Le monde politique américain secoué par la chute de son généreux donateur Bankman-Fried

Le fondateur de FTX, Sam Bankman-Fried, est emmené menotté par des officiers de la police royale des Bahamas à Nassau, aux Bahamas, le 13 décembre 2022 (Photo, AFP).
Le fondateur de FTX, Sam Bankman-Fried, est emmené menotté par des officiers de la police royale des Bahamas à Nassau, aux Bahamas, le 13 décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 15 décembre 2022

Le monde politique américain secoué par la chute de son généreux donateur Bankman-Fried

  • Le trentenaire, aujourd'hui détenu aux Bahamas, était devenu ces dernières années l'un des plus gros contributeurs déclarés du parti démocrate
  • L'affaire est remontée jusqu'au président américain Joe Biden, qui a bénéficié de plus de 5 millions de dollars de dons de l'homme d'affaires

WASHINGTON: Sauve-qui-peut: l'élite politique américaine, après avoir bénéficié d'énormes contributions financières de Sam Bankman-Fried, s'efforce de prendre ses distances avec la star déchue des cryptomonnaies, accusée d'avoir orchestré une fraude gigantesque.

Le trentenaire, aujourd'hui détenu aux Bahamas, était devenu ces dernières années l'un des plus gros contributeurs déclarés du parti démocrate, et clame avoir également financé, dans la même proportion mais de manière occulte, le camp républicain.

L'affaire est remontée jusqu'au président américain Joe Biden, qui a bénéficié de plus de 5 millions de dollars de dons de l'homme d'affaires pour sa campagne victorieuse de 2020.

Interrogée à ce sujet mardi, sa porte-parole Karine Jean-Pierre a botté en touche: "Je suis limitée dans ce que je peux dire", a-t-elle déclaré, invoquant une loi qui lui interdit de faire des commentaires ayant trait à des élections ou des campagnes.

Ancien patron de FTX, une plate-forme d'échanges de cryptomonnaies désormais en dépôt de bilan, Samuel Bankman-Fried a été inculpé mardi par la justice américaine.

Elle affirme qu'il a détourné l'argent de ses clients pour mener des opérations spéculatives risquées mais aussi pour peser, de manière frauduleuse, sur la vie politique.

Il a "versé des millions de contributions via sa société Alameda à des candidats et des comités politiques en prévision des élections de 2022", ce qui n'a rien d'illégal aux Etats-Unis. Sauf qu'il l'a fait en cherchant à "échapper aux plafonds et aux obligations de transparence", lit-on dans le communiqué publié mardi par le procureur new-yorkais en charge de l'affaire, Damian Williams.

«Argent sale»

Le magistrat a affirmé, lors d'une conférence de presse, que Samuel Bankman-Fried faisait en sorte que les dons apparaissent comme émanant de riches complices.

"Tout cet argent sale a été utilisé pour tenter d'acheter de l'influence au sein des partis démocrate et républicain, et tenter de peser sur les décisions politiques à Washington", a asséné le procureur.

Sur le site de la Commission fédérale des élections, qui recense les dons, la recherche de ceux faits par Sam Bankman-Fried donne 213 résultats depuis 2020, dont une somme de 5 millions de dollars versée en septembre 2020 à un comité de soutien à Joe Biden, puis un don de 50.000 dollars en octobre au "Biden Victory Fund".

La grande majorité des versements déclarés sur ce site sont allés à des structures ou des candidats démocrates.

Mais l'homme d'affaires, qui a multiplié les interviews et déclarations fracassantes alors que sa société prenait l'eau, a assuré, dans un entretien en novembre avec une spécialiste des cryptomonnaies, Tiffany Fong, qu'il avait "donné le même montant aux deux partis".

"Toutes mes contributions aux républicains étaient occultes", a-t-il précisé, "parce que les journalistes perdent la boule quand on donne aux républicains. Ils sont tous super à gauche".

L'heure est à solder les comptes pour certains bénéficiaires. L'argent versé par Samuel Bankman-Fried, même légalement, semble bien toxique.

Influence

Kirsten Gillibrand, sénatrice démocrate de New York, a fait savoir au New York Post qu'elle faisait don des sommes reçues à une association oeuvrant auprès de populations défavorisées.

Le journal fait état de décisions similaires de cinq autres parlementaires - quatre démocrates et un républicain.

L'association Open Secrets, spécialisée dans le décryptage des financements politiques, a calculé qu'avec près de 39,2 millions de dollars déclarés, la vedette déchue des cryptomonnaies s'était classée au 6ème rang des plus généreux donateurs pour les "midterms", les élections de mi-mandat ayant eu lieu en novembre.

Si l'on ne prend en compte que les donateurs du parti démocrate, il arrive en deuxième position derrière George Soros, qui a déversé plus de 128 millions de dollars via divers canaux en faveur du parti de Joe Biden.

Le financement politique aux Etats-Unis est une affaire complexe, brassant des milliards de dollars. La régulation est plus ou moins contraignante selon que les dons vont aux candidats, ou aux "PAC" et "Super PAC". Ces "comités d'action politique" sont en réalité des sortes de fonds d'investissement jouant un rôle essentiel, bien que parfois souterrain, dans les campagnes.

Investisseurs, patrons, lobbies économiques mais aussi associations oeuvrant pour telle ou telle cause de société espèrent, via leurs dons, peser sur le Congrès, le gouvernement, la Maison Blanche.

Dans le cas de "SBF", comme il est surnommé, le sujet politique le plus brûlant était certainement la régulation, encore balbutiante, du marché à haut risque des cryptomonnaie.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.