WASHINGTON: Les créations d'emplois ont été bien plus nombreuses qu'attendu en novembre aux Etats-Unis, a annoncé vendredi le département du Travail, le marché du travail restant solide malgré les mesures prises pour ralentir l'activité économique afin de juguler l'inflation.
En novembre, 263 000 emplois ont été créés aux Etats-Unis, bien plus que les 200 000 qui étaient attendus par les analystes.
"Des gains d'emploi notables ont été réalisés dans les loisirs et l'hôtellerie, les soins de santé et le gouvernement. L'emploi a diminué dans le commerce de détail et dans le transport et la logistique", a détaillé le département du Commerce dans son communiqué.
En octobre, 284 000 emplois avaient été créés, selon des données révisées à la hausse et également publiées vendredi. Les créations d'emplois de septembre ont elles été toutefois révisées à la baisse, à 269 000 contre 315 000 initialement annoncées. Sur ces deux mois, ce sont donc 23 000 emplois de moins qu'annoncé qui ont été créés.
Le taux de chômage est lui resté stable à 3,7% en novembre, un niveau très bas.
"Les données signalent une dynamique positive continue de la croissance de l'emploi et des salaires toujours élevés", a commenté Rubeela Farooqi, économiste pour HFE, dans une note.
L'excellente santé du marché du travail pose des questions quant à la lutte contre l'inflation menée par la banque centrale américaine (Fed).
Une hausse du chômage est, paradoxalement, souhaitée: cela montrerait en effet que la pénurie de main d'oeuvre à laquelle font face les employeurs américains depuis un an et demi se résorbe progressivement. Ce qui irait de pair avec le ralentissement de la demande, nécessaire pour desserrer la pression sur les prix.
Licenciements dans la tech
Les employeurs basés aux Etats-Unis ont annoncé près de 77 000 suppressions de postes en novembre, ce qui représente 127% de plus qu'en octobre, selon une étude du cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas, publiée jeudi.
Pour autant, le niveau d'emplois supprimés depuis le début de l'année (320.173) reste l'un des plus bas enregistrés depuis la création de cette étude en 1993.
A une exception près: le secteur de la tech, qui avait embauché à tour de bras depuis le début de la pandémie à la faveur de l'accélération des usages en lignes, et subit désormais un revers de fortune.
Elles sont de loin celles qui licencient le plus: elles sont responsables de près des deux tiers des suppressions de postes du pays le mois dernier, le secteur enregistrant même son niveau de licenciements le plus élevé des 20 dernières années, détaille l'enquête.
Plusieurs entreprises de la Silicon Valley, comme Meta, Twitter, Lyft, ou encore HP, ont récemment annoncé des réductions d'effectifs conséquentes. Le géant Amazon gèle les embauches dans ses bureaux et pourrait également licencier, selon des informations de presse.
La récession menace en effet toujours la première économie du monde, malgré le rebond de la croissance au troisième trimestre.
Les signaux sont mitigés. D'un côté la consommation reste soutenue et l'emploi toujours très solide. De l'autre, l'activité manufacturière s'est contractée en novembre, pour la première fois depuis mai 2020, a montré jeudi l'indice ISM.
Le président de la Fed Jerome Powell s'est cependant montré mercredi optimiste sur les chances de parvenir à ramener l'inflation dans les clous, sans pour autant faire plonger les Etats-Unis dans la récession.