJEDDAH: Les préparatifs se poursuivent pour introduire des cours de pensée critique et de philosophie dans les écoles saoudiennes, a déclaré le ministre de l’Éducation, Hamad al-Asheikh. Cette nouvelle a été saluée à la fois par les enseignants et par les étudiants saoudiens.

Lundi dernier, à l’occasion de la Journée internationale pour la tolérance, le ministre a revu les plans initialement annoncés en décembre 2018, lors d’un événement organisé par le Centre du Roi Abdel Aziz pour le dialogue national. Les projets introduits sont destinés à encourager des attitudes plus tolérantes envers les personnes aux valeurs et aux croyances différentes, et à éradiquer l’extrémisme intellectuel.

«Le ministère de l’Éducation souhaite renforcer la tolérance et le respect des valeurs humaines chez les étudiants qui sont un pilier essentiel de la tolérance au sein de la société. Pour y parvenir, le ministère recourt à de nombreuses méthodes qui ciblent la personnalité, la pensée et le comportement de l’étudiant», affirme Al-Asheikh.

Abdelrahman al-Haidari, professeur d’anglais depuis dix-huit ans à l’université Umm Al-Qura de La Mecque, explique qu’il a toujours tenu à poser des questions stimulantes à ses étudiants pour les encourager à réfléchir.

«Pour moi, un bon enseignant est celui qui encourage ses élèves à exprimer leurs opinions», souligne-t-il. Les éducateurs qui n’y parviennent pas limitent leurs élèves «à de simples activités d’apprentissage élémentaire au cours desquelles ils ne font qu’imiter et reproduire les mêmes phrases qui leur sont présentées dans les livres scolaires», ajoute-t-il.

Le plus grand défi que doit relever Al-Haidari consiste à encourager ses élèves à exprimer leurs propres idées et à comprendre celles des autres, y compris les opinions différentes des leurs.

«De nos jours, les circonstances nous imposent de nouveaux défis qui nous poussent à nous forger de nouvelles façons de penser – par exemple le défi de conserver une identité solide et fidèle à notre héritage – tout en laissant une place bien plus grande à la tolérance et à l’acceptation d’autres points de vue et croyances du monde», déclare Al-Haidari.

Selon lui, le système éducatif moderne, encore relativement nouveau, est le «remodelage» du précédent qui consistait essentiellement à «doter la nouvelle génération d’un sentiment d’identité en tant que musulmans et d’unité en tant que Saoudiens». «L’introduction de nouvelles disciplines telles que la pensée critique et la philosophie peut également favoriser la sécurité nationale», estime Al-Haidari.

«Compte tenu du riche patrimoine de notre pays et de son rôle de gardien de l’islam et des Deux Saintes Mosquées, notre système éducatif en place forme des étudiants très attachés à la foi musulmane et à l’identité saoudienne», affirme-t-il. «Si nous ne stimulons pas la pensée critique chez nos jeunes, nous les exposons tout simplement à des risques car ils deviennent fragiles et vulnérables aux entités politiques malveillantes déguisées sous une fausse façade islamiste.»

Sara al-Rifai, professeur d’anglais dans une université de Djeddah, soutient fortement l’introduction de ces nouveaux sujets.

«En introduisant la pensée critique et la philosophie dans le programme d’études, les étudiants peuvent désormais assumer eux-mêmes leurs expériences d’apprentissage», explique-t-elle. «Ils apprennent à sortir du cadre, à poser les bonnes questions, à être plus créatifs, à résoudre les problèmes et à prendre les bonnes décisions.»

Selon elle, ces compétences préparent les jeunes à intégrer, à l’âge adulte, des milieux de travail diversifiés où ils pourront relever les défis de la vie réelle.

Mme Al-Rifai estime important que le Royaume investisse dans la jeunesse saoudienne, qui fait partie des principaux acteurs du plan de développement Vision 2030 du pays. «Quand les étudiants développent des capacités de pensée critique et se familiarisent avec différentes philosophies de la vie, ils acceptent et respectent les opinions divergentes et perçoivent la vie sous des angles différents», explique-t-elle. «Ils deviennent ainsi plus tolérants et acceptent de vivre dans une société multiculturelle.»

Abdan al-Abdan, diplômé en sciences et théorie politiques, affirme que ces matières, intégrées au programme pédagogique, inciteront les jeunes à remettre en question les erreurs véhiculées par les médias sociaux.

Ainsi, les étudiants développeront une approche plus analytique sur ce qu’ils lisent et voient, et seront en mesure de distinguer le vrai du faux, ajoute-t-il.

Al-Abdan espère que les nouveaux cours offriront une introduction à l’histoire et à la philosophie de la Grèce antique, et expliqueront comment les Arabes ont contribué à préserver ces connaissances à travers les siècles obscurs.

«Il est primordial de souligner le rôle que les ancêtres de nos élèves ont joué en matière de philosophie en expliquant l’histoire de la philosophie à travers toutes les époques», explique-t-il. «Les étudiants pourront alors constater que ce ne sont pas de nouvelles connaissances, mais des notions auxquelles leurs ancêtres ont contribué.»

«Ainsi, ils pourront se sentir impliqués et investis dans ce qu’ils apprennent, tout comme de nombreux Arabes se sont inspirés dans le passé de la philosophie grecque.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Short Url
  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
Short Url
  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Short Url
  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.