PARIS: Jeunesse, migrations, sécurité: la France et le Sénégal ont loué la "solidité" de leurs relations jeudi près de Paris en signant plusieurs accords surtout relatifs à la jeunesse lors d'un cinquième séminaire intergouvernemental.
Ce séminaire "témoigne à la fois de la solidité des liens qui unissent nos deux pays, et de l’excellence des relations que nous entretenons au quotidien", a salué devant la presse la Première ministre française Elisabeth Borne, qui présidait cette réunion avec son homologue sénégalais Amadou Ba au Château de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne), un lieu qui a déjà hébergé des chefs d'Etat africains en visite en France.
M. Ba a mis en avant des relations "solides, multiformes et multiséculaires".
Le Sénégal est le seul pays d'Afrique sub-saharienne avec lequel la France tient ce type de séminaire, organisé depuis 2015 alternativement à Paris et à Dakar. Le dernier s'est tenu en 2019 à Dakar, avant que le cycle ne soit interrompu par la pandémie de Covid-19.
Une vingtaine de ministres, 10 pour chaque pays, dont pour la France Bruno Le Maire (Economie), Catherine Colonna (Affaires étrangères), Pap Ndiaye (Education) et Marc Fesneau (Agriculture), ont échangé pour présenter leurs feuilles de route puis signer six accords.
Ces accords ou déclarations d'intention dédiés à la jeunesse portaient sur la coopération dans le sport, la mise en place de classes préparatoires aux grandes écoles, la promotion de l'engagement citoyen, la création d'une école franco-sénégalaise, l'appui à la souveraineté alimentaire, et la poursuite du développement du campus franco-sénégalais.
La réunion avait débuté par la restitution de travaux d'un séminaire de la jeunesse, qui a réuni mercredi et jeudi une quinzaine de jeunes français et sénégalais.
«Mobilité»
Plusieurs d'entre eux ont pointé leurs difficutés en terme de "mobilité" entre les deux pays.
Mme Borne a salué leur "énergie" et leur capacité à créer des entreprises et des emplois, et s'est dite "déterminée à tirer partie" de leurs propositions, promettant notamment de travailler à un "relais" entre les Jeux olympiques de Paris en 2024 et les JO de la Jeunesse à Dakar en 2026.
Alors que le Sénégal est frontalier d'une zone sahélienne touchée par le terrorisme, M. Ba a "salué l'engagement de la France" qui a récemment mis fin à l'opération antijihadiste Barkhane, dans le contexte d'une opinion parfois hostile à Paris dans des pays voisins du Sénégal.
A cet égard, M. Ba a assuré que, dans son pays, il n'y avait "pas de sentiment anti étranger".
Mme Borne a félicité son homologue de s'être finalement positionné dans le conflit ukrainien, en signant en octobre une résolution condamnant la Russie.
En matière de migrations, elle a dit leur volonté commune "de combattre avec fermeté" les réseaux de passeurs.
Elle a réaffirmé "le soutien" de la France, premier investisseur au Sénégal et premier partenaire commercial, "à l'émergence du Sénégal à horizon 2035", rappelant avoir contribué sur la période 2019-2023 à hauteur de 1,5 milliard d’euros.