SNCF: La direction propose des «mesures complémentaires» pour éviter une grève au Nouvel An

Les clients de la SNCF ont commencé à recevoir des courriels leur proposant une compensation à 200% en bons d'achat, qu'ils aient réussi à échanger leurs billets ou non. (Photo, AFP)
Les clients de la SNCF ont commencé à recevoir des courriels leur proposant une compensation à 200% en bons d'achat, qu'ils aient réussi à échanger leurs billets ou non. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 23 décembre 2022

SNCF: La direction propose des «mesures complémentaires» pour éviter une grève au Nouvel An

  • Les syndicats ont jusqu'à vendredi 12H pour se prononcer sur ce nouvel accord qui propose «des mesures complémentaires fortes»
  • Le gouvernement a mis la pression jeudi sur la direction de la SNCF pour trouver une solution

PARIS: La direction de la SNCF a proposé jeudi soir des "mesures complémentaires" pour les contrôleurs afin d'éviter que leur grève, qui va perturber le weekend de Noël, ne se prolonge au Nouvel An.

Les syndicats ont jusqu'à vendredi 12H pour se prononcer sur ce nouvel accord qui propose "des mesures complémentaires fortes en faveur de la reconnaissance du métier de chef de bord, de la création de postes, et de la progression de leurs carrières", a indiqué la SNCF dans un communiqué.

La direction du groupe public avait réuni jeudi soir par visioconférence les syndicats représentatifs, alors que près de la moitié des contrôleurs seront en grève ce week-end, provoquant l'annulation de nombreux trains destination Noël.

Le gouvernement a mis la pression jeudi sur la direction de la SNCF pour trouver une solution.

Cette grève est cependant atypique: elle est menée par un collectif informel de chefs de bord organisé sur Facebook et rejetant toute appartenance syndicale. Le mouvement est rendu possible par des préavis déposés par les fédérations CGT-Cheminots et SUD-Rail, qui n'appellent cependant pas à la grève.

Les nouvelles propositions de la direction comprennent notamment la création d'une "ligne métier ASCT" (chef de bord), qui réunit tous les contrôleurs sous la même casquette, a indiqué une source syndicale à l'AFP.

160 emplois supplémentaires devraient être créés dès 2023, et 40 emplois de plus "dans les trains sensibles". La prime spécifique des contrôleurs passerait par ailleurs de 600 à 720 euros bruts annuels.

Remboursement à 200%

Près de la moitié des contrôleurs se sont déclarés en grève ce week-end, provoquant l'annulation d'un train sur trois vendredi, et de deux trains sur cinq samedi et dimanche, surtout des TGV.

Certains axes seront plus touchés que d'autres comme l'axe Atlantique ou l'axe Nord, avec seulement un TGV sur deux.

A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle: les clients de la SNCF ont commencé à recevoir des courriels leur proposant un remboursement à 200% en bons d'achat, qu'ils aient pu voyager ou non.

Avec les annulations de certains voyageurs, quelques places étaient encore disponibles jeudi soir sur les principaux trajets. Mais les trains supprimés ou complets ont poussé de nombreux d'entre eux à se tourner vers les autocars ou le covoiturage.

Flixbus dit à l'AFP qu'il transporterait 115 000 passagers de vendredi à lundi, 10 à 15% de plus qu'en 2019.

Et BlaBlaCar Bus dit doubler certaines rotations pour jeudi et vendredi, entre Paris et plusieurs villes dont Nantes, Lyon ou Rennes.

Bison Futé a prévenu que la journée de vendredi risquait d'être compliquée sur la route en Ile-de-France, conseillant de quitter la région avant 10H, avec un pic de bouchons attendu entre 15h et 18h.

D'autres voyageurs ont adapté leurs jours de trajet en train.

"J'ai décidé de partir un jour avant, en posant un congé, et de décaler aussi mon retour, en faisant du télétravail", explique Xavier, qui rejoint Bayonne depuis Paris.

Air France, touchée aussi par un appel à la grève de deux syndicats d'hôtesses et stewards jusqu'au 2 janvier, a pour sa part indiqué qu'elle assurerait tous ses vols vendredi et samedi.

"On a tout donné pour éviter la grève", avait souligné le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou jeudi matin, insistant sur les négociations annuelles obligatoires qui ont entériné début décembre une revalorisation salariale moyenne de près de 6% en 2023 pour les cheminots, d'après lui.

"Et pour les chefs de bord TGV, on a même ajouté 1,5 point de plus", avait-il souligné. "On a mis de l'emploi, on a donné la garantie qu'il y ait deux chefs de bord par TGV et on a pris des engagements de déroulement de carrière".


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".