PARIS : Le procès de Reda Kriket et de six autres hommes soupçonnés d'avoir projeté un attentat terroriste quelques semaines avant l'Euro-2016 de football en France se tiendra du 8 mars au 9 avril 2021 à Paris, a-t-on appris lundi de sources proches du dossier.
Les sept accusés doivent être jugés devant la cour d'assises spéciale pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Reda Kriket, un ancien braqueur de 38 ans et djihadiste présumé, est également renvoyé pour « usage de faux document administratif ».
En mars 2016, les enquêteurs avaient découvert un arsenal de guerre « d'une ampleur inédite » dans un appartement d'Argenteuil (Val-d'Oise) loué par Reda Kriket. Des fusils d'assaut, des armes de poing et du TATP, un explosif artisanal prisé par le groupe État islamique (EI), avaient été saisis.
Quelques jours seulement après les attentats de Bruxelles du 22 mars 2016 et quelques mois après ceux du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, cette découverte avait « permis d'éviter la commission d'une action d'une extrême violence par un réseau terroriste prêt à passer à l'acte », selon le procureur de Paris de l'époque, François Molins.
Alors Premier ministre, Manuel Valls avait déclaré en juillet 2016 que cette cellule avait « sûrement l'Euro de football en ligne de mire ». Cette compétition s'est déroulée en France du 10 juin au 10 juillet 2016.
Au cours de ses interrogatoires devant les juges, Reda Kriket a toujours nié avoir eu pour projet de commettre un attentat. Il a en revanche admis avoir possédé ces armes, expliquant vouloir braquer des dealers « car ils ne portent pas plainte », selon des documents dont a eu connaissance l'AFP.
Durant un temps, il avait également évoqué un individu, qu'il appelait Abou Badr, comme étant celui ayant déposé les armes dans l'appartement avant de partir en Syrie. Il a finalement reconnu avoir inventé l'existence de ce personnage.
Reda Kriket, qui est aussi soupçonné de s'être rendu en Turquie pour rejoindre les rangs de l'organisation Etat islamique, avait été condamné en son absence en 2015 à Bruxelles avec Abdelhamid Abaaoud, un des organisateurs des attaques du 13 novembre, dans un procès de filière djihadiste vers la Syrie.
Un des suspects de la procédure française, Anis Bahri, avait été interpellé à Rotterdam à la demande des autorités françaises, quelques jours après l'arrestation de Reda Kriket. Quarante-cinq kilos de munitions avaient été retrouvés dans l'appartement où il séjournait aux Pays-Bas.