LONDRES: La majorité des musulmans vivent dans les régions les plus défavorisées d’Angleterre et du Pays de Galles, a révélé mercredi le Bureau de la statistique nationale (ONS).
Les musulmans représentent désormais 6,5% de la population d’Angleterre et du Pays de Galles, soit environ 3,9 millions de personnes en 2021, selon le dernier recensement réalisé par l’ONS.
Toutefois, les données montrent que 61% d’entre eux vivent dans les 40% de régions les plus défavorisées du pays, selon le quotidien The Guardian.
Tower Hamlets, considérée comme l’une des régions les plus défavorisées, comptait le pourcentage le plus élevé de musulmans en Angleterre et au Pays de Galles en 2011. Le recensement de 2021 révèle que les musulmans représentent 39,9% de la population locale.
En revanche, seuls 4% des musulmans vivent dans les 20% de régions les moins défavorisées. Les responsables politiques ont été priés de s’attaquer aux «cycles de pauvreté» qui touchent des générations de musulmans britanniques, dont le nombre a augmenté de 1,2 million ces dix dernières années.
«Nous sommes aujourd’hui la deuxième ou troisième génération (de musulmans)», affirme Zara Mohammed, secrétaire générale du Muslim Council of Britain. «Nous sommes de plus en plus nombreux ici, et pourtant nous nous trouvons toujours dans ces cycles de pauvreté et de misère.»
«Je pense que cela est dû en partie aux conditions socio-économiques qui prévalent dans les régions où les gens résident et aux opportunités économiques disponibles», explique Zara Mohammed. «Il y a vraiment des choses à dire sur ce que font nos politiques pour aider ceux qui souffrent vraiment.»
«Il existe de nombreux stéréotypes et clichés autour des musulmans, mais la réalité est que les personnes se trouvent en fait dans des cycles de pauvreté qu’il faut briser.»
«Je travaille depuis près de trente ans dans cet arrondissement et c’est l’un des plus pauvres de Londres, voire du pays», a affirmé au Guardian Sofia Alam, responsable du centre Maryam et des programmes de la mosquée d’East London à Tower Hamlets. «C’est un quartier riche et pauvre à la fois: Canary Wharf se trouve à deux pas d’ici.»
«Les (données du recensement) ne sont pas surprenantes en raison de nombreux facteurs dont nous parlons souvent: l’islamophobie, les préjugés culturels et le racisme au sein des institutions, des institutions éducatives aux institutions professionnelles», a-t-elle également expliqué au quotidien britannique.
«Je me souviens avoir parlé du même sujet lors du recensement de 2011. Rien n’a vraiment changé.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com