PARIS: La France est "très préoccupée" par les vives tensions dans le nord du Kosovo et l'attaque "inacceptable" contre les forces de l'ordre de l'UE survenue dans la nuit de samedi à dimanche, a déclaré lundi le ministère des Affaires étrangères.
"La France est très préoccupée par la situation au nord du Kosovo et condamne fermement l’attaque inacceptable contre la mission EULEX Kosovo ainsi que tous les actes de violence sur le terrain", a réagi le Quai d'Orsay dans un communiqué.
Les tensions, déjà régulières dans la région, se sont accrues à l'approche des élections locales dans les municipalités en majorité peuplées de Serbes. Au point que la présidente du Kosovo Vjosa Osmani a annoncé samedi un report au 23 avril des élections initialement prévues pour le 18 décembre et que le principal parti serbe a dit vouloir boycotter.
La police de l'Union européenne déployée dans la région dans le cadre de la mission EULEX a déclaré avoir été visée par une grenade assourdissante, qui n'a pas fait de blessés dans ses rangs.
Par ailleurs, des centaines de Serbes du Kosovo, protestant contre l'arrestation d'un ancien policier, ont érigé samedi et dimanche des barricades sur une route dans le nord du pays, bloquant le trafic à deux importants points de passage à la frontière avec la Serbie.
Plusieurs heures après la mise en place des blocages routiers, la police a dit avoir subi trois attaques successives avec des armes à feu samedi soir sur l'une des routes menant à la frontière.
Paris a appelé "vivement les parties à la plus grande retenue et à faire preuve de responsabilité pour faire baisser les tensions".
Dans son communiqué, la France a rappelé son soutien à la médiation européenne entre la Serbie et le Kosovo qui doit permettre de "progresser vers un accord global" et a exhorté "les deux parties à se réengager dans le dialogue".
L'ancienne province serbe du Kosovo, théâtre d'une guerre à la fin des années 90 entre l'armée yougoslave et les indépendantistes kosovars dans laquelle s'est impliquée l'Otan, a proclamé son indépendance en 2008.
Cette proclamation d'indépendance a été reconnue par les Etats-Unis et la majeure partie des pays de l'UE mais pas par Belgrade qui encourage la majorité serbe du nord du Kosovo à défier l'autorité de Pristina.
Les Serbes sont environ 120 000 sur une population kosovare totale de quelque 1,8 million de personnes, très majoritairement d'origine albanaise.