La colocation, une vie de partage qui attire au-delà des étudiants

Fêtes de l'hiver dans une colocation CetteFamille. (Photo, @CetteFamille )
Fêtes de l'hiver dans une colocation CetteFamille. (Photo, @CetteFamille )
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Publié le Samedi 03 décembre 2022

La colocation, une vie de partage qui attire au-delà des étudiants

  • Depuis moins de dix ans, les entreprises de colocation ou coliving se sont multipliées et redoublent d'initiatives pour attirer de nouveaux locataires, particulièrement des CSP+
  • L'entreprise CetteFamille offre, en périphérie des grandes métropoles, des colocations de huit seniors, assistés en permanence d'auxiliaires de vie

PARIS : Exit la salle de bains unique pour cinq personnes et le frigo partagé... Sous l'impulsion d'entreprises dédiées au secteur, la colocation se réinvente en proposant de plus en plus de prestations, pour de nouveaux bénéficiaires.

Avec ses immeubles de nouvelle génération équipés de salle de coworking ou de restaurants, ses appartements ou maisons rénovés proposant des chambres spacieuses et pléthore de services - salle de sports, de cinéma ou cours de cuisine - l'habitat partagé s'est métamorphosé.

Plébiscitée par les étudiants en raison du coût souvent exorbitant de l'immobilier dans certaines villes, il s'ouvre désormais aux actifs «en transition» professionnelle.

«Les jeunes repoussent leur décision d'acquisition» pour des questions «de budget et de liberté», explique Benoît Joubert, un des cofondateurs de The Babel Community, qui propose des immeubles mixant «coliving», avec de multiples espaces partagés, et coworking pour les entrepreneurs locaux.

Il n'est donc plus rare de voir des trentenaires tenter de vivre dans le partage pendant quelques mois pour prendre la température d'une ville, constate Benoît Joubert.

C'est ce qu'a fait Pauline, 28 ans. Saisonnière dans l'animation, elle s'est installée en colocation en banlieue de Nantes entre deux contrats à l'automne. «Ça m'a évité les démarches» d'internet, d'électricité et l'achat de meubles, explique-t-elle.

- Comme un studio -

La France a pris le train de la colocation bien après les pays anglo-saxons ou asiatiques. En cause, un «manque de produits» adaptés et la frilosité des propriétaires, dit Sébastien Champion, directeur et fondateur associé du réseau d'agences Colocatère.

Si la colocation est largement associée dans l'imaginaire commun au film «l'Auberge espagnole» (2002), ce n'est toutefois pas ce que recherchent les locataires, avertit M. Champion.

Et notamment les plus aisés, qui souhaitent profiter, en plus de grandes salles communes, d'espaces privés ressemblant davantage à un studio qu'à une chambre chez l'habitant.

Certains restent néanmoins contraints de partager une salle de bain, car le prix de ces nouvelles formes d'habitat partagé, dans des logements décorés et rénovés, avoisine voire égale ceux des studios classiques.

Depuis moins de dix ans, les entreprises de colocation ou coliving se sont multipliées et redoublent d'initiatives pour attirer de nouveaux locataires, particulièrement des CSP+.

La Casa a choisi de proposer des maisons thématiques pour ses locataires, en majorité des actifs de 30 ans de moyenne d'âge, selon son fondateur et PDG, Victor Augais. Casa «verte» agrémentée d'un grand jardin, Casa «des chefs» pour les gourmets ou Casa «des sportifs» avec salle de sport...

Les demandes affluent, avec en moyenne «huit candidatures par chambre» disponible, selon M. Augais.

- Ouverture aux seniors -

Corentin Durin, 26 ans, y a loué une chambre toute équipée quand il a obtenu son premier CDI. «Je suis quelqu'un de sociable, je n'avais pas envie de vivre seul» dans une chambre de bonne ou un petit studio parisien, explique-t-il.

Les «services inclus évitaient les problèmes» entre colocataires, détaille-t-il encore, notamment le passage d'une femme de ménage deux fois par semaine dans les parties communes. Financièrement, ces nouveaux habitats peuvent être «plus chers» qu'une colocation classique, confirme-t-il, mais les prestations font qu'il «s'y retrouvait» quand même.

Outre ce public de jeunes actifs, Casa doit s'ouvrir au printemps prochain aux seniors, via deux maisons en banlieue parisienne. Une réponse au «besoin» de trouver une alternative aux Ephad, assure Victor Augais.

Les personnes âgées «encore autonomes» y partageront des espaces communs en profitant de chambres adaptées.

Une idée déjà mise en place par l'entreprise CetteFamille qui offre, en périphérie des grandes métropoles, des colocations de huit seniors, assistés en permanence d'auxiliaires de vie.

Cette formule permet de s'implanter «là où les grands opérateurs ne vont pas» et de «faire revenir des services d'aide à domicile» dans les zones rurales «qui sont souvent des zones blanches», relève Paul-Alexis Racine Jourdren, son président et cofondateur.

A l'origine, CetteFamille réalisait de l'accueil familial, qui permettait d'orienter un senior dans une famille d'accueil.

«Mais nous avions beaucoup de demandes et pas assez de familles», détaille M. Racine Jourdren, alors que les personnes âgées réclamaient «de la proximité, de la sécurité et du lien social». C'est finalement la colocation qui s'est imposée.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.