Mondial: France-Maroc, au croisement de l'histoire et des rêves

L'arrière droit Achraf Hakimi joue diminué depuis le début du tournoi. Il est cependant espéré pour un face-à-face très attendu avec son ami au PSG Kylian Mbappé, meilleur buteur du tournoi avec cinq unités, une de plus qu'Olivier Giroud. (Photo, AFP) 
L'arrière droit Achraf Hakimi joue diminué depuis le début du tournoi. Il est cependant espéré pour un face-à-face très attendu avec son ami au PSG Kylian Mbappé, meilleur buteur du tournoi avec cinq unités, une de plus qu'Olivier Giroud. (Photo, AFP) 
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Publié le Mardi 13 décembre 2022

Mondial: France-Maroc, au croisement de l'histoire et des rêves

L'arrière droit Achraf Hakimi joue également diminué depuis le début du tournoi. Il est cependant espéré pour un face-à-face très attendu avec son ami au PSG Kylian Mbappé, meilleur buteur du tournoi avec cinq unités, une de plus qu'Olivier Giroud. (Photo, AFP) 
  • Se hisser dans le dernier carré, l'objectif minimal fixé aux Français, apparaît comme une première victoire face aux vents contraires
  • Au-delà de l'enjeu sportif, France-Maroc constitue un fragment d'histoire entre deux pays à l'union contrariée

DOHA: Le rêve d'une seconde étoile d'affilée pour la France de Kylian Mbappé passe par une demi-finale à frissons contre le Maroc, obstacle inédit et chargé de symboles mercredi (20h00) au Mondial-2022, dans un stade al-Bayt acquis aux Lions de l'Atlas, héros du monde arabe. 

Pas à pas, les Bleus ont écarté la malédiction du tenant du titre, fatale à leurs trois prédécesseurs dès le premier tour, évacué la trop grande fébrilité défensive apparue avant le tournoi au Qatar et surmonté la cascade de blessures qui les a ébranlés, emportant avec elle le Ballon d'Or Karim Benzema. 

Se hisser dans le dernier carré, l'objectif minimal fixé aux Français, apparaît comme une première victoire face aux vents contraires. Mais leur sélectionneur Didier Deschamps compte bien embarquer son équipage jusqu'au bout du voyage, dimanche en finale à Lusail. 

"Plus on avance dans la compétition et plus on se rapproche de quelque chose de fort et de grand", clame le capitaine Hugo Lloris. 

Avec leur mélange de cadres expérimentés et de jeunes loups, les Bleus de 2022 veulent s'inviter dans le grand livre d'or aux côtés des Vava, Garrincha, Zagallo et Pelé, les derniers à avoir réussi un doublé dans la compétition reine, en 1958 et 1962. 

Attention cependant au Maroc, adversaire inédit pour la France en compétition officielle, galvanisé par ses exploits contre les cadors belges, espagnols et portugais, tous sortis groggy de leurs duels face à une défense de fer et une attaque rapide, technique et déroutante. 

« Saveur particulière » 

"Il faut attaquer fort et essayer de percer ce mur marocain le plus vite possible", anticipe Lloris. Face à cet "adversaire redoutable", l'objectif sera de "se faire plaisir ensemble dans l'effort, dans la difficulté, et se surpasser en équipe". 

Au-delà de l'enjeu sportif, France-Maroc constitue un fragment d'histoire entre deux pays à l'union contrariée: l'emprise de la France au Maghreb, avant l'indépendance en 1956, a dessiné des liens de domination et d'amitié mêlés qui rendent ce match si symbolique pour les centaines de milliers de binationaux vivant dans l'Hexagone. 

"Cela doit rester un match de foot, même s'il y a un historique, même s'il y a énormément de passion", tempère Deschamps. Le choc à al-Khor, en présence du président Emmanuel Macron, "a une saveur particulière parce qu'il y a aussi énormément de Marocains en France, donc ça représente une belle fête", positive Jules Koundé. 

Ses anciens partenaires à Séville, le gardien Yassine Bounou et l'attaquant Youssef En-Nesyri, sont devenus les héros de tout un continent en plaçant l'Afrique pour la première fois dans le dernier carré d'un Mondial, de surcroît lors de la première édition organisée dans le monde arabe. 

Le Maroc veut continuer de gagner "pour l'Europe, pour l'Afrique, pour le Maghreb, pour nos frères d'Afrique subsaharienne", affirme le sélectionneur Walid Regragui, né à Corbeil-Essonnes, une ville populaire située au sud-est de Paris. 

Preuve de l'énorme engouement suscité, la compagnie nationale RAM a programmé trente vols spéciaux entre Casablanca et Doha pour acheminer les supporters, parmi les plus nombreux et les plus bruyants du tournoi. 

Duel Hakimi-Mbappé 

Lloris se méfie de ce "climat hostile", "il faudra être prêts, ça va faire du bruit, on ne pourra pas s'entendre". 

