ALGER: C’est une nouvelle qui aurait ravi Tartarin de Tarascon, personnage de l'écrivain d’Alphonse Daudet.
La direction du zoo du parc Mostaland, à Mostaganem, au nord ouest du pays, a annoncé dimanche la venue au monde d’une portée de sept lionceaux, certains porteurs d’une mutation rare qui se manifeste par un pelage blanc et des yeux dorés ou bleus.
Selon le directeur de la clinique vétérinaire du parc, Lakhdar Ouassini, la portée est composée de quatre lionceaux blancs et de trois autres lionceaux de couleur brune.
Ce même responsable a précisé que « les petits sont en bonne santé, d'autant plus que l'équipe médicale du parc dispose de toutes les conditions nécessaires aux soins vétérinaires, même si les petits dépendent exclusivement de leur mère, sans aucune aide externe."
Par ailleurs, Juliette, la mère des lionceaux, avait auparavant déjà donné naissance à sept petits en une seule gestation, «ce qui est un cas rare au niveau mondial» explique le vétérinaire.
Depuis son ouverture en juin 2017, le parc Mostaland a enregistré de nombreuses naissances de lionceaux de cette espèce sud-africaine.
En effet, en l’espace de 5 ans, 15 lionceaux, dont six blancs, une race disparue dans le milieu naturel, mais encore en vie dans certains parcs du monde, ont vu le jour dans ce jardin zoologique.
C’est en 2019, dans ce même parc qu’eut lieu le premier cas de naissance de cette espèce rarissime en Algérie, une lionne ayant mis bas 4 lionceaux, dont un blanc.
De plus, ce jardin a vu la naissance d’autres espèces animales menacées telles que les cerfs de barbarie, les fennecs, les tigres blancs et bruns du Bengale, les loups dorés d'arctique et d'Afrique, les lamas, etc.
Une espèce en danger
Qualifié d’événement «extraordinaire», les vétérinaires algériens œuvrent à dynamiser les naissances de cette espèce par le biais d'élevages sélectifs.
D’après la Global White Lion Protection, une ONG fondée en 2002 afin de sauver les lions blancs de l'extinction, après avoir disparu de la surface de la terre pendant douze ans (de 1992 à 2004) à cause du braconnage et de la chasse excessive, il existerait aujourd’hui approximativement 300 félins blancs à travers le monde, majoritairement élevés en captivité.
Cette organisation possède par ailleurs un terrain de 17 km carré transformé en zone protégée et travaillent à réintroduire graduellement des lions blancs dans leur habitat naturel.
Le lion blanc, qui n'est pas albinos, comme le pensent beaucoup, est une espèce mutante du lion de la sous-espèce Panthera leo krugeri. Sa présence a été enregistrée pour la première fois dans la région de Timbavati en Afrique du Sud en 1938.
D’après des chiffres avancés par des ONG qui oeuvrent à préserver la présence de cet animal en Afrique, «le lion n'évolue plus que dans 15 % de ce qui était autrefois son territoire tout entier».
Dans une étude publiée en 2012 par des chercheurs de l'Université de Duke aux États-Unis, la population des lions d'Afrique est passé de 100 000 en 1960, à 35 000, et a donc décliné de deux tiers de la population en l’espace de 50 ans.