Destitution: le président sud-africain sous pression après un scandale

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa lors d'une conférence de presse dans le centre de Londres le 24 novembre 2022. (Photo, AFP)
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa lors d'une conférence de presse dans le centre de Londres le 24 novembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 01 décembre 2022

Destitution: le président sud-africain sous pression après un scandale

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa lors d'une conférence de presse dans le centre de Londres le 24 novembre 2022. (Photo, AFP)
  • En février 2020, des cambrioleurs se sont introduits dans une de ses luxueuses propriétés dans la nord-est du pays. D'importantes sommes en liquide ont été retrouvées sous les coussins d'un canapé
  • L'ANC se réunit mi-décembre pour désigner son prochain leader. Le vainqueur deviendra chef de l'Etat à l'issue des élections générales de 2024, si toutefois le parti confronté à un désamour grandissant remporte le scrutin

JOHANNESBURG: Les hauts responsables du parti au pouvoir en Afrique du Sud, l'ANC, ont annoncé jeudi se réunir en urgence pour discuter du sort du président Ramaphosa, sous pression avec la menace d'une procédure de destitution planant au-dessus de sa tête après la publication d'un rapport parlementaire accablant.

La réunion au sommet doit avoir lieu vendredi. Le chef d'Etat doit de son côté faire une déclaration dans la journée de jeudi, a déclaré le porte-parole de Cyril Ramaphosa, sans donner plus de précisions.

Tard la veille, la publication du rapport d'une commission indépendante désignée par le Parlement a déclenché une tempête en concluant que "le président a pu commettre" des violations et des fautes, dans le cadre d'un scandale qui gêne ce dernier depuis des mois.

En février 2020, des cambrioleurs se sont introduits dans une de ses luxueuses propriétés dans la nord-est du pays. D'importantes sommes en liquide ont été retrouvées sous les coussins d'un canapé. Une plainte déposée en juin l'accuse de ne pas avoir signalé l'incident, ni à la police, ni au fisc.

M. Ramaphosa nie mais le rapport remis au Parlement met clairement en doute les explications données par le président sur la présence de plus d'un demi million de dollars chez lui, caché dans du mobilier.

Les conclusions de la commission ouvrent la voie à une procédure en vue d'un éventuel vote pour la destitution du président. Le Parlement se réunit mardi en séance extraordinaire pour débattre, dix jours avant une échéance cruciale pour l'avenir politique du chef d'Etat.

L'ANC se réunit mi-décembre pour désigner son prochain leader. Le vainqueur deviendra chef de l'Etat à l'issue des élections générales de 2024, si toutefois le parti confronté à un désamour grandissant remporte le scrutin.

Démission

Le processus de destitution, s'il est enclenché, a toutefois peu de chances d'aboutir, l'ANC présidé par M. Ramaphosa détenant une confortable majorité au Parlement. Mais le président est affaibli et au cours des dernières heures, les appels à la démission se sont multipliés. Aussi bien de la part de l'opposition que de membres de l'ANC, rongé par des guerres de factions.

Le premier parti d'opposition (DA) a appelé dans un communiqué à des élections générales anticipées, affirmant que le pays est confronté à un "changement sismique".

Selon une source proche de la présidence, Cyril Ramaphosa est en ce moment "en train d'étudier toutes les possibilités".

Dans la foulée de la publication du rapport, son bureau avait immédiatement appelé à une "lecture attentive et une considération appropriée" du document, "dans l'intérêt de la stabilité du gouvernement et du pays".

Mais jeudi, des annulations en cascade ont été annoncées par le gouvernement: un point presse qui devait "aborder les questions d'actualité intéressant le public et les médias", une séance de questions à la chambre haute de l'Assemblée ainsi qu'un discours du vice-président, David Mabuza, qui deviendrait automatiquement chef d'Etat par intérim en cas de démission de Cyril Ramaphosa.

M. Ramaphosa "dément catégoriquement" avoir mal agi. Dans une déclaration officielle à la commission qui a opportunément fuité le jour de la remise du rapport parlementaire et dont l'AFP a eu copie, il expose en détails sa version des faits.

Selon lui, un homme d'affaires soudanais a acheté des buffles dans son domaine à deux heures de route de Pretoria où il élève du gibier et du bétail. "Il a choisi ceux qui lui plaisaient et payé en liquide le montant de 580.000 dollars", explique le président.

L'argent a été caché "sous les coussins d'un canapé d'une chambre peu utilisée", par un employé qui a estimé cette cachette plus sûre que le coffre de la propriété.

Cyril Ramaphosa fait également l'objet d'une enquête pénale de l'unité d'élite de la police sud-africaine, les Hawks.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.