Après Béziers, la justice ordonne le retrait de la crèche de la mairie de Perpignan

La justice a ordonné mercredi le retrait «dans les 24 heures» de la crèche de Noël installée dans l'Hôtel de ville de Perpignan (Pyrénées-Orientales). (Photo, AFP)
La justice a ordonné mercredi le retrait «dans les 24 heures» de la crèche de Noël installée dans l'Hôtel de ville de Perpignan (Pyrénées-Orientales). (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 21 décembre 2022

Après Béziers, la justice ordonne le retrait de la crèche de la mairie de Perpignan

La justice a ordonné mercredi le retrait «dans les 24 heures» de la crèche de Noël installée dans l'Hôtel de ville de Perpignan (Pyrénées-Orientales). (Photo, AFP)
  • «C'est une crèche avec Joseph, Marie, les Rois mages qui montrent que nous sommes bien dans une crèche catholique, contraire à la loi de 1905» de séparation des Eglises et de l'Etat, avait plaidé mardi Sophie Mazas
  • Le 16 novembre, le Conseil d’État avait confirmé l'interdiction de la crèche de Noël de la mairie de Beaucaire, dirigée par le maire d'extrême droite Julien Sanchez

MONTPELLIER: Une semaine après celle de Béziers, dans l'Hérault, la justice a ordonné mercredi le retrait "dans les 24 heures" de la crèche de Noël installée dans l'Hôtel de ville de Perpignan (Pyrénées-Orientales) par le maire Rassemblement National (RN) Louis Aliot. 

Saisi comme la semaine précédente par la Ligue des droits de l’homme (LDH) en référé - une procédure d'urgence -, le tribunal administratif de Montpellier a ordonné à la commune de Perpignan de "retirer la crèche de la Nativité, ou pessebre (en langue catalane, NDLR)", sous peine d'une astreinte de "cent euros par jour de retard", selon une décision rendue moins de 24 heures après avoir entendu les parties. 

"C'est une crèche avec Joseph, Marie, les Rois mages qui montrent que nous sommes bien dans une crèche catholique, contraire à la loi de 1905" de séparation des Eglises et de l'Etat, avait plaidé mardi Sophie Mazas, avocate et présidente de la LDH de l'Hérault. 

"Nous sommes véritablement dans la tradition", avait rétorqué l'avocate de la ville, Delphine Joubes, en soulignant aussi que la crèche avait été érigée dans un "patio" de l'Hôtel de ville "dédié à la catalanité" et par lequel "les personnes qui souhaitent venir à la mairie pour des démarches administratives ne passent pas". 

Les conclusions de la mairie "sont rejetées", a brièvement indiqué le tribunal administratif, dont la motivation précise sera connue ultérieurement. 

Louis Aliot, figure du Rassemblement national, et Robert Ménard, le maire de Béziers proche du RN, "pensent pouvoir violer la loi et la Constitution impunément", a réagi Me Mazas, en jugeant "problématique" que les préfets de l'Hérault et des Pyrénées-Orientales n'aient "pas réagi" pour "faire appliquer la loi". 

La responsable de la LDH dénonce aussi "l'instrumentalisation de la religion par l'extrême droite à des fins politiques". "La force de la laïcité, c'est la liberté de chacun de vivre sa croyance personnellement et dans les lieux de culte prévus à cet effet: la crèche à l'église, l'état-civil et la gestion de la cité à la mairie", a-t-elle ajouté. 

Le maire de Perpignan lui a immédiatement renvoyé la balle: "Malheureusement, la Ligue des droits de l'Homme et plusieurs organisations politiques ont décidé d'instrumentaliser la laïcité de la République et la justice administrative pour faire obstacle à l'expression de nos traditions, de nos héritages et plus généralement pour nous empêcher d'être ce que nous sommes", a écrit Louis Aliot dans un communiqué. 

Le candidat malheureux à la présidence du RN dénonce une "décision en total décalage avec l'engouement populaire et l'émerveillement suscités par le pessebre", admiré selon lui par "des milliers de personnes" depuis le 25 novembre. 

Dans l'attente de la notification officielle, "la ville réaffirme son attachement à tous les éléments de notre culture catalane et dont le pessebre fait partie". 

Les crèches de Beaucaire (Gard) et de Béziers sont régulièrement poursuivies en justice mais continuent à être installées chaque année par les maires concernés. 

Le 16 novembre, le Conseil d’État avait confirmé l'interdiction de la crèche de Noël de la mairie de Beaucaire, dirigée par le maire d'extrême droite Julien Sanchez. 


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".