Les Marocains s'avancent vers ce duel historique avec une fatigue accrue par une rotation limitée et une prolongation contre l'Espagne en huitième. Un voile d'incertitude entoure également plusieurs cadres, blessés, et en premier lieu la charnière centrale Nayef Aguerd-Romain Saïss. 

"On attend chaque fois la dernière minute pour prendre une décision, personne n'est 'out', personne n'est 'in'", a esquivé Regragui. 

L'arrière droit Achraf Hakimi joue également diminué depuis le début du tournoi. Il est cependant espéré pour un face-à-face très attendu avec son ami au PSG Kylian Mbappé, meilleur buteur du tournoi avec cinq unités, une de plus qu'Olivier Giroud. 

En cas de qualification, l'équipe de France retrouvera en finale l'Argentine de Lionel Messi, qu'elle a battue en huitième de finale de la dernière édition (4-3), ou la Croatie de Luka Modric, déjà son adversaire il y a quatre ans et demi sur la plus haute marche de la Coupe du monde (4-2). 

Les Bleus n'y sont pas encore. Il faudra d'abord pousser le nouveau ballon du Mondial, baptisé Al Hilm ("Le rêve", en arabe), au fond des filets marocains. Ces derniers n'ont tremblé qu'une fois au Qatar et il s'agissait d'un but contre son camp. 


Manipulation médiatique et instrumentalisation de Forbes France au service de la propagande royale du Maroc

Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
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  • Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime marocain.
  • Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante.

RIYAD : L’enquête explosive menée par Marianne, complétée par les révélations incisives d’Africa Intelligence, lève le voile sur un système d’influence sophistiqué dans lequel le Maroc, sous couvert de soft power, orchestre une propagande méthodique via des relais médiatiques internationaux.

Forbes France, autrefois symbole d’excellence journalistique, apparaît aujourd’hui comme un instrument docile entre les mains des autorités marocaines.

Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime de Mohammed VI.

Ces textes déguisés en journalisme peignent un portrait idyllique du royaume, occultant sciemment la répression des libertés individuelles, les inégalités criantes et les réalités économiques sombres du pays. Il s'agit d'une véritable mascarade qui sape l’intégrité journalistique et trompe délibérément les lecteurs.

Forbes France : un média au service de la propagande royale

Plus qu’un simple complice passif, le magazine semble s’être vendu au plus offrant, troquant son indépendance contre des millions d’euros provenant des cercles de pouvoir marocains.

Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante. Pire, selon des sources internes, le Maroc achète régulièrement des articles pour redorer l’image de son régime monarchique, tout en évitant toute transparence sur les financements réels.

Abdelmalek Alaoui, présenté comme un analyste ou un économiste, mais qui n'est en réalité qu'un agent de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), est identifié comme un rouage clé de cette machinerie propagandiste.

Des courriels internes obtenus par Marianne montrent comment Alaoui et d’autres agents influencent directement la ligne éditoriale de ces articles en faveur de la monarchie marocaine. Forbes France ne serait rien d’autre qu’un outil au service de cette désinformation orchestrée depuis Rabat.

Un documentaire sous influence : glorification du règne de Mohammed VI

Les tentacules de cette stratégie de manipulation s’étendent bien au-delà de la presse écrite. Africa Intelligence révèle qu’un documentaire diffusé sur Public Sénat à l’approche d’une visite officielle d’Emmanuel Macron au Maroc a été conçu comme une véritable opération de communication. 

Réalisé par des proches de l’élite politique marocaine et française, ce film, présenté comme un travail journalistique, n’est rien d’autre qu’une glorification du roi Mohammed VI.

Tout en vantant les prétendus succès du roi, notamment en matière de condition féminine et de développement économique, le documentaire escamote les critiques concernant les inégalités sociales et la répression des libertés. Il s'agit là d'une manipulation éhontée, à peine voilée, où les consignes éditoriales semblent avoir été dictées par Rabat pour protéger l’image royale.

Le Maroc : un État stratège du mensonge médiatique

Ce qui se dévoile ici est bien plus qu’un simple scandale médiatique. Il s’agit d’une stratégie délibérée et agressive de soft power, dans laquelle le Maroc utilise des moyens financiers considérables pour infiltrer et manipuler les récits médiatiques internationaux.

En contrôlant la narration sur des plateformes influentes telles que Forbes France, le royaume impose une version réécrite et aseptisée de la réalité, tout en muselant les voix dissidentes.

Ces pratiques immorales révèlent la complicité choquante de médias qui, en échange d'avantages financiers, renoncent à leur devoir d'informer honnêtement. Ce brouillage systématique de la frontière entre journalisme et propagande constitue une attaque directe contre l’intégrité de l’information.

Un appel urgent à l’éthique journalistique

Les révélations de Marianne et d’Africa Intelligence mettent en lumière le manque de diligence de la part d'acteurs tels que Forbes France.

Il est désormais impératif de mener une enquête indépendante sur ces pratiques. En effet, tant que des médias accepteront de se vendre au plus offrant, les citoyens continueront à être trompés par des récits soigneusement fabriqués pour servir des intérêts politiques. 

L’intégrité de la presse n’est pas à vendre, il est temps de le rappeler.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).