Un chauffeur de taxi iranien a été torturé avant sa mort, révèle une autopsie

Des taxis attendent leurs clients dans une station de taxis de la capitale iranienne, Téhéran. (AFP)
Des taxis attendent leurs clients dans une station de taxis de la capitale iranienne, Téhéran. (AFP)
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Publié le Mardi 20 décembre 2022

Un chauffeur de taxi iranien a été torturé avant sa mort, révèle une autopsie

  • Hamed Salahshoor, âgé de 23 ans, est décédé quatre jours après avoir été détenu par les forces du régime parce qu’il aurait participé à des manifestations antigouvernementales
  • Salahshoor est l’une des cinq cent deux personnes mortes aux mains du régime depuis que des manifestations publiques ont commencé au mois de septembre

LONDRES: La famille d’un Iranien décédé en garde à vue a déclaré qu’un examen effectué après l’exhumation de son corps avait révélé des marques de torture alarmantes.
Hamed Salahshoor, 23 ans, a été déclaré mort le 26 novembre, quatre jours après avoir été arrêté par les autorités parce qu’il aurait participé à des manifestations antigouvernementales. On a raconté à sa famille qu’il était décédé d’une crise cardiaque. Or, son corps présentait des signes de traumatisme crânien grave et il aurait pu subir une intervention chirurgicale.
Le jeune homme était chauffeur de taxi. Il aurait reçu de «bonnes nouvelles» peu de temps avant sa mort: sa candidature pour un nouveau poste avait été retenue.
Une source proche de la famille a déclaré à BBC Persian: «Quelques heures avant son arrestation, Hamed a reçu une bonne nouvelle: il avait obtenu un emploi au ministère du Pétrole.»
Il a appelé sa mère afin de lui raconter, mais, plus tard dans la journée, son taxi a été arrêté par les autorités entre les villes d’Izeh et d’Ispahan: il a été placé en détention.
Les cousins de Salahshoor ont déclaré à la BBC que le 30 novembre, son père a été contraint de signer un document qui stipule que son fils est mort d’une crise cardiaque. Les forces de sécurité avaient menacé d’autres membres de la famille, leur interdisant d’organiser des funérailles publiques.
Selon les cousins du jeune homme, les funérailles avaient eu lieu la nuit à près de 11 kilomètres d’Izeh. Seuls les parents du défunt étaient présents. La famille a fait exhumer le corps le lendemain.
La source a déclaré à la BBC: «Son visage a été brisé. Son nez, sa mâchoire et son menton ont été cassés. Son torse, de son cou jusqu’à son nombril, et sur ses reins – tout a été recousu.»
«Ils ont enterré Hamed avec ses vêtements et ses chaussures. Son corps n’était pas droit. Et ils prétendent ensuite qu’ils sont musulmans!»
Salahshoor est l’une des cinq cent deux personnes mortes aux mains du régime depuis que des manifestations publiques ont commencé au mois de septembre, après la mort de Mahsa Amini, une femme kurde de 22 ans. Cette dernière est décédée en garde à vue trois jours après avoir été arrêtée par la police des mœurs du pays pour avoir porté son hijab de manière prétendument inappropriée.
Pas moins de dix-huit mille quatre cent cinquante personnes ont été arrêtées. Bien qu’un petit nombre d’entre eux ait déjà été exécuté, beaucoup d’autres risquent la peine de mort pour leur participation aux manifestations. La torture ainsi que d’autres formes de traitements agressifs infligés aux détenus seraient monnaie courante.
«On ne m’a jamais autant battue au cours des dix-neuf années de ma vie. Pourtant, jusqu’à la dernière minute, je n’ai pas exprimé de remords et je n’ai pas pleuré», a déclaré Yalga Aghafazli, arrêtée en octobre et libérée le mois suivant. Elle a été retrouvée morte chez elle le 18 novembre. La cause de son décès n’a pas encore été confirmée.
Arshia Emamgholizadeh, âgée de 16 ans, est une autre jeune manifestante qui s’est suicidée six jours après avoir été libérée en novembre. Une source a déclaré à la BBC qu’elle avait été torturée et que les autorités lui avaient donné des pilules au cours de sa détention.
Seyed Mohamed Hosseini, un condamné à mort, a également été effroyablement torturé, selon son avocat, Ali Sharifzadeh Ardakani. Ce dernier a affirmé lundi dernier: «Il a été battu alors qu’il était ligoté et qu’il avait les yeux bandés. On l’a frappé sur la plante des pieds avec une tige de métal.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".