Malaisie: le réformiste Anwar Ibrahim devient Premier ministre

Le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim (au centre) quitte la mosquée Putra après les prières à Putrajaya, le 25 novembre 2020. (Photo par Arif Kartono / AFP)
Le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim (au centre) quitte la mosquée Putra après les prières à Putrajaya, le 25 novembre 2020. (Photo par Arif Kartono / AFP)
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Publié le Vendredi 25 novembre 2022

Malaisie: le réformiste Anwar Ibrahim devient Premier ministre

  • M. Anwar, qui était jusqu'à présent le principal chef de l'opposition, est nommé «dixième Premier ministre de Malaisie», a fait savoir le Palais royal dans un communiqué
  • «Je ne tolèrerai ni la corruption ni les abus ... Personne ne sera marginalisé sous mon gouvernement», a déclaré M. Anwar lors d'une conférence de presse

KUALA LUMPUR : Le dirigeant réformiste Anwar Ibrahim a été nommé Premier ministre de Malaisie, mettant fin à une longue incertitude après les législatives de samedi qui n'avaient donné la majorité à aucun parti.

M. Anwar, qui était jusqu'à présent le principal chef de l'opposition, est nommé «dixième Premier ministre de Malaisie», a fait savoir le Palais royal dans un communiqué. Il a prêté serment devant le roi dès jeudi après-midi, vêtu d'une tenue traditionnelle malaisienne.

«Je ne tolèrerai ni la corruption ni les abus ... Personne ne sera marginalisé sous mon gouvernement», a déclaré M. Anwar lors d'une conférence de presse.

«C'est un gouvernement d'union nationale. Tous sont les bienvenus, à condition que vous acceptiez les règles fondamentales de la bonne gouvernance, pas de corruption, et la Malaisie pour tous les Malaisiens», a ajouté M. Anwar, précisant qu'il se concentrerait sur l'économie.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a félicité M. Anwar dans un communiqué, assurant que les Etats-Unis entendaient approfondir leur «partenariat complet» avec la Malaisie «sur la base des principes démocratiques que nous partageons, du respect des droits humains et de l'Etat de droit».

Anwar Ibrahim réalise ainsi à 75 ans son rêve de devenir Premier ministre, qu'il caresse depuis un quart de siècle et qui couronne une carrière politique mouvementée, au cours de laquelle il a effectué plusieurs séjours en prison.

«Son plus grand défi sera de sortir la Malaisie du malaise économique consécutif à la pandémie», a déclaré à l'AFP James Chin, professeur d'études asiatiques à l'Université de Tasmanie.

Pakatan Harapan (Alliance de l'espoir), la coalition réformiste multi-ethnique menée par M. Anwar, a obtenu le meilleur résultat aux élections législatives de samedi avec 82 sièges. Mais elle reste loin de la majorité absolue, dans un Parlement de 222 sièges.

Le roi de Malaisie, le sultan Abdullah Ahmad Shah, avait convoqué mercredi au Palais M. Anwar et l'ancien Premier ministre Muhyiddin Yassin, dont la formation Perikatan Nasional (Alliance nationale) est arrivée deuxième aux élections avec 73 sièges. Selon M. Muhyiddin, le souverain avait demandé aux deux hommes de former un «gouvernement d'union».

Perikatan Nasional est soutenue par le Parti islamique pan-malaisien, qui prône une application stricte de la charia.

Anwar Ibrahim a entamé, lundi, des tractations avec la formation jusqu'à présent au pouvoir, Barisan Nasional. Cette formation, menée par l'Organisation nationale unifiée malaise (Umno) éclaboussée par une vaste affaire de corruption, est arrivée loin derrière avec 30 sièges, son pire résultat électoral depuis l'indépendance du pays en 1957.

Le roi de Malaisie a le pouvoir discrétionnaire de nommer un Premier ministre dont il pense qu'il a le soutien de la majorité des députés.

Malaisie: Anwar Ibrahim, de la prison au pouvoir

Eternel chef de l'opposition, emprisonné à plusieurs reprises avant de renaître de ses cendres, Anwar Ibrahim accède enfin au poste de Premier ministre de Malaisie dont il rêve depuis des années.

Le roi de Malaisie, le sultan Abdullah Ahmad Shah, l'a nommé jeudi à la tête du gouvernement après que sa formation multi-ethnique et réformiste, Pakatan harapan (Alliance de l'espoir) a obtenu le plus de sièges au Parlement aux législatives de samedi.

A 75 ans, Anwar Ibrahim atteint le sommet d'un parcours politique particulièrement mouvementé, s'étendant sur quatre décennies et comprenant plusieurs séjours en prison, une carrière au cours de laquelle il a souvent changé de camp.

Fils d'un député et d'une dirigeante politique de l'Etat de Penang (nord), M. Anwar se fait connaître dans les années 1970 en tant que leader étudiant musulman. Sa participation à des manifestations dénonçant une famine en milieu rural lui vaut une première peine de prison sous un régime autoritaire.

En 1982, il surprend ses sympathisants en se joignant à l'Organisation nationale des Malais unis (Umno), la formation qui a traditionnellement dominé la vie politique en Malaisie depuis l'indépendance en 1957. Il y est vite remarqué par le Premier ministre Mahathir Mohamad, au pouvoir de 1981 à 2003.

Politicien-né et orateur plein d'esprit, M. Anwar gravit rapidement les échelons et entre au gouvernement. Il devient ministre des Finances en 1991, en se présentant comme un réformateur et en faisant l'éloge de l'Occident.

