L'Iran exclu de la Commission de la condition de la femme des Nations unies

La représentante permanente et ambassadrice des États-Unis, Linda Thomas-Greenfield (Photo, AFP).
La représentante permanente et ambassadrice des États-Unis, Linda Thomas-Greenfield (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 15 décembre 2022

L'Iran exclu de la Commission de la condition de la femme des Nations unies

  • Linda Thomas-Greenfield a déclaré à Arab News que le régime iranien sait désormais que s'il veut faire partie de la Commission sur le statut des femmes, il doit changer de comportement
  • Le vote en faveur de l'expulsion de l'Iran s'est déroulé dans un contexte de répression de Téhéran à l'encontre des manifestants

NEW YORK: L'Iran a été expulsé mercredi du principal organe des Nations unies chargé des droits de la femme. Cette décision intervient alors que le régime iranien continue de réprimer brutalement les manifestants pacifiques descendus dans la rue pour la première fois il y a trois mois, après la mort en garde à vue de Mahsa Amini, âgée de 22 ans.

Plus de 350 manifestants ont été tués au cours des trois derniers mois, selon les groupes de défense des droits de l’homme, et 18 000 ont été arrêtés et risquent la peine de mort. On sait que le régime a jusqu'à présent exécuté deux manifestants, au mépris de la condamnation internationale, et l'on craint que des exécutions massives ne suivent.

Le Conseil économique et social de l'ONU, composé de 54 membres, a voté mercredi l'adoption d'une résolution, proposée par les États-Unis, demandant le retrait «avec effet immédiat de la République islamique d'Iran de la Commission de la condition de la femme pour le reste de son mandat 2022-2026».

Cette commission de 45 membres, qui se réunit chaque année en mars, s'emploie à promouvoir l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes.

Vingt-neuf membres du Conseil ont voté en faveur de la résolution, huit ont voté contre et 16 se sont abstenus.

Après l'adoption de la motion, Linda Thomas-Greenfield, l'ambassadrice américaine auprès de l'ONU, a déclaré à Arab News: «Nous avons l'impression que les Iraniens ont été déconcertés par ce geste. Le fait qu'ils étaient là (dans la salle) et qu'ils ont protesté montre qu'ils veulent clairement, pour des raisons qui ne sont pas claires pour moi, faire partie de ce conseil.

«Et maintenant, ils savent que s'ils veulent en faire partie, ils doivent changer de comportement.»

Lors du vote, Thomas-Greenfield a qualifié l'appartenance de l'Iran à l'organisme de «vilaine tache sur la crédibilité de la Commission».

«Les femmes et les activistes iraniens ont fait appel à nous, les Nations unies, pour obtenir un soutien. Ils nous ont adressé une demande claire et nette: retirer l'Iran de la Commission de la condition de la femme», a-t-elle ajouté.

Elle a remercié les militants iraniens «dans la salle, et ceux du monde entier, pour votre courage, votre clairvoyance, vos sacrifices et pour votre leadership».

Elle a souligné que le vote de mercredi était une réponse à l'appel de la société civile iranienne et qu'il «aura des répercussions dans le monde entier.»

«Maintenant, nous espérons commencer à voir certains changements de comportement. Nous avons vu la décision de dissoudre la police des mœurs; je ne crois pas que cela va changer les choses, notamment, sur le terrain. Mais cela montre qu'ils essaient de faire quelque chose, de réagir, et j'espère qu'en fin de compte ils entendront clairement le Conseil économique et social de l’ONU (CESNU) et qu'ils cesseront leur brutalité implacable contre les manifestants dans les rues.»

Le représentant permanent de l'Iran auprès des Nations unies, Amir Saeid Iravani, a qualifié la décision des États-Unis d'«illégale» et de partie intégrante de ce qu'il a appelé «la politique hostile des États-Unis à l'égard des Iraniens, en particulier des femmes iraniennes».

Les manifestations en Iran ont commencé peu après la mort d'Amini, une femme kurdo-iranienne, le 16 septembre. Elle avait été arrêtée trois jours plus tôt par la police des mœurs pour ne pas avoir respecté les règles strictes régissant le port du hijab. Les militants des droits de l'homme ont déclaré que sa mort était due à un passage à tabac par la police.

Les manifestations se sont rapidement étendues à la majeure partie du pays et se sont poursuivies, devenant une révolte populaire d'Iraniens issus de toutes les classes de la société et posant ce que beaucoup considèrent comme le défi le plus important à la légitimité du régime depuis son arrivée au pouvoir lors de la révolution de 1979.

Le régime iranien accuse les ennemis étrangers et leurs agents d'être à l'origine de ces agitations.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.