RIYAD: Des experts et des responsables yéménites ont demandé à la Chine de faire davantage pour aider à mettre fin à la guerre civile dans le pays en soutenant les pourparlers de paix et en augmentant l'aide économique et humanitaire.
«Le Yémen a besoin de l'aide de la Chine», a déclaré à Arab News Najeeb Ghallab, sous-secrétaire au ministère yéménite de l'Information et analyste politique.
«Parvenir à la paix au Yémen est dans l'intérêt de la Chine car cela revitalisera les ports du Yémen, ce qui aiderait l'initiative la Ceinture et la Route de la Chine et ouvrirait la nation aux entreprises chinoises.»
Ses commentaires interviennent alors que Rachad al-Alimi, le chef du Conseil présidentiel du Yémen, se rend à Riyad pour participer à un sommet arabo-chinois vendredi.
Ghallab a affirmé que la Chine pouvait faire pression sur l'Iran pour que le régime cesse de fournir et de financer ses milices mandataires dans tout le Moyen-Orient, notamment au Yémen. «La Chine peut persuader l'Iran de cesser de soutenir ses organisations, notamment les Houthis au Yémen», a-t-il indiqué.
Les efforts de l'envoyé des Nations unies au Yémen, Hans Grundberg, pour mettre fin à la guerre sont au point mort après que les Houthis ont refusé de prolonger le cessez-le-feu qui a pris fin en octobre et ont menacé de frapper les infrastructures pétrolières dans les régions sous le contrôle du gouvernement yéménite.
Les Houthis ont affirmé qu'ils ne prolongeraient pas le cessez-le-feu tant que le gouvernement ne paiera pas les fonctionnaires dans les régions contrôlées par le groupe.
Al-Alimi devrait informer le président chinois, Xi Jinping, des efforts déployés par les Houthis pour entraver la paix et demander l'aide de la Chine afin de mettre fin au conflit et aider le Yémen à se relever.
La Chine a adopté une position neutre vis-à-vis des parties belligérantes pendant près de dix ans, mais a soutenu les mesures de paix internationales visant à mettre un terme au conflit.
Pékin exprime généralement son soutien aux efforts déployés sous l'égide des Nations unies pour mettre fin à la guerre et exhorte le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale et les Houthis soutenus par l'Iran à parvenir à la paix.
En 2011, la Chine a soutenu l'initiative de paix négociée par le CCG qui a conduit à la destitution de l'ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh après d'importantes manifestations inspirées par le printemps arabe.
Pékin a voté en faveur de la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU en 2015, qui condamnait la prise de pouvoir par les Houthis et réduisait les sanctions à l'encontre des dirigeants houthis et d'Ahmed Saleh, le fils de l'ancien président.
Samuel Ramani, chercheur associé au Royal United Services Institute, a toutefois déclaré à Arab News que Pékin avait maintenu une approche pragmatique et impartiale du conflit afin de conserver des relations avec les puissances régionales, y compris l'Iran.
«La Chine veut équilibrer les relations positives avec l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l'Iran, et considère probablement le détachement de la guerre au Yémen comme le moyen le plus efficace de préserver de bonnes relations avec toutes les puissances régionales», a-t-il signalé.
«La Chine est très sélective dans son engagement dans la résolution des conflits au Moyen-Orient et il est peu probable qu'elle transfère son rôle un peu plus affirmé dans la promotion de la paix israélo-palestinienne sur la scène yéménite.»
Ramani a ajouté que, pour l'instant, son rôle sera limité à des domaines qui n'indiquent pas un soutien à un groupe quelconque, comme l'aide humanitaire et les investissements économiques.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com