COP15: Place aux ministres pour sortir le «pacte pour la nature» de l'impasse

Le directeur de campagne du groupe activiste international Avaaz, Oscar Soria, avec l'acteur James Cromwell (à droite), montre une publicité dénonçant le président Emmanuel Macron pour son absence à la COP15 lors d'une conférence de presse à Montréal, le 14 décembre 2022 (Photo, AFP).
Le directeur de campagne du groupe activiste international Avaaz, Oscar Soria, avec l'acteur James Cromwell (à droite), montre une publicité dénonçant le président Emmanuel Macron pour son absence à la COP15 lors d'une conférence de presse à Montréal, le 14 décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 16 décembre 2022

COP15: Place aux ministres pour sortir le «pacte pour la nature» de l'impasse

  • Pour stopper la destruction de la planète et de ses ressources, les pays du monde ont jusqu'au 19 décembre, pour conclure le «cadre mondial pour la biodiversité»
  • Un mécanisme de suivi et d'indicateurs précis est aussi très attendu pour ne pas répéter l'échec de l'accord précédent, adopté à Aichi au Japon en 2010

MONTRÉAL: Les ministres du monde entier ont entamé jeudi leurs discussions à Montréal avec sur leurs épaules la lourde tâche de sortir de l'impasse les négociations de la COP15 sur la biodiversité visant à sceller un nouveau "pacte de paix avec la nature".

L'annonce, par une poignée de pays riches d'un rehaussement de leurs soutiens financiers pour la biodiversité dans les pays en développement pourrait détendre l'atmosphère, après des tensions mercredi sur ce point névralgique.

Pour stopper la destruction de la planète et de ses ressources, les pays du monde ont jusqu'au 19 décembre, pour conclure le "cadre mondial pour la biodiversité" de la prochaine décennie.

Son contenu: plus d'une vingtaine d'objectifs à remplir d'ici 2030, dont la protection de 30% des terres et des mers, la réduction de moitié des pesticides et la restauration des millions d'hectares de sols dégradés...

Un mécanisme de suivi et d'indicateurs précis est aussi très attendu pour ne pas répéter l'échec de l'accord précédent, adopté à Aichi au Japon en 2010 et dont quasiment aucun objectif n'a été atteint.

La question financière qui crispe les discussions a connu une avancée jeudi après que l'Australie, le Japon, les Pays-Bas, la Norvège, l'Espagne et les Etats-Unis ont tous annoncé une augmentation de leurs engagements.

"Ce pas en avant est extrêmement important", a déclaré le commissaire européen chargé de l'environnement, Virginijus Sinkevicius.

Ces six pays ont rejoint les efforts déjà annoncés de l'Allemagne, de la France, de l'Union européenne, du Royaume-Uni et du Canada.

"Ces nouvelles annonces et le rappel des engagements existants sont un bon signal de la volonté politique dont Montréal a tant besoin", s'est félicité Claire Blanchard de l'ONG WWF International.

Mais il n'est toutefois pas certain que les nouvelles promesses suffiront à satisfaire les pays du Sud, qui abritent la majeure partie de la biodiversité restante de la planète.

«Idée condescendante»

Dans une lettre aux négociateurs, les équipes de Luiz Inacio Lula da Silva, futur président du Brésil, se sont inquiétées de "l'impasse actuelle des négociations".

"Sans ressources financières à la hauteur du niveau d'ambition des objectifs, il ne sera pas possible de mettre en œuvre le nouveau cadre", estime la future administration de cette puissance agricole, gardienne de l'Amazonie.

Poids lourds du sommet, le Brésil réclame - aux côtés de l'Inde, de l'Indonésie et des pays d'Afrique, entre autres - au moins "100 milliards de dollars par an" de subventions de la part des pays riches pour financer les objectifs ambitieux de l'accord en jeu.

Soit environ dix fois les transferts du Nord vers le Sud. Et autant que ceux promis pour la lutte contre le réchauffement climatique.

"Que le Nord pense faire une faveur au Sud en lui donnant de l'argent est une idée assez condescendante", a déclaré Joseph Onoja de la Nigerian Conservation Foundation.

Et puis les montants discutés restent toutefois loin des besoins.

Mais "on ne peut pas avoir que 11 pays qui s'engagent dans un contexte où beaucoup de pays ont les moyens financiers de participer", a noté le ministre français Christophe Béchu, preuve que la bataille des chiffres est loin d'être terminée.

Selon plusieurs observateurs, un certain nombre de pays du Sud se montraient toutefois jeudi prêt à renoncer à leur demande de création d'un fonds mondial dédié à la biodiversité, en échange d'une réforme du Fonds pour l'environnement mondial (FEM) et des flux financiers existants - privés, philanthropiques ou multilatéraux.

"Un écosystème sain est essentiel à la prospérité de la civilisation", a rappelé dans un message vidéo le président chinois Xi Jinping pour l'ouverture des négociations ministérielles.

Au-delà des implications morales, c'est toute la prospérité du monde qui est en jeu rappellent les experts: plus de la moitié du PIB mondial dépend de la nature et de ses services.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.