Grippe aviaire: les poulets, confinés cet hiver en France, pourront sortir sous conditions

Élevage de canards à l'usine d'abattage Labeyrie (Photo, AFP)
Élevage de canards à l'usine d'abattage Labeyrie (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 17 décembre 2022

Grippe aviaire: les poulets, confinés cet hiver en France, pourront sortir sous conditions

  • La mise à l'abri des poulets reste la mesure «la plus protectrice» face à l'influenza aviaire
  • l'Anses préconise dans un avis daté du 5 décembre et publié vendredi quelques allègements pour les seuls poulets et non pas pour les canards et les dindes, «plus sensibles» au virus

PARIS : Le gouvernement français a annoncé vendredi que les poulets, encore privés de plein air cet hiver pour éviter une nouvelle catastrophe liée à la grippe aviaire, pourraient sortir à l'extérieur dans certains cas, suivant un avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).

La mise à l'abri des poulets reste la mesure «la plus protectrice» face à l'influenza aviaire, a tranché vendredi l'Anses dans un rapport attendu de longue date par les éleveurs, mais qui propose des adaptations à un confinement strict au nom du bien-être animal.

«En l'absence d'autres solutions, le meilleur moyen d'éviter l'introduction du virus dans un élevage est d'éviter le contact avec les oiseaux contaminés» en gardant les volailles enfermées, résume auprès de l'AFP Gilles Salvat, directeur général délégué au pôle recherche de l'Anses.

Actuellement, la France connaît une forme «d'endémisation (du virus) dans la faune locale, et non pas seulement avec les oiseaux migrateurs», explique-t-il, ce qui justifie et allonge la durée de mise à l'abri pour limiter les contacts.

Elle doit toujours s'accompagner du respect strict des mesures de biosécurité, rappelle-t-il, pour ne pas introduire ce virus qui a conduit à l'abattage de plus de 21 millions d'oiseaux en France d'août 2021 au printemps 2022.

Cependant, «si on continue de mettre systématiquement à l'abri, cela engendre d'autres problèmes de bien-être animal», dans des élevages étroits, non adaptés et peu ventilés, explique M. Salvat, où les volailles sont sujettes aux coups de chaleur et exposées à une surmortalité.

Pour cela, l'Anses préconise dans un avis daté du 5 décembre et publié vendredi quelques allègements pour les seuls poulets et non pas pour les canards et les dindes, «plus sensibles» au virus.

Parmi eux, un droit de sortie dans un périmètre limité dès 8 semaines après la naissance des poulets au lieu de 10, notamment l'été, quand les conditions sont remplies, pour des animaux qui vivent environ 12 semaines.

«Sur la base de cet avis et en concertation avec les filières professionnelles», le ministère de l'Agriculture a décidé «de procéder à plusieurs adaptations», a-t-il annoncé vendredi.

Il suit la recommandation de l'Anses sur le droit de sortie dès 8 semaines, et propose également une sortie en circuit «réduit» pendant l'hiver, après audit de biosécurité et à condition que l'élevage ne soit pas situé dans une zone réglementée ou près d'une zone humide, particulièrement à risque.

«Ces orientations seront précisées par voie d'arrêté dans les jours à venir, après concertation avec les filières professionnelles», selon le gouvernement.

Par ailleurs, «une enquête épidémiologique sera lancée pour caractériser le rôle des élevages de volailles plein air dans la dynamique de circulation de l'influenza aviaire».


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.