MITROVICA: Les Serbes du nord Kosovo ont décidé samedi de quitter les institutions de l'Etat kosovar pour protester contre la mise en application d'une décision des autorités centrales sur les plaques d'immatriculation des véhicules appartenant aux Serbes.
"Nous avons décidé de quitter (...) le parlement, le gouvernement et nos postes dans les quatre municipalités du nord", où les Serbes sont majoritaires, a déclaré Goran Rakic, le chef de la principale formation politique des Serbes du Kosovo, la Liste serbe (Srpska lista, NDLR).
Les Serbes du nord vont se retirer de toutes les institutions, y compris de la police et des tribunaux, a-t-il souligné.
A l'issue d'une réunion de représentants de cette communauté samedi à Zvecan, M. Rakic a précisé que tous les Serbes du nord ayant une fonction publique allaient démissionner.
Les Serbes du Kosovo ne reconnaissent pas l'autorité de Pristina, la capitale où siègent les institutions kosovares, ni l'indépendance du Kosovo proclamée en 2008 et restent loyaux à la Serbie dont ils dépendent financièrement.
Selon Goran Rakic, cette décision restera en vigueur "tant que Pristina ne commencera pas à respecter le droit international et les accords conclus à Bruxelles".
Les autorités kosovares doivent annuler leur décision sur les plaques d'immatriculation et rendre possible la création d'une Association des municipalités serbes, a-t-il précisé.
Environ 10 000 Serbes du Kosovo dont les véhicules portent des plaques d'immatriculation délivrées par la Serbie doivent, en vertu d'une mesure prise par Pristina entrée en vigueur le 1er novembre, les remplacer par des plaques de la République du Kosovo.
Belgrade et Pristina ont entamé en 2011 un dialogue sur la normalisation de leurs relations, sous la médiation de l'UE, plus d'une décennie après une guerre qui fit 13 000 morts, en majorité des Kosovars albanais.
En 2013, il étaient parvenus à un accord, dit de Bruxelles, qui prévoyait la création de cette Association des municipalités serbes.
Une tentative de mise en oeuvre de la décision sur les plaques d'immatriculation avait provoqué de vives tensions en juillet dernier, émaillées de manifestations quotidiennes et d'un blocage de la circulation automobile aux deux postes frontières situés dans le nord.