BEYROUTH: Le Premier ministre libanais sortant, Najib Mikati, a promis de mener une enquête approfondie sur l’attaque contre un convoi de maintien de la paix de l’ONU qui a fait un mort, déclarant: «Des comptes doivent être rendus.»
Mikati a estimé lundi qu’il était «inacceptable de minimiser la gravité de l’incident», qui a eu lieu près du village d’Al-Aqibiya, dans le sud du Liban.
«L’incident doit être pris au sérieux. Des enquêtes approfondies doivent être menées et des comptes doivent être rendus», a-t-il souligné lors d’une rencontre avec des journalistes.
Les services de renseignement de l’armée libanaise enquêtent actuellement sur l’incident.
Mercredi dernier, le soldat irlandais Sean Rooney, 23 ans, servant dans la force de maintien de la paix, a été tué, et trois autres ont été blessés lorsque leur convoi de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a été la cible de tirs à Al-Aqibiya.
La Finul fait tampon entre le Liban et Israël et opère dans le sud, près de la frontière, un bastion du Hezbollah soutenu par l’Iran.
L’un des blessés, le soldat Shane Kearney, se trouve toujours dans un état grave à l’hôpital.
«Nous espérons que les enquêtes aboutiront bientôt», a lancé Mikati.
Selon lui, il est peu probable que l’attaque ait été planifiée puisqu’elle a eu lieu hors de la zone d’opérations de la Finul.
La semaine dernière, le Premier ministre a visité le quartier général de la Finul et a condamné l’incident.
Lundi, le ministre sortant de la Défense, Maurice Slim, a pris des nouvelles des blessés du bataillon irlandais et a confirmé que des enquêtes étaient en cours.
Les services de sécurité jouent un rôle, et toutes les personnes impliquées seront tenues pour responsables, a-t-il assuré.
Mikati a également précisé que son gouvernement s’engageait à expédier les affaires courantes pendant la vacance présidentielle.
«La principale priorité est d’élire un nouveau président et de former un nouveau gouvernement, notant que l’élection du président ne signifie pas la fin de la crise, mais ouvre plutôt la porte à une période de grâce dans le pays pour trouver une solution.»
La crise économique dévastatrice que traverse le Liban a fait perdre à la monnaie nationale plus de 90% de sa valeur, avec une augmentation sans précédent du taux de change du dollar sur le marché parallèle.
Lundi, le taux de change a atteint 43 000 livres libanaises pour un dollar.
Jusqu’à présent, le Parlement n’a pas réussi à élire un président en raison de la profonde division entre les députés.
Mikati a mentionné que «selon les données extérieures, certains préparatifs ont lieu pour résoudre la crise libanaise. Cependant, les choses ont besoin de temps.»
Les blocs chrétiens s’opposent à la tenue des réunions du Cabinet, affirmant que le gouvernement intérimaire n’a pas le droit d’exercer les pouvoirs d’un président.
«Lorsque cela devient nécessaire, je convoquerai le Cabinet, conformément aux pouvoirs constitutionnels qui me sont confiés. Cependant, pour l’instant, il n’y a rien d’urgent qui nécessite la tenue d’une séance», a précisé Mikati.
«L’établissement de l’ordre du jour du Cabinet est confié exclusivement au Premier ministre», a-t-il rappelé.
En outre, Mikati a noté que les décisions du Conseil des ministres «sont prises par la majorité des personnes présentes pour les affaires ordinaires, et par la majorité des membres du gouvernement pour les décisions exceptionnelles.»
Il a appelé ses adversaires, notamment le Courant patriotique libre (CPL), à cesser de «perturber et de parler de la perturbation. Il est plus productif de ne pas perturber le reste des institutions.»
«La solution réside dans le fait que les Libanais s’accordent sur leur vision de l’avenir, loin du populisme stérile», a-t-il poursuivi.
«Nous sommes en état d’urgence et nous devons, en tant que gouvernement et Parlement, nous entendre sur les solutions fondamentales.»
Évoquant ses entretiens avec le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, à Riyad une semaine plus tôt, Mikati a déclaré que «c’était une excellente réunion».
«Nous avons discuté des affaires du pays et il a exprimé son amour pour le Liban, notamment pour les ressortissants libanais résidant en Arabie saoudite», a-t-il mentionné.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com