Les RER métropolitains, nouveaux projets structurants du ferroviaire français

La gare RER Saint-Lazare à Paris, le 10 novembre 2022 (Photo, AFP).
La gare RER Saint-Lazare à Paris, le 10 novembre 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Lundi 28 novembre 2022

Les RER métropolitains, nouveaux projets structurants du ferroviaire français

  • A l'époque, la ministre déléguée aux Transports, Elisabeth Borne, avait chargé SNCF Réseau de plancher sur la question
  • Objectif de ces «services express métropolitains» (SEM): offrir des trains fréquents, au moins toutes les demi-heures

PARIS: Le projet de lancer l'équivalent du RER dans dix grandes villes françaises n'est pas une nouveauté, mais l'annonce présidentielle de dimanche érige au rang de priorité des chantiers parfois déjà engagés qui s'annoncent longs et onéreux.

"Le RER, ce n'est pas que sur Paris", a plaidé Emmanuel Macron dimanche dans une vidéo postée sur YouTube. "C'est un super objectif pour l'écologie, l'économie, la qualité de vie" dans les villes "où il y a thromboses, trop de circulation". Fixant pour objectif la création de dix RER hors de la capitale, il n'a toutefois avancé ni calendrier, ni montant des investissements nécessaires.

Pas d'indication non plus sur les villes sélectionnées, mais le ministre des Transports, Clément Beaune, a évoqué lundi sur RMC des "projets relativement mûrs" à Strasbourg, Lille, Bordeaux ou Toulouse.

Le Conseil d'orientation des infrastructures (COI) "travaille en ce moment à identifier les projets qui pourront être lancés en premier. Il devrait rendre ses conclusions d'ici un mois", a annoncé Matignon.

Depuis le vote de la loi d'orientation des mobilités (LOM) en 2019, une quinzaine de projets plus ou moins avancés sont sur les rails.

A l'époque, la ministre déléguée aux Transports, Elisabeth Borne, avait chargé SNCF Réseau de plancher sur la question. Objectif de ces "services express métropolitains" (SEM): offrir des trains fréquents, au moins toutes les demi-heures, voire tous les quarts d'heures aux heures de pointe, toute la journée et desservant de nombreux arrêts.

«Immense effort»

Un service qui nécessite non seulement des investissements d'infrastructures - signalisation, aiguillages modernes -, mais aussi de matériel - des trains capables d'accélérations et de freinages réguliers pour multiplier les arrêts sans perdre trop de temps.

"Ce qui est très important, c'est le cadencement, c'est cela qui fait que les gens prennent les transports" en commun et remisent leur voiture au garage, note Bruno Gazeau, président de la Fédération nationale des usagers des transports (Fnaut).

Les projets de RER métropolitains représentent "un immense effort", notamment financier, avait noté SNCF Réseau en 2020, pointant du doigt les capacités du réseau actuel, incapable d'accueillir sans gros travaux un tel service dans les métropoles.

En juillet, le président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, avait évalué à 100 milliards d'euros sur 15 ans les investissements nécessaires pour doubler la part du ferroviaire en France.

Il y incluait la création de 13 RER métropolitains dans 13 grandes villes, pour un total de 13 milliards d'euros. "C'est un sujet intelligent, seulement il faut le financer. Pour le moment, il n'est pas financé", a remarqué Bruno Gazeau.

«Une décennie»

Certaines métropoles sont plus avancées que d'autres, comme Strasbourg qui doit lancer son projet de Réseau express métropolitain européen (REME) le 11 décembre, avec 800 trains supplémentaires chaque semaine en gare de Strasbourg et même 1 000 trains en septembre 2023.

A Bordeaux, le projet concerne 300 km de lignes pour 54 gares, 1,2 million d'habitants et vise 38 000 voyageurs par jour. Il s'agit de développer trois lignes traversant Bordeaux et reliant, pour l'une d'entre elle, Libourne à Arcachon.

L'objectif est d'augmenter la cadence des TER jusqu'en 2028, avec une fréquence cible fixée à la demi-heure. "C'est un investissement lourd qui nécessite un accompagnement de l’État et nous attendons que le coup d'accélérateur soit significatif", a déclaré à l'AFP le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic (EELV).

"L'enveloppe globale pèse près d'un milliard d'euros avec des surcoûts déjà identifiés", a évalué le président de Bordeaux Métropole, Alain Anziani (PS).

A Rennes, on se dit "en capacité à partir de 2023" de proposer "des offres ferroviaires cadencées". "J'ose espérer (...) qu'on est bien dans les dix métropoles", a réagi le vice-président de Rennes Métropole, Matthieu Theurier (EELV).

L'annonce du président Macron a également été "très bien accueillie" à Marseille, où "les autoroutes d'entrée de la ville sont saturées tous les jours" et où le réseau ferré "est sous-exploité", d'après Audrey Gatian, adjointe au maire (PS).

Pour ce qui concerne les financements, le gouvernement renvoie là encore aux travaux du COI qui seront rendus avant Noël. Il fixe au début de l'année prochaine la définition d'un calendrier.

"Les transports, c'est investir dans l'avenir. Ça met énormément de temps. Ces fameux RER métropolitains, c'est un horizon d'une décennie", a insisté Clément Beaune.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
Short Url
  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Short Url
  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Short Url
  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".