BAGDAD : Huit civils ont été tués en Irak par des assaillants armés qui ont pris pour cible leur village au nord de Bagdad, ont indiqué des responsables locaux qui ont dénoncé mardi une attaque "terroriste".
L'attaque de lundi soir, qui n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, a visé le village d'Al-Bou Bali, dans la région d'Al-Khalis.
"Un groupe de terroristes à motos a attaqué le village d'Al-Bou Bali sur trois axes", a indiqué le maire de la ville d'Al-Khalis, Odaï al-Khadran, cité mardi par l'agence de presse officielle INA.
"Le village est habité par des agriculteurs (...), des dizaines d'habitants se sont mobilisés pour faire face à l'attaque terroriste", a-t-il précisé, faisant état de "huit morts et trois blessés".
Les habitants de ce secteur avaient autrefois formé une unité paramilitaire pour défendre leurs terres contre le groupe Etat islamique (EI), après sa montée en puissance en 2014, a indiqué à l'AFP un responsable du ministère de l'Intérieur s'exprimant sous couvert d'anonymat. Il a imputé l'attaque aux djihadistes.
Le ministère de la Défense a annoncé dans un communiqué l'envoi d'une délégation de haut rang dans la province de Diyala, où a eu lieu l'attaque, "pour mettre au jour les circonstances du drame criminel".
L'attaque intervient après une embuscade revendiquée par l'EI, qui a fait neuf morts dimanche dans les rangs de la police fédérale dans les environs de Kirkouk.
Après une montée en puissance fulgurante et la conquête de vastes territoires en Irak et en Syrie voisine, l'EI a vu son "califat" autoproclamé s'écrouler sous le coup d'offensives successives dans ces deux pays.
Si l'Irak a proclamé sa victoire contre l'EI en 2017, les djihadistes restent actifs dans plusieurs zones et continuent de mener des attaques, le plus souvent contre les forces de l'ordre.
Les forces de sécurité enchaînent les opérations de contre-terrorisme et annoncent régulièrement la mort de dizaines de djihadistes dans des frappes aériennes ou dans des raids.
Exploitant la frontière poreuse entre l'Irak et la Syrie, l'organisation djihadiste conserverait "entre 6 000 et 10 000 combattants dans ces deux pays, concentrés surtout dans les zones rurales, principalement des ressortissants irakiens et syriens", soulignait un rapport onusien publié à l'été 2022.
Evoquant l'embuscade contre la police fédérale dans une allocution lundi soir, le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani a dénoncé "des erreurs des services de sécurité". "Il y a un manquement clair qui a mené à ce drame, il faudra rendre des comptes", a-t-il dit.