Guerre au Tigré: le Soudan veut rouvrir un camp pour les milliers de réfugiés éthiopiens

Un réfugié dans le camp d’Oum Raquba, à l’est de Khartoum au Soudan (Photo, Ebrahim HAMID/AFP).
Un réfugié dans le camp d’Oum Raquba, à l’est de Khartoum au Soudan (Photo, Ebrahim HAMID/AFP).
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Publié le Lundi 16 novembre 2020

Guerre au Tigré: le Soudan veut rouvrir un camp pour les milliers de réfugiés éthiopiens

  • Fermé il y a 20 ans, ce camp avait servi comme refuge à de nombreux Ethiopiens fuyant alors la famine
  • Abdel Basset Abdel Ghani, le directeur du site, ne sait pas où donner de la tête tant les problèmes sont urgents, lui qui participe pour la deuxième fois à la mise en place du camp

OUM RAQUBA: Sur un immense terrain vague recouvert d'herbe roussie par le soleil, des ouvriers soudanais creusent des sillons pour ériger des huttes qui abriteront près de 25 000 réfugiés éthiopiens ayant fui la guerre au Tigré voisin.

Face à l'afflux des réfugiés, les autorités soudanaises ont décidé de rouvrir le camp d'Oum Raquba (est), situé à 80 km de la frontière avec l'Ethiopie. Fermé il y a 20 ans, ce camp avait servi comme refuge à de nombreux Ethiopiens fuyant alors la famine.

Mais de cette époque, il ne reste que deux bâtiments en dur, une ancienne école qui a perdu son toit et un dispensaire en très mauvais état.

Entouré de buttes de sable et de quelques champs quasiment abandonnés, le camp est isolé, le premier village habité se trouvant à une dizaine de kilomètres plus loin.

Abdel Basset Abdel Ghani, le directeur du site, ne sait pas où donner de la tête tant les problèmes sont urgents, lui qui participe pour la deuxième fois à la mise en place du camp.

« En 1985, je débutais à la commission soudanaise pour les réfugiés et maintenant je refais ce travail comme responsable. A l'époque j'ai accueilli les Ethiopiens qui fuyaient la famine et maintenant, j'accueille les Ethiopiens qui fuient la guerre », résume-t-il.

Travailler « d'arrache-pied »

De 1983 à 1984, l'Ethiopie a subi l'une des pires famines du siècle, contraignant des centaines de milliers d'habitants à fuir leur pays. La famine était due à une terrible sécheresse combinée à une guerre menée par le dictateur Mengistu Haile Mariam contre la guérilla tigréenne.

« Le plus urgent aujourd'hui, c'est de construire des abris. Notre plan, c'est de créer trois secteurs pouvant accueillir 8 000 personnes chacun. Nous allons utiliser le terrain de l'ancien camp et si nous pouvons, nous l'étendrons sur les terres adjacentes », explique dimanche Ghani.

Sur le site, des dizaines d'ouvriers se sont mis au travail.

Certains creusent pour faire passer des canalisations d'eau, d'autres tracent des tranchées pour les fondations de bureaux en bois à l'entrée du camp, où s'installeront les fonctionnaires chargés d'enregistrer les arrivées et de gérer le camp. D'autres ont lancé les travaux pour construire des huttes en bois où seront logées les familles. 

« L'électricité a été installée aujourd'hui et il faudra au moins sept à dix jours, en travaillant d'arrache-pied, pour mettre tout en place », assure Adam Mohammad, un des ouvriers.

Face à l'urgence, les autorités n'ont pas attendu que le camp soit construit. Dès samedi, 1 105 personnes y ont été transférés et 1 300 étaient attendues dimanche.

« Il n'y a rien »

Selon les autorités soudanaises, près de 25 000 Ethiopiens ont trouvé refuge au Soudan depuis une semaine après que leur Premier ministre, Abiy Ahmed, a envoyé le 4 novembre l'armée fédérale à l'assaut de la région dissidente du Tigré.

Dans le camp d'Oum Raquba, le Croissant rouge a installé une tente pour abriter son dispensaire, l'Unicef a mis en place des citernes d'eau. La nourriture, composée de sorgho et de lentilles, est fournie par le Programme alimentaire mondial et distribuée par des employés de la commission soudanaise pour les réfugiés.

Des réfugiés déjà sur place s'agglutinent sous les maigres arbres qui offrent un peu d'ombre pour se protéger de l'ardent soleil.

« Je suis assis à même le sol avec mes trois petites filles. Nous étions sûrs que les autorités nous transféraient ici car il y avait des abris, mais il n'y a rien, on nous a dit d'attendre », assure Gabriel Hayli, 37 ans.

Il n'est pas le seul à être dépité.

Dahli Bourhane, 32 ans, a peur. « Les Soudanais font beaucoup pour nous et je les remercie mais nous sommes trop proches de la frontière et l'endroit est très isolé. C'est très dangereux si la guerre s'étend. »


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.