La France et le Sénégal louent la «solidité» de leur relation

La Première ministre française Elisabeth Borne (3e à droite) et son homologue sénégalais Amadou Ba (2e à gauche) se rencontrent dans le cadre d'un séminaire intergouvernemental franco-sénégalais à Champs-sur-Marne, près de Paris, le 8 décembre 2022 (Photo, AFP).
La Première ministre française Elisabeth Borne (3e à droite) et son homologue sénégalais Amadou Ba (2e à gauche) se rencontrent dans le cadre d'un séminaire intergouvernemental franco-sénégalais à Champs-sur-Marne, près de Paris, le 8 décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 09 décembre 2022

La France et le Sénégal louent la «solidité» de leur relation

  • Le Sénégal est le seul pays d'Afrique sub-saharienne avec lequel la France tient ce type de séminaire, organisé depuis 2015 alternativement à Paris et à Dakar
  • La réunion avait débuté par la restitution de travaux d'un séminaire de la jeunesse, qui a réuni mercredi et jeudi une quinzaine de jeunes français et sénégalais

PARIS: Jeunesse, migrations, sécurité: la France et le Sénégal ont loué la "solidité" de leurs relations jeudi près de Paris en signant plusieurs accords surtout relatifs à la jeunesse lors d'un cinquième séminaire intergouvernemental.

Ce séminaire "témoigne à la fois de la solidité des liens qui unissent nos deux pays, et de l’excellence des relations que nous entretenons au quotidien", a salué devant la presse la Première ministre française Elisabeth Borne, qui présidait cette réunion avec son homologue sénégalais Amadou Ba au Château de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne), un lieu qui a déjà hébergé des chefs d'Etat africains en visite en France.

M. Ba a mis en avant des relations "solides, multiformes et multiséculaires".

Le Sénégal est le seul pays d'Afrique sub-saharienne avec lequel la France tient ce type de séminaire, organisé depuis 2015 alternativement à Paris et à Dakar. Le dernier s'est tenu en 2019 à Dakar, avant que le cycle ne soit interrompu par la pandémie de Covid-19.

Une vingtaine de ministres, 10 pour chaque pays, dont pour la France Bruno Le Maire (Economie), Catherine Colonna (Affaires étrangères), Pap Ndiaye (Education) et Marc Fesneau (Agriculture), ont échangé pour présenter leurs feuilles de route puis signer six accords.

Ces accords ou déclarations d'intention dédiés à la jeunesse portaient sur la coopération dans le sport, la mise en place de classes préparatoires aux grandes écoles, la promotion de l'engagement citoyen, la création d'une école franco-sénégalaise, l'appui à la souveraineté alimentaire, et la poursuite du développement du campus franco-sénégalais.

La réunion avait débuté par la restitution de travaux d'un séminaire de la jeunesse, qui a réuni mercredi et jeudi une quinzaine de jeunes français et sénégalais.

«Mobilité»

Plusieurs d'entre eux ont pointé leurs difficutés en terme de "mobilité" entre les deux pays.

Mme Borne a salué leur "énergie" et leur capacité à créer des entreprises et des emplois, et s'est dite "déterminée à tirer partie" de leurs propositions, promettant notamment de travailler à un "relais" entre les Jeux olympiques de Paris en 2024 et les JO de la Jeunesse à Dakar en 2026.

Alors que le Sénégal est frontalier d'une zone sahélienne touchée par le terrorisme, M. Ba a "salué l'engagement de la France" qui a récemment mis fin à l'opération antijihadiste Barkhane, dans le contexte d'une opinion parfois hostile à Paris dans des pays voisins du Sénégal.

A cet égard, M. Ba a assuré que, dans son pays, il n'y avait "pas de sentiment anti étranger".

Mme Borne a félicité son homologue de s'être finalement positionné dans le conflit ukrainien, en signant en octobre une résolution condamnant la Russie.

En matière de migrations, elle a dit leur volonté commune "de combattre avec fermeté" les réseaux de passeurs.

Elle a réaffirmé "le soutien" de la France, premier investisseur au Sénégal et premier partenaire commercial, "à l'émergence du Sénégal à horizon 2035", rappelant avoir contribué sur la période 2019-2023 à hauteur de 1,5 milliard d’euros.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".