SWEIMEH : Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a indiqué mardi avoir demandé à son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian, lors d'une rencontre en Jordanie, l'arrêt de la répression des manifestations et de l'aide militaire à la Russie.
La rencontre, la première à ce niveau entre les deux parties depuis le mois d'août, est intervenue en marge d'un sommet régional sur les bords de la mer Morte.
Elle survient par ailleurs alors que les négociations sur le nucléaire iranien entre Téhéran et les grandes puissances sont dans l'impasse.
Le coordinateur de l'Union européenne chargé de superviser ces pourparlers à Vienne, Enrique Mora, et le négociateur en chef iranien Ali Bagheri, ont également participé à la réunion, selon l'agence officielle iranienne Irna.
"Une réunion nécessaire avec le ministre iranien (..) au moment d'une détérioration des relations entre l'UE et l'Iran", a affirmé M. Borrell dans un tweet. "J'ai souligné la nécessité de stopper immédiatement le soutien militaire à la Russie et la répression interne en Iran", a-t-il ajouté.
L'UE a imposé la semaine dernière une nouvelle série de sanctions contre Téhéran pour protester contre la répression menée par la République islamique des manifestations qui secouent l'Iran depuis la mort en détention mi-septembre d'une jeune Kurde iranienne. Téhéran voit dans ces manifestations des "émeutes" et a arrêté des milliers de personnes.
M. Amir-Abdollahian a "condamné l’approche des pays occidentaux consistant à soutenir les émeutiers et à imposer des sanctions illégales" contre son pays "sous de faux prétextes de protection des droits humains", selon un communiqué de son ministère.
L'UE a aussi sanctionné des fabricants de drones et des commandants de l'armée de l'air en Iran, que les Européens accusent d'être impliqués dans la fourniture de drones à la Russie pour sa guerre en Ukraine.
Téhéran a soutenu cependant n'avoir envoyé aucune arme à la Russie pour être utilisée dans le conflit, et M. Amir-Abdollahian a affirmé mardi que son pays était "prêt à résoudre tout malentendu (...) avec la partie ukrainienne", selon le communiqué.
M. Borrell a souligné que les deux parties avaient convenu "de garder ouverts les canaux de communication et de restaurer" l'accord sur le nucléaire.
A ce sujet, le responsable iranien a "conseillé" aux Européens d'adopter une approche "constructive et réaliste".
L'Iran et les grandes puissances ont lancé en avril 2021 à Vienne des pourparlers visant à ressusciter un accord international conclu en 2015 qui garantit le caractère civil du programme nucléaire de l'Iran, accusé malgré ses démentis de chercher à se doter de l'arme atomique. Mais ces négociations sont au point mort.
Elles achoppent notamment sur la question de la présence de traces d'uranium enrichi sur trois sites en Iran pour laquelle l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) cherche à obtenir des explications.
Lundi, une délégation de l'AIEA a rencontré des responsables en Iran, dont Mohammad Eslami, chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, selon l'agence locale Isna.