Mondial - Au lendemain d'une finale de légende, l'Argentine attend ses héros trois étoiles

Les fans de l'Argentine célèbrent la victoire de la Coupe du monde Qatar 2022 contre la France à l'obélisque de Buenos Aires, le 18 décembre 2022 (Photo, AFP).
Les fans de l'Argentine célèbrent la victoire de la Coupe du monde Qatar 2022 contre la France à l'obélisque de Buenos Aires, le 18 décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 19 décembre 2022

Mondial - Au lendemain d'une finale de légende, l'Argentine attend ses héros trois étoiles

  • Les hommes de Lionel Scaloni étaient attendus mardi vers 02H25 locales (05H25 GMT) à l'aéroport d'Ezeiza de Buenos Aires
  • Après quatre échecs à un Mondial depuis 2006 c'était cette fois le soir de Messi

BUENOS AIRES : "Coronados de gloria"! Couronnés de gloire, comme dans les paroles de l'hymne national argentin, les champions du monde aux trois étoiles de Lionel Messi s'apprêtaient à retrouver dans la nuit de lundi à mardi Buenos Aires résolue à prolonger la fête, malgré déjà une nuit de liesse après une finale de légende.

Les hommes de Lionel Scaloni étaient attendus mardi vers 02H25 locales (05H25 GMT) à l'aéroport d'Ezeiza de Buenos Aires et, non plus lundi vers 19H00 locales, ont indiqué à l'AFP des sources de la compagnie Aerolinas Argentinas.

Après une réception privée au salon VIP à l'aéroport, quelques heures de repos au tout proche centre d'entraînement de la Fédération argentine de football (AFA), l'équipe nationale a donné rendez-vous à partir de la mi-journée, mardi, "pour fêter le titre mondial avec les supporters", a l'Obélisque au coeur de la capitale, a annoncé dans un tweet la "Seleccion".

Ses joueurs diffusaient déjà lundi sur les réseaux sociaux des photos de chacun d'eux, posant dans l'avion avec la Coupe dans les bras.

"Bonjour champions ! Non, ce n'était pas un rêve !", a aussi tweeté la sélection au lever du jour en Argentine.

Une interrogation demeurait sur la réception, ou non, des joueurs au balcon du Palais présidentiel, la Casa Rosada, avec des politiciens argentins soucieux de ne pas être perçus comme profiteurs d'un succès sportif, dans un pays à la polarisation politique impitoyable.

D'ores et déjà l'autorité des routes, Corredores Viales, prenait des dispositions de déviation et pour sécuriser les 32 km d'autoroute entre l'aéroport et le centre de la capitale, en prévision d'une inévitable ruée de supporteurs.

Car parmi le million de supporters, qui ont fêté jusque tard dans la nuit à Buenos Aires dans une "alegria" XXL le 3e titre mondial de la "Seleccion", nombreux étaient ceux résolus à revenir fêter les héros de Scaloni. Voire aller les escorter depuis l'aéroport.

"Dès qu'ils vont arriver, couronnés, on se doit de les recevoir, et de leur dire: merci, les gars", déclarait à l'AFP José Luis Quinoga, 56 ans, aux abords de l'Obélisque, par une douce matinée d'été où l'expression "comme un lundi" prenait un sens nouveau pour beaucoup d'Argentins.

Fête démesurée, mais propre

"Cela ne fait que commencer, et ça ne finira pas demain, parce qu'ils arrivent demain. On va continuer encore un peu", lançait tard dans la nuit à l'AFP Veronica Silva, une enseignante de 44 ans, au contre de Buenos Aires où longtemps une marée ciel et blanc, a continué de sauter, chanter, agiter des drapeaux, inlassablement.

Remarquablement pour une foule démesurée -environ un million sur la grande Avenue 9 de Julio selon la municipalité- "il n'y a eu aucun incident a signaler. C'est très positif comment les gens se sont comportés", a indiqué un porte-parole à l'AFP.

Moins d'une vingtaine d'arrestations, pour tentatives de vol ou violences isolées, avaient été rapportées selon un bilan initial lundi, suggérant que si les Argentins savent gagner, ils savent aussi faire la fête. L'AFP a pu constater quelques vitrines endommagées aux abords de l'Obélisque, où les services de nettoyage s'affairaient lundi.

Trente-six ans après le dernier sacre mondial de l'Argentine (1986), ils fêtaient l'apothéose de légende d'un joueur de légende: l'Argentine de Lionel Messi venait de remporter la Coupe du monde en battant aux tirs au but la France (3-3, 4 tab à 2), au terme de l'un des plus grands matchs de l'histoire du football.

Après quatre échecs à un Mondial depuis 2006 c'était cette fois le soir de Messi, au bout du suspense dans une terrible épreuve dont le gardien argentin Emiliano Martinez a été le héros.

Cette troisième étoile pour l'Albiceleste, après celles des équipes de Daniel Passarella (1978) puis Diego Maradona (1986), portera la marque de Messi, immédiatement désigné meilleur joueur du tournoi.

