Ethiopie: Amnesty affirme que de nombreux civils ont été tués dans un "massacre" au Tigré

Un homme tient un drapeau national éthiopien lors d'un rassemblement pour le don de sang organisé par l'administration de la ville d'Addis-Abeba, le 12 novembre 2020. (EDUARDO SOTERAS / AFP)
Un homme tient un drapeau national éthiopien lors d'un rassemblement pour le don de sang organisé par l'administration de la ville d'Addis-Abeba, le 12 novembre 2020. (EDUARDO SOTERAS / AFP)
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Publié le Vendredi 13 novembre 2020

Ethiopie: Amnesty affirme que de nombreux civils ont été tués dans un "massacre" au Tigré

  • C'est la première fois qu'un grand nombre de décès civils est rapporté depuis le début, le 4 novembre, de ce conflit qui oppose le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed au Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF)
  • L'ONG précise ne pas avoir été en mesure d'identifier elle-même les responsables mais a parlé à des témoins selon lesquels des forces loyales au TPLF étaient à l'origine de ce « meurtre de masse »

Amnesty a affirmé jeudi que de nombreux civils avaient été tués lors d'un « massacre » perpétré selon des témoins par des forces loyales au parti au pouvoir dans la région éthiopienne du Tigré, où une opération militaire lancée par le pouvoir fédéral a poussé plus de 11.000 personnes à fuir au Soudan voisin.

C'est la première fois qu'un grand nombre de décès civils est rapporté depuis le début, le 4 novembre, de ce conflit qui oppose le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed au Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF), le parti au pouvoir dans cette région dissidente du nord du pays.

M. Abiy affirme avoir lancé cette intervention pour rétablir des « institutions légitimes » au Tigré, après des mois de défiance envers le pouvoir central et une attaque par les forces du TPLF de deux bases de l'armée éthiopienne, ce que ce dernier dément. 

« Amnesty International peut aujourd'hui confirmer que de nombreuses personnes, probablement des centaines, ont été poignardées ou tuées à la hache dans la ville de Mai-Kadra (May Cadera), dans la zone sud-ouest de la région éthiopienne du Tigré, dans la nuit du 9 novembre », indique l'organisation dans un communiqué. 

L'ONG précise ne pas avoir été en mesure d'identifier elle-même les responsables mais a parlé à des témoins selon lesquels des forces loyales au TPLF étaient à l'origine de ce « meurtre de masse ». 

Plus tôt jeudi, M. Abiy, prix Nobel de la paix en 2019, a assuré que l'armée avait « libéré » la zone du Tigré occidental, l'une des six zones administratives que compte la région, en plus de la « capitale » régionale Mekele, située dans l'Est.

M. Abiy a également affirmé que l'armée avait pris le contrôle de la localité de Sheraro, dans la zone administrative voisine.

Le blackout sur les communications dans la région et les restrictions aux déplacements des journalistes rendent difficiles la vérification indépendante des informations. 

Si l'étendue des combats et leur bilan sont pour l'heure inconnus, l'armée éthiopienne a affirmé avoir mené plusieurs raids aériens sur des objectifs militaires, notamment « des dépôts d'armes et de carburants ».

La télévision officielle tigréenne a affirmé de son côté que 10.000 soldats de l'armée éthiopienne ont été capturés et que des villes qui étaient « aux mains » du pouvoir ont été reprises.  

- Don du sang -

A Addis Abeba, 242 personnes accusées de « complot » au profit du TPLF ont été arrêtées et ces derniers jours « 18 grenades et bombes (...) 174 armes à feu et 4.000 munitions » saisies, a annoncé jeudi à la télévision publique EBC le chef de la police de la capitale fédérale, Getu Argaw.

Le même média a également déclaré que des mandats d'arrêt avaient été lancés contre « 64 individus recherchés pour mise en danger de l'existence du pays », parmi lesquels figure notamment Debretsion Gebremichael, le président du Tigré.

Répondant à l'appel des autorités, soucieuses d'afficher le soutien de la population à l'opération militaire en cours, des centaines d'habitants de la capitale ont commencé jeudi à donner leur sang.

Se pliant à l'exercice, la maire d'Addis Abeba, Adanech Abebe, a affirmé que la population éthiopienne - une mosaïque ethnique - faisait front uni contre le TPLF, parti de la minorité tigréenne (6% des plus de 100 millions d'Ethiopiens). Un soutien difficile à évaluer.

Mais la toute-puissance du TPLF durant les presque 30 ans passés aux commandes des structures politiques et sécuritaires en Ethiopie a créé un fort ressentiment à son égard, notamment au sein des deux principales ethnies du pays, les Oromo et Amhara.

- « Civils pris entre deux feux » -

L'ONU a réclamé jeudi aux autorités éthiopiennes et régionales un « plein accès » humanitaire dans la région du Tigré et que la sécurité soit assurée pour les civils fuyant les combats.

Près de 11.000 Ethiopiens ont franchi la frontière avec le Soudan pour fuir les combats, selon l'agence soudanaise chargée des réfugiés.

Selon un photographe de l'AFP dans la région soudanaise de Hamdaït, frontalière avec l'Ethiopie, les réfugiés, pour la plupart des femmes, des jeunes et des enfants, arrivent en vélo, en rickshaw - un tricycle motorisé ou non -, mais surtout à pied, et semblent totalement épuisés.

Des centaines de personnes attendaient encore côté éthiopien de la frontière de pouvoir traverser la rivière séparant les deux pays. Face à cet afflux, les autorités soudanaises ont rouvert jeudi un camp ayant accueilli dans les années 1980 ceux fuyant la famine en Ethiopie.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.