LONDRES: À Londres, les troubles politiques ont retardé d’«au moins un an» un ambitieux plan conjoint anglo-marocain qui vise à fournir de l’énergie à la Grande-Bretagne au moyen d’un câble traversant le désert du Sahara, a rapporté dimanche dernier l’hebdomadaire The Observer.
L’entreprise Xlinks, qui détient 18 milliards de livres sterling, soit 22 milliards de dollars (1 dollar = 0,95 euro), devrait devenir opérationnelle en 2027. Elle fournirait au Royaume-Uni 8% de ses besoins énergétiques à partir d’énormes parcs éoliens et solaires dans le désert via un câble de 3 800 kilomètres qui alimenterait jusqu’à sept millions de maisons d’ici à 2030.
Le Maroc est un leader reconnu dans le secteur de l’énergie éolienne, solaire et hydroélectrique. Il se classe en deuxième position derrière l’Égypte en termes d’intensité solaire (indice qui permet de mesurer la puissance de production).
Cependant, la liaison a été retardée au jusqu’à la fin de l’année 2023, fait savoir The Observer. Sir Dave Lewis, président exécutif du projet, affirme que les troubles politiques qu’a récemment vécus la Grande-Bretagne – trois Premiers ministres en moins de six mois – en ont ralenti l’évolution.
«Nous avons passé beaucoup de temps avec le secrétaire d’État aux affaires de l’époque [Kwasi Kwarteng], qui a déclaré: “Nous aimons beaucoup cette initiative, mais elle doit être validée par le Trésor.” Nous avons donc soumis le projet au Trésor, au bureau du conseil des ministres et au département des affaires, qui a été très positif», précise M. Lewis à The Observer.
«Lorsque nous avons commencé à aborder les détails, la crise politique a explosé, et tout s’est arrêté. Tout le monde a changé, donc c’était un peu comme s’il fallait tout recommencer», déplore-t-il.
«Il est temps pour le Royaume-Uni d’atteindre ses ambitions de zéro émission nette en vue de sécuriser l’approvisionnement énergétique et de réduire les factures. Nous avons déjà perdu un an.»
Le câble qui transportera l’électricité longera la côte marocaine, puis le Portugal, le nord de l’Espagne et l’ouest de la France avant de former une boucle autour des îles Scilly et de rejoindre le comté anglais du Devon, où Xlinks a déjà approuvé des connexions d’1,8 gigawatt.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com