Paris sur la voie de l'apaisement avec le Maroc après des mois de crispations

Après des mois de "crise silencieuse", le chef d'Etat français et Mohammed VI ont repris contact le 1er novembre en vue d'une prochaine visite du président français. (AFP).
Après des mois de "crise silencieuse", le chef d'Etat français et Mohammed VI ont repris contact le 1er novembre en vue d'une prochaine visite du président français. (AFP).
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Publié le Lundi 05 décembre 2022

Paris sur la voie de l'apaisement avec le Maroc après des mois de crispations

  • La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna devrait se rendre mi-décembre à Rabat pour préparer une visite du président Emmanuel Macron prévue en janvier, ont indiqué des sources diplomatiques
  • Prévue depuis des mois, la visite d'Etat d'Emmanuel Macron a peiné jusqu'alors à se concrétiser en raison d'une série de sujets qui empoisonnent les relations bilatérales

PARIS : La France cherche à mettre fin à une crise latente avec le Maroc et s'emploie à trouver des gestes d'apaisement susceptibles de retisser les liens avec son partenaire historique au Maghreb, sans trop froisser pour autant le rival algérien.

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna devrait se rendre mi-décembre à Rabat pour préparer une visite du président Emmanuel Macron prévue en janvier, ont indiqué des sources diplomatiques.

"Tout est encore en mouvement, il peut toujours y avoir un report du voyage à l'amiable", a toutefois noté une de ces sources.

Prévue depuis des mois, la visite d'Etat d'Emmanuel Macron a peiné jusqu'alors à se concrétiser en raison d'une série de sujets qui empoisonnent les relations bilatérales.

Première pomme de discorde: la "guerre des visas" liée à la décision de Paris en septembre 2021 de réduire de moitié les permis d'entrée accordés aux Marocains, arguant de la réticence du royaume à réadmettre ses ressortissants en situation irrégulière dans l'Hexagone.

Une mesure qualifiée d'"injustifiée" par Rabat, d'"humiliante" par les ONG humanitaires et de "grande maladresse" dans les milieux francophones marocains.

Sahara occidental

En outre, Paris est jugée trop attentiste sur la question du Sahara occidental - "cause nationale" du Maroc - et sa nouvelle lune de miel avec l'Algérie, rivale régionale, a fait grincer des dents.

Côté français, on n'a guère apprécié les révélations du consortium de médias Forbidden Stories, selon lesquelles des numéros de téléphone d'Emmanuel Macron et de ministres, entre autres, ont été ciblés en 2019 par le Maroc, utilisateur du logiciel espion israélien Pegasus. Rabat a démenti.

Toutefois, après des mois de "crise silencieuse", le chef d'Etat français et Mohammed VI ont repris contact le 1er novembre en vue d'une prochaine visite du président français.

"Ce voyage est périlleux", estime Emmanuel Dupuy, président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe. "Symboliquement, il vise à remettre au diapason les relations diplomatiques entre les deux pays, mais à condition que la question du Sahara ne soit pas évoquée".

Le conflit du Sahara occidental oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger. Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination tandis que Rabat promeut une autonomie sous sa souveraineté.

Dans le cadre d'un accord négocié par l'ex-président Donald Trump, les Etats-Unis ont reconnu en décembre 2020 la souveraineté marocaine sur l'ex-colonie espagnole, en contrepartie d'une reprise des liens diplomatiques entre le Maroc et Israël.

Depuis, Rabat pousse avec insistance la France, qui a toujours soutenu le Maroc dans ce conflit, à reconnaître à son tour la "marocanité du Sahara", comme l'a fait l'Espagne.

C'est ignorer que "la France ne veut pas qu'on lui dicte sa diplomatie sur le Sahara", souligne la politologue Khadija Mohsen-Finan, spécialiste du Maghreb. "La France entend montrer qu'elle peut avoir des liens diplomatiques, économiques et commerciaux mais qu’elle décide seule de sa politique sur le Sahara occidental".

L'universitaire s'attend ainsi à ce que le voyage présidentiel ne fasse pas bouger les lignes sur ce dossier épineux. Né après la décolonisation, "Emmanuel Macron est le premier président de la Ve République à vouloir extraire les relations entre la France et les pays du Maghreb de cet héritage historique très lourd", explique Mme Mohsen-Finan.

Concession sur les visas ?

Pour autant, la volonté de traiter de la même manière le Maroc, la Tunisie et l'Algérie se télescope avec la crise de l'énergie consécutive à la guerre en Ukraine, qui a poussé la France à se rapprocher d'Alger. Et l'Algérie est un partenaire clé dans la lutte anti-terroriste au Sahel, en souffrance depuis le départ des troupes françaises du Mali.

Mais le Maroc offre, de son côté, une porte d'entrée en Afrique subsaharienne, où il exerce activement son "soft-power" économique depuis les années 2010. Il est le premier partenaire commercial de la France en Afrique.

Dans un effort pour réchauffer les relations bilatérales, Paris pourrait assouplir sa politique sur les visas qui a provoqué colère et indignation des Marocains, en particulier de la classe moyenne francophile.

A l'Elysée, on souligne ainsi que le durcissement des conditions d'obtention des visas "n'est pas irréversible" d'autant qu'Emmanuel Macron a récemment signalé que cette politique commençait à porter ses fruits.

Autre marque de dégel, après plusieurs mois de vacance, un nouvel ambassadeur de France n'attend plus que l'agrément de Rabat pour prendre son poste. Le fait que le directeur général de Business France, Christophe Lecourtier, soit pressenti est "un signe", opine Emmanuel Dupuy.

La France est le premier partenaire économique du Maroc et, de loin, le principal investisseur étranger. "Le roi pourrait faire une exception en ne focalisant pas la visite d'Etat sur la question du Sahara", avance l'analyste.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.