En Somalie, le gouvernement engagé dans une «guerre totale» contre les shebab

Reportage des médias devant un bâtiment détruit après un siège meurtrier de 30 heures par les djihadistes les shebab à l'hôtel Hayat à Mogadiscio le 21 août 2022. (AFP).
Reportage des médias devant un bâtiment détruit après un siège meurtrier de 30 heures par les djihadistes les shebab à l'hôtel Hayat à Mogadiscio le 21 août 2022. (AFP).
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Publié le Samedi 26 novembre 2022

En Somalie, le gouvernement engagé dans une «guerre totale» contre les shebab

  • Les shebab, groupe affilié à Al-Qaïda, combattent depuis 2007 le gouvernement pour instaurer la loi islamique
  • Chassés des principales villes en 2011-2012, ils restent solidement implantés dans de vastes zones rurales

NAIROBI : Le gouvernement somalien est engagé depuis trois mois dans une "guerre totale" contre les islamistes radicaux shebab, avec une nouvelle stratégie qui, malgré de récents gains militaires, s'annonce longue et périlleuse.

Les shebab, groupe affilié à Al-Qaïda, combattent depuis 2007 le gouvernement pour instaurer la loi islamique. Chassés des principales villes en 2011-2012, ils restent solidement implantés dans de vastes zones rurales.

Qui combat les shebab ?

Depuis juillet, deux clans des régions du Galmudug et d'Hirshabelle, dans le centre de la Somalie, ont engagé des combats pour se libérer de la pression des shebab locaux.

Le gouvernement a décidé d'envoyer début septembre l'armée, dont les commandos "Danab" formés par l'armée américaine, épauler ces milices claniques baptisées "macawisley" - du nom du sarong traditionnel ("macawis") porté par certains de ces combattants civils.

"Le gouvernement veut saisir la dynamique actuelle et encourager ce type de soulèvements dans les zones sous contrôle shebab", explique Omar Mahmood, chercheur à l'International Crisis Group.

Le nombre de soldats engagés dans cette offensive d'ampleur n'est pas connu. Pour les "macawisley", des sources locales évoquent 2.000 à 3.000 combattants. Les effectifs shebab sont, eux, estimés entre 5 000 et 8 000 à travers le pays.

Avec l'appui de frappes aériennes américaines et un soutien logistique et d'artillerie de la force de l'Union africaine (Atmis), ces troupes ont repris le contrôle de la province de Hiran et de vastes zones du Moyen-Shabelle.

Quelle est la stratégie du gouvernement ?

Mi-juillet, le nouveau président Hassan Cheikh Mohamoud avait détaillé une stratégie sur "trois fronts": militaire, idéologique et économique.

"Les politiques précédentes étaient militaristes: attaquer et détruire. Mais le problème des shebab est plus que militaire", expliquait-il.

Sa première action a été la nomination au poste de ministre des Affaires religieuses de Muktar Robow, un des fondateurs du mouvement qu'il a quitté en 2017. Depuis, Robow et le gouvernement s'emploient à "reprendre le récit de l'islam aux shebab", désignés par le terme "khawarij" ("renégats").

Pour tenter de "fermer les robinets" financiers du mouvement, le gouvernement a aussi annoncé que tout commerce payant les "taxes" réclamées par les shebab verrait sa licence révoquée.

Son allié américain a annoncé offrir jusqu'à 10 millions de dollars pour toute information permettant "la perturbation des mécanismes financiers".

"Le gouvernement tente d'instaurer un climat de confiance dans la population pour qu'il se dresse contre le groupe. Il est encore difficile de mesurer les effets de ces déclarations", souligne Samira Gaid, de l'Institut Hiraal spécialisé dans les questions de sécurité.

Quelle est la réaction des shebab ?

Dans le centre du pays, les shebab ont cédé du terrain. Mais ils ont généralement des stratégies de long terme, rappelle Omar Mahmood: "Même s'ils perdent à court terme, ils essaieront de trouver des moyens de saper les progrès du gouvernement pour pouvoir revenir".

Ils ont récemment réinvesti quelques localités délaissées par les troupes fédérales dans leur avancée.

Le groupe mène parallèlement une campagne d'attentats sanglants dans les villes.

Le 29 octobre, la Somalie a connu son attentat le plus meurtrier depuis 2017, avec 121 morts et 333 blessés dans un double attentat à la voiture piégée à Mogadiscio.

Si ces attaques sanglantes sont fréquentes à chaque changement d'administration, elles répondent aussi à une menace "existentielle" pour les shebab, souligne Samira Gaid: "Ils réagissent fortement pour la repousser et dissuader d'autres clans de rejoindre la lutte".

Une 'libérationdu pays est-elle possible ?

Hassan Cheikh Mohamoud a affirmé mi-novembre qu'"un retour en arrière ou la défaite ne sont pas une option". Mais la "libération du pays" promise sera jalonnée de défis majeurs.

"Le plus difficile n'est pas de reprendre du terrain", souligne Omar Mahmood: "le plus difficile est de tenir ces territoires, que le gouvernement soit présent, qu'il protège la population et fournisse des services afin qu'elle voie les avantages d'être sous son autorité".

L'histoire a montré que sans autorité, les rivalités entre clans ressurgissent et les shebab reviennent. Des affrontements entre clans ont été rapportés dernièrement dans certaines zones "libérées".

Le gouvernement n'ayant pas initié lui-même l'offensive, "il semble que la planification de l'après-libération soit secondaire", déplore Omar Mahmood: "le gouvernement semble plus concentré sur l'expansion de l'offensive".

L'étendre à d'autres régions ne sera pas aisé. Les clans jouent un rôle capital dans l'offensive actuelle mais il n'est pas sûr que tous feront de même, notamment dans le sud, bastion historique shebab.

Depuis 15 ans, toutes les tentatives d'éliminer militairement le groupe islamiste ont échoué.

Hassan Cheikh Mohamoud a déclaré en juillet qu'"il y a de solides arguments" pour des négociations. Mais "nous ne sommes pas actuellement en position pour négocier avec les shebab. Nous le ferons, au bon moment", affirmait-il.

Pour Samira Gaid, "il a toujours été clair pour le gouvernement qu'une négociation ne pourrait avoir lieu qu'en position favorable". L'offensive actuelle peut contribuer à "donner l'avantage au gouvernement avant des pourparlers plus tard".


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.