ATHENES: L'ancien conseiller et neveu du Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, qui avait démissionné début août dans la foulée des révélations du scandale du logiciel espion Predator, a été convoqué et entendu lundi par une commission parlementaire, selon une source parlementaire.
Grigoris Dimitriadis est soupçonné par l'opposition de gauche et des médias d'avoir eu des relations avec la société Intellexa qui aurait vendu le Predator à la Grèce.
Il a été entendu pendant trois heures par la commission des Institutions et de la Transparence réunie à huis clos, selon cette source.
Le Predator infecte les téléphones portables et permet d’accéder aux messages, aux photos et même d’activer le micro et la caméra à distance.
La commission parlementaire s'est réunie à la demande du principal parti d'opposition Syriza et du parti socialiste Pasok-Kinal dont le chef et député européen Nikos Androulakis avait été victime d'une surveillance par le Predator.
Outre Nikos Androulakis, de nombreux hommes politiques et journalistes seraient visés par le Predator, selon des révélations des médias d'investigation.
La commission a également convoqué lundi trois entrepreneurs dont un Israélien, responsables présumés des sociétés impliquées dans la commercialisation du Predator, mais ils ne se sont pas présentés, selon la source parlementaire.
Selon des médias, deux d'entre eux habitent à l'étranger et devraient s'adresser par écrit à la commission alors que les autorités n'ont pas pu trouver l'adresse de l'Israélien dont la société basée à Chypre, serait à l'origine de la commercialisation du Predator.
A sept mois des élections législatives prévues a priori l'été prochain, Kyriakos Mitsotakis est sous le feu de critiques, tenu responsable de ce scandale. Car parmi les premières réformes de son gouvernement en 2019 était de placer le renseignement sous son égide.
Le gouvernement ne cesse d'affirmer que l'Etat grec n'a "ni acheté, ni utilisé" le logiciel espion.
"La justice doit examiner tous les aspects de cette affaire", a réitéré lundi le porte-parole du gouvernement Yiannis Oikonomou, lors d'un point de presse indiquant que le gouvernement a élaboré un projet de loi pour interdire la vente des logiciels espions dans le pays.