Ce titre mondial lui permet de rejoindre dans la légende Maradona, "el pibe de Oro". Il surpasse aussi Pelé, avec 13 buts en cinq éditions de la compétition reine du football, un de plus que le Brésilien aux trois titres mondiaux.

Gloire éternelle, merci  

"Nous sommes champions du monde!", a lancé Messi au micro, extatique. "Qu'est ce que je peux demander de plus?". Avant de rassurer ses fans: "Je veux vivre quelques matchs de plus" avec la sélection.

"Gloire éternelle", "Merci, Messi", "Champions du monde !" ou juste "Merci !" titraient les quotidiens argentins, dont beaucoup ont réalisé des éditions spéciales, épuisées dans les kiosques aux premières heures de la matinée.

Pour la France tenante du titre, la dernière marche était celle de trop. Malgré son joyau, Kevin Mbappé, qui compte désrormais 12 buts en Coupe du monde, autant que Pelé. Et un triplé en finale, une première depuis l'Anglais Geoff Hurst (1966), qui lui offre le titre de meilleur buteur du tournoi (8).

Mais la France ne deviendra pas la 3e nation à conserver le plus grand des trophées du football, comme l'ont fait l'Italie (1934 et 1938) puis le Brésil du "roi" Pelé (1958 et 1962).

"Nous reviendrons", a promis lundi Kylian Mbappé sur son compte Twitter, ses premiers mots au lendemain de la défaite des Bleus, publiés alors que l'équipe était sur le chemin du retour. "Le réveil est difficile", a résumé le compte Twitter de l'équipe.

Leur sélectionneur Didier Deschamps dira début 2023 s'il continue ou s'il passe la main.

Selon la Fédération française de football, les joueurs français devaient arriver vers 20h00 (19h00 GMT) à l'aéroport de Roissy et aller saluer leurs supporteurs Place de la Concorde au centre de Paris.

Dernières ovations d'un Mondial hors normes, tant dans les investissements que dans les polémiques. Pendant lequel plus d'un million de visiteurs se sont rendus au Qatar, et 3,4 millions de supporteurs ont assisté aux matches dans les stades, a annoncé la Fifa lundi.


L'Otan en plein doute sur son avenir face à la tempête Trump

Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
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  • Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer.
  • les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

BRUXELLES : Les tirs de barrage américains contre les pays européens de l'Otan ébranlent jusqu'aux fondements de l'Alliance atlantique, qui a cependant toutes les peines du monde à imaginer un avenir sans les États-Unis.

Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer. Un diplomate interrogé sous couvert d'anonymat décrit l'agressivité de la nouvelle administration américaine comme un « traumatisme ».

Ce changement se fera-t-il avec ou sans les États-Unis ? La question agite les couloirs du siège de l'Alliance à Bruxelles.

« On connaît la direction : moins d'États-Unis et plus d'Europe », résume un diplomate sous couvert d'anonymat. Cependant, de nombreuses questions restent en suspens.

En deux mois, Donald Trump s'en est pris au Canada qu'il entend voir devenir le 51ᵉ État américain, et au Danemark, dont il revendique l'un des territoires, le Groenland. 

Plusieurs responsables américains, dont le vice-président J. D. Vance, n'ont pas caché leur mépris à l'égard des Européens, considérés comme des « profiteurs » et des passagers clandestins d'une alliance où, dénoncent-ils, ils ne paient pas leur dû.

Depuis le 20 janvier, date du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, « l'optimisme est de moins en moins de mise », confie un diplomate. « Les États-Unis n'ont pas encore pris de décisions concrètes, mais on dirait que chaque jour est porteur d'un nouveau coup contre les fondations de l'Alliance. »

- Transition « désordonnée » -

Pour Camille Grand, ancien secrétaire général adjoint de l'Otan et chercheur auprès de l'ECFR, trois scénarios sont possibles.

Celui de la transition ordonnée : les Américains se désengagent, mais en bon ordre, à la suite d'une négociation qui donne aux Européens le temps de se préparer. « Cela permet d'éviter les incertitudes », assure-t-il dans un entretien avec l'AFP.

Celui de la transition « désordonnée » : les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

Le retrait se fait « en mode crise », avec des « menaces et des annonces désordonnées ». C'est « le scénario dominant » aujourd'hui, estime l'analyste.

Il y a aussi le scénario cauchemar pour nombre d'Alliés : le retrait « de facto ou de jure ». Les États-Unis se désintéresseront de la défense du continent européen.

Donald Trump exige que les Européens et les Canadiens consacrent au moins 5 % de leur PIB à cette défense, alors qu'ils sont à moins de 2 % pour l'Italie ou l'Espagne. La marche est très haute. Mais tous savent qu'il faudra « annoncer » quelque chose au sommet de l'OTAN en juin, selon un diplomate.

Le Secrétaire général de l'Alliance Mark Rutte a évoqué un chiffre entre 3,5 et 3,7 %. Ce sera difficile, mais c'est une question de priorités dans les dépenses nationales, ajoute-t-il. 

Personne ne sait si ce chiffre sera suffisant pour Donald Trump.

