Grève et manifestations en Jordanie: accord entre les transporteurs routiers et les députés

Des chauffeurs de bus jordaniens poursuivent une grève entamée il y a plus de dix jours pour protester contre la hausse des prix du carburant, le 16 décembre 2022, dans la province de Maan, à quelque 220 km au sud de la capitale Amman. (AFP).
Des chauffeurs de bus jordaniens poursuivent une grève entamée il y a plus de dix jours pour protester contre la hausse des prix du carburant, le 16 décembre 2022, dans la province de Maan, à quelque 220 km au sud de la capitale Amman. (AFP).
Short Url
Publié le Lundi 19 décembre 2022

Grève et manifestations en Jordanie: accord entre les transporteurs routiers et les députés

  • Les chauffeurs de camion ont été assurés que la baisse des prix des carburants et des taxes qu'ils réclamaient serait prise en compte
  • L'accord a été conclu à la suite de la mort d'un officier de police lors des affrontements qui ont eu lieu la semaine dernière

AMMAN: Les chauffeurs de camion de la ville de Maan (sud de la Jordanie) ont conclu un accord avec des membres du Parlement pour mettre fin à la grève qui se poursuit depuis dix-sept jours. Cette situation a perturbé le trafic et les chaînes d'approvisionnement et elle a provoqué la mort d'un officier de police de haut rang.

En vertu de cet accord signé par six membres du Parlement, les chauffeurs se sont engagés à évacuer les routes principales et à reprendre leurs activités. En contrepartie, leurs revendications seront honorées.

Les chauffeurs sont pour la plupart originaires des villes de Maan, Tafilah et Karak, dans le sud du pays. Ils réclament une baisse des prix du carburant et l'annulation d'une taxe portant sur les dérivés du carburant.

En effet, le prix du carburant, et plus particulièrement celui du diesel et du kérosène, a fortement augmenté en Jordanie au cours des derniers mois. Le gouvernement attribue cette tendance à la situation des marchés internationaux.

De son côté, le gouvernement affirme que la taxe sur les dérivés du carburant a généré près d'un milliard de dinars jordaniens (soit 1,4 milliard de dollars: 1 dollar = 0,94 euro).

L’accord, qu'Arab News a pu consulter, n'a pas dissuadé certains protestataires, parmi lesquels des chauffeurs de bus et de taxi d'autres villes de Jordanie, de poursuivre leur grève.

Plusieurs chauffeurs de camion de la ville de Maan ont confié au site d'information Jo24 qu'ils poursuivraient leurs manifestations «pacifiques» tant que leurs revendications ne seraient pas satisfaites.

Dans le même temps, des chauffeurs de bus et des passagers voyageant depuis la ville portuaire d'Aqaba pour se rendre à Amman via Maan ont affirmé à Arab News que le calme régnait sur l'autoroute du désert dimanche, avec une forte présence des forces de sécurité.

S'exprimant anonymement, un chauffeur a précisé que les camions se sont retirés de la route qu'ils jalonnaient depuis deux semaines.

Ces manifestations ont perturbé la circulation. Elles ont également entraîné la mort d'un officier de police de haut rang, tué par balle lors d'un affrontement avec des manifestants dans le quartier Al-Husseiniya de Maan, selon les autorités jordaniennes.

Il s'agit du colonel Abdel Razzaq al-Dalabeeh, chef adjoint de la police de Maan. Les heurts ont fait trois autres blessés parmi les officiers.

Le gouvernement a tenu une conférence de presse à la suite des funérailles du colonel Al-Dalabeeh, vendredi. Il a annoncé que les services de sécurité adopteraient une «approche stricte» pour faire face aux émeutes et aux actes de violence. Il a assuré toutefois le respect du droit des citoyens à manifester de manière pacifique.

Selon le ministre de l'Intérieur, Mazen Farayeh, certains sit-in tenus à Maan et dans d'autres régions encore ont pris une tournure violente; des manifestants ont bloqué des rues et attaqué des institutions gouvernementales.

Selon les chiffres du département de la sécurité publique, quarante-quatre personnes accusées de participer aux protestations contre la hausse des prix du carburant ont été arrêtées au cours du week-end dernier.

«Nous avons arrêté quarante-quatre personnes ayant participé aux émeutes dans un certain nombre de régions du Royaume et elles seront traduites en justice», déclare-t-il dans un communiqué.

Dans l’intervalle, la plate-forme TikTok a été temporairement bloquée en Jordanie par l'unité chargée de la cybercriminalité au sein du ministère. Cette mesure est motivée par «l'utilisation inappropriée de la plate-forme et l'incapacité de celle-ci à contrôler les messages incitant à la violence».

Les équipes de police enquêtent sur les messages publiés sur plusieurs plates-formes de réseaux sociaux. Elles soupçonnent que ces messages sont liés à des discours de haine, à des incitations à la violence, au recours à la violence contre les forces de l'ordre et aux attaques contre les biens.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

Short Url
  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Short Url
  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

Short Url
  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".