PARIS: Les comités de soutien des Français détenus en Iran ont appelé lundi à une action coordonnée de la part des pays européens.
"Force est de reconnaître que la stratégie (française) de négociation poursuivie jusqu'alors n'a engrangé aucun résultat significatif", soulignent-ils dans une lettre ouverte au président français Emmanuel Macron.
Selon les autorités françaises, sept Français sont aujourd'hui détenus en Iran, dont Cécile Kohler, une enseignante et syndicaliste, et son compagnon Jacques Paris.
Outre ce couple arrêté début mai alors qu'il faisait du tourisme en Iran, figurent la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en juin 2019 puis condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, ainsi que Benjamin Brière, arrêté en mai 2020 et condamné à huit ans et huit mois d'emprisonnement pour espionnage.
"Aujourd'hui, sept de nos compatriotes sont retenu(e)s en otages en Iran. Sept ou peut-être plus, car nous savons d'expérience que tous les cas ne sont pas divulgués dans l'espoir – compréhensible – de faciliter les pourparlers avec les autorités de Téhéran", écrivent les auteurs de la lettre.
Ils redoutent que la liste ne s'allonge "puisque la capture d'étrangers est devenue une véritable politique publique en Iran".
Aussi demandent-ils à Emmanuel Macron "de reconsidérer" la stratégie diplomatique "pour que cesse le calvaire de nos proches, de nos collègues, de nos concitoyens, et l'iniquité de cette forme barbare de diplomatie du chantage que pratique l'Iran".
Ils notent que la plupart des partenaires européens de la France ont eux également des ressortissants pris en otages par les autorités de Téhéran.
"Il est grand temps que l'Europe parle d'une seule voix (...) et conditionne la poursuite de toute forme de dialogue et de relation avec l'Iran à la libération immédiate et inconditionnelle de ses otages".
Ils exhortent Emmanuel Macron à saisir le Conseil européen "pour que d'un seul geste solidaire les Etats membres de l'Union européenne rappellent leur ambassadeur à Téhéran et fassent du retour de leurs ressortissants dans leur foyer le préalable à toute relation diplomatique normale".
"Il en va non seulement de leur vie, de la dignité de nos pays respectifs, mais aussi de la sécurité internationale", concluent-ils.