Liban: 185 personnes arrêtées pour «collaboration» avec Israël depuis 2019

Des soldats de l'armée libanaise et des casques bleus de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) sont stationnés dans le sud de Naqoura, au Liban, le long de la frontière avec Rosh Hanikra, dans le nord d'Israël, le 27 octobre 2022. (AFP)
Des soldats de l'armée libanaise et des casques bleus de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) sont stationnés dans le sud de Naqoura, au Liban, le long de la frontière avec Rosh Hanikra, dans le nord d'Israël, le 27 octobre 2022. (AFP)
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Publié le Mercredi 07 décembre 2022

Liban: 185 personnes arrêtées pour «collaboration» avec Israël depuis 2019

  • Il s'agit d'un record par rapport aux années précédent la crise économique
  • Des dizaines de personnes ont été arrêtées par le passé pour «collaboration» avec Israël, et des décisions de justice ont été rendues allant jusqu'à 25 ans de prison

BEYROUTH: Les forces de sécurité libanaises ont arrêté 185 personnes soupçonnées de "collaboration" avec Israël depuis le début de l'effondrement économique du Liban en 2019, alors que les deux pays voisins sont toujours en état de guerre, ont indiqué mercredi à l'AFP deux responsables sécuritaires.

Il s'agit d'un record par rapport aux années précédent la crise économique, quand quatre ou cinq personnes par an étaient arrêtées pour espionnage au profit d'Israël, principalement des militaires ou des employés du secteur des télécommunications.

Des dizaines de personnes ont été arrêtées par le passé pour "collaboration" avec Israël, et des décisions de justice ont été rendues allant jusqu'à 25 ans de prison.

Depuis 2019, "les forces de sécurité ont arrêté 185 personnes, parmi lesquelles 182 ont été recrutées après le début de la crise économique", a déclaré à l'AFP un responsable des services de sécurité sous le couvert de l'anonymat.

Parmi elles, 165 personnes ont été déférées devant la justice, dont 25 ont été condamnées, a-t-il précisé.

"C'est la première fois qu'on a affaire à des arrestations de cette ampleur pour des accusations de collaboration" avec l'ennemi, a souligné à l'AFP un autre haut responsable sécuritaire sous le couvert de l'anonymat.

Cela est dû notamment à la crise économique inédite et l'effondrement de la monnaie nationale, qui "ont poussé les Libanais à chercher de nouvelles sources de revenus et à obtenir des devises", estime-t-il.

"Il semble que les Israéliens y aient trouvé une opportunité, et ont créé des profils de fausses entreprises sur les réseaux sociaux" pour attirer des Libanais, a-t-il ajouté.

Les enquêtes ont montré que les Israéliens ont ensuite contacté par téléphone les demandeurs d'emploi, selon une source sécuritaire.

Certains détenus ont admis qu'ils se doutaient qu'ils travaillaient pour le compte d'Israël, disant l'avoir fait par aversion pour le Hezbollah, a indiqué le haut responsable.

Selon le premier responsable, deux des personnes arrêtées avaient "envoyé des e-mails au Mossad (service de renseignement extérieur israélien), demandant à travailler pour son compte".

Depuis le début de l'effondrement économique, la livre libanaise a perdu plus de 95% de sa valeur par rapport au dollar, et plus de quatre Libanais sur cinq vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.

En janvier 2022, 21 personnes avaient été arrêtées lors d'une opération sécuritaire visant à démanteler 17 réseaux d'espionnage pour le compte d'Israël.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.