Attaque du convoi de l’ONU au Liban: le Premier ministre promet que justice sera faite

Le Premier ministre libanais sortant, Najib Mikati, discute avec le chef de mission et commandant de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul), le 16 décembre 2022 (Photo, Reuters).
Le Premier ministre libanais sortant, Najib Mikati, discute avec le chef de mission et commandant de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul), le 16 décembre 2022 (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 20 décembre 2022

Attaque du convoi de l’ONU au Liban: le Premier ministre promet que justice sera faite

  • Le corps d’un Casque bleu irlandais de 23 ans tué par balle a été rapatrié
  • Mikati dit craindre que les institutions libanaises ne soient davantage perturbées

BEYROUTH: Le Premier ministre libanais sortant, Najib Mikati, a promis de mener une enquête approfondie sur l’attaque contre un convoi de maintien de la paix de l’ONU qui a fait un mort, déclarant: «Des comptes doivent être rendus.»

Mikati a estimé lundi qu’il était «inacceptable de minimiser la gravité de l’incident», qui a eu lieu près du village d’Al-Aqibiya, dans le sud du Liban.

«L’incident doit être pris au sérieux. Des enquêtes approfondies doivent être menées et des comptes doivent être rendus», a-t-il souligné lors d’une rencontre avec des journalistes.

Les services de renseignement de l’armée libanaise enquêtent actuellement sur l’incident.

Mercredi dernier, le soldat irlandais Sean Rooney, 23 ans, servant dans la force de maintien de la paix, a été tué, et trois autres ont été blessés lorsque leur convoi de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a été la cible de tirs à Al-Aqibiya.

La Finul fait tampon entre le Liban et Israël et opère dans le sud, près de la frontière, un bastion du Hezbollah soutenu par l’Iran.

L’un des blessés, le soldat Shane Kearney, se trouve toujours dans un état grave à l’hôpital.

«Nous espérons que les enquêtes aboutiront bientôt», a lancé Mikati.

Selon lui, il est peu probable que l’attaque ait été planifiée puisqu’elle a eu lieu hors de la zone d’opérations de la Finul.

La semaine dernière, le Premier ministre a visité le quartier général de la Finul et a condamné l’incident.

Lundi, le ministre sortant de la Défense, Maurice Slim, a pris des nouvelles des blessés du bataillon irlandais et a confirmé que des enquêtes étaient en cours.

Les services de sécurité jouent un rôle, et toutes les personnes impliquées seront tenues pour responsables, a-t-il assuré.

Mikati a également précisé que son gouvernement s’engageait à expédier les affaires courantes pendant la vacance présidentielle.

«La principale priorité est d’élire un nouveau président et de former un nouveau gouvernement, notant que l’élection du président ne signifie pas la fin de la crise, mais ouvre plutôt la porte à une période de grâce dans le pays pour trouver une solution.»

La crise économique dévastatrice que traverse le Liban a fait perdre à la monnaie nationale plus de 90% de sa valeur, avec une augmentation sans précédent du taux de change du dollar sur le marché parallèle.

Lundi, le taux de change a atteint 43 000 livres libanaises pour un dollar.

Jusqu’à présent, le Parlement n’a pas réussi à élire un président en raison de la profonde division entre les députés.

Mikati a mentionné que «selon les données extérieures, certains préparatifs ont lieu pour résoudre la crise libanaise. Cependant, les choses ont besoin de temps.»

Les blocs chrétiens s’opposent à la tenue des réunions du Cabinet, affirmant que le gouvernement intérimaire n’a pas le droit d’exercer les pouvoirs d’un président.

«Lorsque cela devient nécessaire, je convoquerai le Cabinet, conformément aux pouvoirs constitutionnels qui me sont confiés. Cependant, pour l’instant, il n’y a rien d’urgent qui nécessite la tenue d’une séance», a précisé Mikati.

«L’établissement de l’ordre du jour du Cabinet est confié exclusivement au Premier ministre», a-t-il rappelé. 

En outre, Mikati a noté que les décisions du Conseil des ministres «sont prises par la majorité des personnes présentes pour les affaires ordinaires, et par la majorité des membres du gouvernement pour les décisions exceptionnelles.»

Il a appelé ses adversaires, notamment le Courant patriotique libre (CPL), à cesser de «perturber et de parler de la perturbation. Il est plus productif de ne pas perturber le reste des institutions.»

«La solution réside dans le fait que les Libanais s’accordent sur leur vision de l’avenir, loin du populisme stérile», a-t-il poursuivi.

«Nous sommes en état d’urgence et nous devons, en tant que gouvernement et Parlement, nous entendre sur les solutions fondamentales.»

Évoquant ses entretiens avec le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, à Riyad une semaine plus tôt, Mikati a déclaré que «c’était une excellente réunion».

«Nous avons discuté des affaires du pays et il a exprimé son amour pour le Liban, notamment pour les ressortissants libanais résidant en Arabie saoudite», a-t-il mentionné.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

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Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".