KIRKOUK: Au moins neuf membres de la police fédérale, dont un officier, ont été tués dimanche dans une attaque imputée à des djihadistes du groupe Etat islamique (EI) contre le véhicule blindé qui les transportait dans le nord de l'Irak, ont indiqué des sources policières.
Il s'agit d'une des attaques les plus meurtrières menées ces derniers mois en Irak, illustrant la capacité de nuisance que conservent les djihadistes, qui disposeraient entre 6 000 et 10 000 combattants actifs en Irak et en Syrie voisine, selon un rapport onusien.
Dimanche, dans les environs de la ville irakienne de Kirkouk, l'explosion d'une bombe a été suivie par "une attaque directe à l'arme légère", près du village de Chalal al-Matar, a indiqué un officier de la police fédérale ayant requis l'anonymat, imputant à l'EI l'embuscade qui n'a pas été revendiquée dans l'immédiat.
"Un assaillant a été tué et nous recherchons les autres", a-t-il assuré.
Après le décès de deux blessés, le bilan initial a été revu à la hausse, l'officier faisant état de neuf morts parmi la police.
Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie voisine et la conquête de vastes territoires, l'EI a vu son "califat" autoproclamé s'écrouler sous le coup d'offensives successives dans ces deux pays.
Si l'Irak a proclamé sa victoire militaire contre l'EI en 2017, les djihadistes restent actifs dans plusieurs zones et continuent de mener des attaques, le plus souvent contre les forces de l'ordre.
Les forces de sécurité enchaînent les opérations de contre-terrorisme et annoncent régulièrement la mort de dizaines de djihadistes dans des frappes aériennes ou dans des raids.
Condamnant une attaque "terroriste lâche", le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani a appelé dans un communiqué les forces de sécurité à faire preuve de "vigilance, à inspecter soigneusement les routes et à n'offrir aucune chance aux éléments terroristes".
Le groupe Etat islamique revendique l'attaque contre des policiers en Irak
Le groupe État islamique (EI) a revendiqué une attaque meurtrière perpétrée dimanche contre des policiers dans le nord de l'Irak.
Les combattants de l'EI ont attaqué "une patrouille de police (...), ont déclenché un engin explosif puis les ont attaqués avec des mitrailleuses et des grenades", a déclaré le groupe dans un communiqué publié sur l'application de messagerie Telegram.
« S'adapter et se maintenir »
A la mi-décembre, trois militaires ont été tués et trois blessés dans l'explosion d'une bombe au passage de leur véhicule de patrouille dans les vergers de Tarmiya, municipalité rurale située à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale Bagdad.
Malgré sa mise en déroute, l'EI "a maintenu sa capacité à lancer des attaques à un rythme régulier", reconnaissait en janvier 2022 un rapport de l'ONU consacré au danger posé par l'EI.
Exploitant la frontière poreuse entre l'Irak et la Syrie, l'organisation djihadiste conserverait "entre 6 000 et 10 000 combattants dans ces deux pays, concentrés surtout dans les zones rurales, principalement des ressortissants irakiens et syriens", soulignait la dernière édition de ce rapport, publiée à l'été 2022.
Les réserves financières du groupe s'élèveraient à environ 25 millions de dollars, certains estimant même que ces fonds, conservés principalement en Irak, pourraient s'élever jusqu'à 50 millions de dollars, d'après la même source.
Les dépenses des djihadistes dépassent toutefois leurs revenus, assure le rapport. "Les sources de revenus englobent l'extorsion, les enlèvements en vue d'obtenir une rançon, la réception d'aumônes religieuses, des donations directes et des revenus tirés du commerce et d'investissements", selon la même source.
"Ces diverses sources de revenus ont contribué à établir un système financier qui permet au groupe de s'adapter et se maintenir, dans des conditions variées", souligne le rapport onusien.