Quatre ans après, victimes et élus commémorent l'attentat de Strasbourg

Le ministre français de la Justice Eric Dupond-Moretti (G), la préfète de la région Grand-Est Josiane Chevalier (C) et la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian (D) assistent à une cérémonie de commémoration marquant le quatrième anniversaire de l'attaque du marché de Noël de Strasbourg, à Strasbourg , Est de la France, le 11 décembre 2022. (AFP)
Le ministre français de la Justice Eric Dupond-Moretti (G), la préfète de la région Grand-Est Josiane Chevalier (C) et la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian (D) assistent à une cérémonie de commémoration marquant le quatrième anniversaire de l'attaque du marché de Noël de Strasbourg, à Strasbourg , Est de la France, le 11 décembre 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 11 décembre 2022

Quatre ans après, victimes et élus commémorent l'attentat de Strasbourg

  • Sur le plan judiciaire, l’enquête a été clôturée à l’automne, le parquet a requis le renvoi de 5 hommes devant la Cour d’assises spéciale de Paris
  • Cette courte cérémonie, en présence de députés, de conseillers municipaux et de représentants des cultes, s'est conclue par une minute de silence, sans prise de parole du ministre ni des élus

STRASBOURG: Victimes, familles et élus ont commémoré dimanche, en présence du ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, l'attentat du marché de Noël de Strasbourg, qui avait fait cinq morts et de nombreux blessés le 11 décembre 2018.

"Quatre ans après cette soirée au cours de laquelle l'impensable s'est produit, nous voilà une nouvelle fois réunis pour témoigner de notre volonté de rester debout et solidaires face à la barbarie", a déclaré Marzouq Ichrak, qui s'était retrouvée au cœur de la scène de l'attentat et avait prodigué les premiers secours à l'une des personnes visées par l'assaillant.

"Certaines victimes entament le chemin de la reconstruction, pour d'autres c'est un exercice presque impossible. Chaque victime est différente, chaque victime avance à son rythme", a-t-elle ajouté.

A sa suite, Guey Elcheik, ancien agent de sécurité du marché de Noël, a énoncé les noms des cinq personnes tuées ce soir-là : Kamal Naghchband, Bartosz Piotr Orent-Niedzielski, Antonio Megalizzi, Pascal Verdenne et Anupong Suebsamarn.

Eric Dupond-Moretti, ainsi que la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, et la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, ont ensuite déposé une rose blanche au pied de la stèle commémorative, avant d'être imités par les familles et les associations.

Cette courte cérémonie, en présence de députés, de conseillers municipaux et de représentants des cultes, s'est conclue par une minute de silence, sans prise de parole du ministre ni des élus.

"La cérémonie est encore plus resserrée que les années précédente. Il n'y a personne hormis les familles, pas de Strasbourgeois... J'ai l'impression que c'est fait à la va-vite", a déploré auprès de l'AFP Marzouq Ichrak à l'issue de la cérémonie.

"Ce n'est pas à la hauteur de ce qui s'est passé", a commenté Mostafa Sahlane, le président de l'Association Victimes Attentats (AVA). "Heureusement que le ministre est venu, sinon il n'y avait rien du tout".

La veille, l'AVA avait tenu une conférence de presse au cours de laquelle elle avait regretté l'absence de communication, par la mairie notamment, autour de la commémoration. "La mairie considère que la commémoration est la chose des victimes. Nous considérons au contraire que l'attentat a meurtri toute une ville et doit être commémoré avec l’ensemble de nos concitoyens”, avait déclaré la vice-présidente de l'association, Chantal Cutajar.

Dimanche, l'association "Strasbourg des larmes au sourire", fondée par Mokhtar Naghchband, le frère d'une victime, organise un concert gratuit au Palais de la musique de Strasbourg, pour "rendre hommage aux victimes, et faire vivre leurs noms dans un évènement porteur d'espoir".

Le 11 décembre 2018, Chérif Chekatt, délinquant multirécidiviste de 29 ans, fiché S pour radicalisation islamiste, avait pénétré, armé d'un vieux revolver et d'un couteau, dans le centre historique de Strasbourg, où se tenait le marché de Noël.

Il avait tué au hasard cinq hommes et blessé 11 personnes. Parvenant à s'échapper, il avait été tué par la police 48 heures plus tard dans un quartier du sud de Strasbourg. Son attentat avait été revendiqué par le groupe Etat islamique.

En plus des 5 morts et des 11 blessés, le Fonds de garantie des victimes du terrorisme (FGTI) a reconnu 88 victimes directes de l’attentat de Strasbourg, selon l’association AVA.

Sur le plan judiciaire, l’enquête a été clôturée à l’automne, le parquet a requis le renvoi de 5 hommes devant la Cour d’assises spéciale de Paris. Le procès devrait se tenir fin 2023 ou début 2024.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.