- "Cinq ans" -

En attendant, beaucoup à Bruxelles et dans les autres capitales européennes s'interrogent sur un "après" Etats-Unis.

"Nous avons toujours su que le moment viendrait où l'Amérique se retirerait en quelque sorte et où l'Europe devrait faire davantage", rappelle ainsi Jamie Shea, ancien porte-parole de l'Otan et expert auprès du think tank londonien Chatam House.

Et le calendrier est très serré. Les Européens ont "cinq ans" pour recréer une dissuasion face à la menace russe, juge ainsi Camille Grand. Un calcul basé sur le temps jugé nécessaire, selon plusieurs services de renseignement, pour que la Russie reconstitue son armée et soit en mesure de menacer un pays de l'Otan, explique-t-il. 

Selon cet expert français, les Européens en sont capables, même si un investissement substantiel sera nécessaire pour combler l'apport américain en termes de renseignement, de satellites ou de logistique. « Il n'y a pas de raison que 500 millions d'Européens ne puissent pas dissuader 140 millions de Russes », assure-t-il.

Plusieurs pays en doutent. « Les États-Unis restent indispensables pour une dissuasion crédible », estime ainsi un diplomate européen auprès de l'Otan.


Le Wisconsin, théâtre d'une première défaite électorale pour Trump et Musk

 Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin,
  • En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias

WASHINGTON : Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin, un scrutin habituellement d'ampleur locale, marqué cette fois-ci par la forte implication d'Elon Musk.

Selon les projections de plusieurs médias américains, Susan Crawford, soutenue par les démocrates, a remporté un siège pour dix ans à la Cour suprême de cet État de la région des Grands Lacs.

Elle faisait face à Brad Schimel, soutenu par Donald Trump et par le multimilliardaire Elon Musk, et dont la victoire aurait fait basculer la haute instance du Wisconsin du côté conservateur.

En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias.

Mardi soir, le président a mis à profit sa plateforme Truth Social pour se féliciter des deux « larges » victoires de son camp en Floride, mettant en avant son « soutien » aux candidats.

Il n'a en revanche pas commenté le résultat pour la Cour suprême du Wisconsin, préférant y retenir l'adoption, par un référendum organisé le même jour, d'une mesure obligeant les électeurs à présenter une pièce d'identité avec photo afin de pouvoir voter.

« C'est une grande victoire pour les républicains, peut-être la plus grande de la soirée », a-t-il écrit.

« Le plus important » 

Elon Musk n'a pas non plus réagi à la défaite de Brad Schimel, et a plutôt salué l'issue du référendum local. « C'était le plus important », a-t-il affirmé sur son réseau social X.

Le patron de Tesla et Space X s'inquiétait d'un potentiel rééquilibrage par la Cour suprême locale dans le découpage des circonscriptions électorales, en faveur des démocrates. État pivot, le Wisconsin avait été remporté par Donald Trump à la présidentielle de novembre.

« C'est l'une de ces situations étranges où une petite élection en apparence pourrait déterminer le destin de la civilisation occidentale », avait lancé Elon Musk mardi.

Le président républicain avait, lui, publié lundi sur Truth Social un message de soutien à Brad Schimel. Il s'en était surtout pris à Susan Crawford, qui serait, selon lui, « un désastre pour le Wisconsin et pour les États-Unis d'Amérique ».

Un peu plus de deux mois après le début de son mandat, les enquêtes d'opinion indiquent une baisse relative de la popularité de Donald Trump. Ces élections dans le Wisconsin et en Floride étaient les premières véritables épreuves auxquelles il faisait face dans les urnes depuis novembre.

Campagne onéreuse 

Mardi, le trumpiste Randy Fine a bien remporté le siège en jeu à la Chambre des représentants face au démocrate Josh Weil, mais avec une avance bien plus mince qu'il y a quelques mois.

Ces résultats ont « de quoi donner des sueurs froides à mes collègues républicains », a déclaré sur la chaîne MSNBC Hakeem Jeffries, responsable de la minorité démocrate à la Chambre des représentants. Cela fait écho à la difficulté de l'opposition à se faire entendre depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Dans le Wisconsin, les deux camps avaient sorti l'artillerie lourde pour une élection qui, d'ordinaire, passe inaperçue dans le reste du pays.

Selon le Centre Brennan de l'université de New York, c'est « le scrutin judiciaire le plus coûteux de l'histoire américaine », avec plus de 98 millions de dollars déversés dans la campagne, dont 53 millions en faveur du candidat conservateur.

Elon Musk n'est pas étranger à cela.

« Il a dépensé plus de 25 millions de dollars pour essayer de m'empêcher de siéger à la Cour suprême du Wisconsin », a lancé dimanche Susan Crawford lors d'un rassemblement.

Son équipe de campagne avait récemment accusé Elon Musk de vouloir « acheter un siège à la Cour suprême du Wisconsin afin d'obtenir une décision favorable » dans des poursuites engagées par Tesla, son entreprise de véhicules électriques, contre les autorités du Wisconsin.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.