Deux ans plus tard, il devient vice-Premier ministre. Mais des divergences avec M. Mahathir sur la gestion de la crise financière asiatique de 1997-1998 se terminent mal.

Limogé par le Premier ministre d'alors, M. Anwar est ensuite condamné à six ans de prison pour corruption, puis à neuf ans de prison supplémentaires pour sodomie, un crime dans ce pays musulman. Selon certains observateurs, c'est surtout son impatience à remplacer M. Mahathir qui lui aurait valu les foudres de son ancien protecteur.

L'incarcération de M. Anwar, qui crie à la persécution politique, déclenche des manifestations de ses partisans. Ces protestations tournent rapidement au mouvement pour des réformes démocratiques.

- Oeil au beurre noir -

Des photos de lui avec un oeil au beurre noir, infligé en prison par le chef de la police de l'époque, sont publiées dans les journaux du monde entier, faisant de lui le symbole d'un combat qui a adopté le cri de guerre "Reformasi!" ("Réformes!")

La rivalité entre MM. Mahathir et Anwar a dominé et façonné la politique malaisienne au cours des quatre dernières décennies, "apportant alternativement désespoir et espoir, progrès et régression à la politique du pays", estime Oh Ei Sun du Pacific Research Center of Malaysia.

En 2004, la Cour suprême annule la condamnation pour sodomie de l'homme politique, qui est libéré.

Après une brève pause au cours de laquelle il enseigne à l'université, il revient dans l'arène politique pour diriger une coalition d'opposition lors des élections générales de 2013. Son alliance remporte 50,87% des voix, mais il échoue à rassembler suffisamment de députés pour obtenir la majorité parlementaire.

La controverse continue à suivre ce père de six enfants. De nouveau condamné en 2015, cette fois à cinq ans de prison, il clame son innocence et bénéficie d'une grâce royale totale, trois ans après le début de sa peine. Il revient au parlement quelques mois plus tard, en remportant une élection partielle.

M. Anwar s'allie de nouveau à M. Mahathir lors des élections de 2018, lorsque son ennemi d'antan sort de sa retraite pour défier le Premier ministre sortant Najib Razak, embourbé dans le scandale financier 1MDB.

Leur alliance remporte une victoire historique contre l'Umno et M. Najib, qui purge depuis une peine de 12 ans de prison pour corruption.

M. Mahathir redevient Premier ministre, cette fois en promettant de céder son poste à M. Anwar plus tard. Mais il ne tient jamais parole, l'alliance entre les deux hommes s'effondre au bout de 22 mois et l'Unmo revient au pouvoir.

Samedi, sa formation est arrivée en tête lors des élections législatives anticipées avec 82 sièges, loin de la majorité absolue dans ce Parlement qui compte 222 députés, mais suffisamment pour devenir le dixième Premier ministre de Malaisie.

- Bras de fer avec Mahathir -

Au cours de sa carrière mouvementée, le nouveau Premier ministre a été proche d'arriver au pouvoir par deux fois, et chaque fois auprès de l'ancien chef de gouvernement Mahathir Mohamad.

D'abord à la fin des années 1990, en tant que ministre des Finances et vice-Premier ministre. Mais les deux hommes s'étaient brouillés sur la manière de gérer la crise financière asiatique de 1997-1998 et M. Anwar avait été limogé.

Il avait ensuite été condamné à six ans de prison pour corruption, puis à neuf ans de prison supplémentaires pour sodomie, un crime dans ce pays musulman. Mais selon certains observateurs, c'était surtout son impatience à remplacer M. Mahathir qui lui aurait valu les foudres de son ancien protecteur.

Sa première condamnation pour sodomie annulée par la cour suprême, M. Anwar a été à nouveau condamné à cinq ans de prison en 2015 mais avait bénéficié d'une grâce royale après trois ans derrière les barreaux.

Il était revenu aux affaires en 2018, à l'occasion d'une nouvelle alliance avec M. Mahathir, 93 ans, lorsque son ancien ennemi lui avait promis de lui céder son poste plus tard. Mais le Premier ministre n'avait pas tenu parole et l'alliance entre les deux hommes s'était effondrée.

- Valse des Premiers ministres -

Depuis quatre ans, le pays est secoué par des turbulences politiques et une valse des gouvernements, qui ont conduit trois Premiers ministres à se succéder en quatre ans.

Après plus de soixante ans aux commandes, l'Umno avait été lourdement sanctionnée dans les urnes et évincée du pouvoir en 2018, marquant la première alternance de l'histoire du pays.

Le Premier ministre de l'époque Najib Razak, impliqué dans le détournement de plusieurs milliards de dollars du fonds souverain 1MDB, purge une peine de douze ans de prison.


Meta accepte de payer 25 millions de dollars à Trump après sa plainte sur la suspension de ses comptes

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
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  • Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram
  • Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021

WASHINGTON: Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram, a annoncé mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe.

Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021, lors de son premier mandat, pour avoir encouragé ses partisans lors de l'assaut du Capitole à Washington la veille.

Le Wall Street Journal a été le premier à faire état de cet accord, dont un porte-parole de Meta a ensuite confirmé la teneur à l'AFP.

La décision sans précédent de Meta avait été imitée à l'époque par la plupart des réseaux sociaux grand public, dont Twitter.

Meta avait annoncé deux ans plus tard mettre fin à la suspension des comptes de Donald Trump.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le républicain a beaucoup misé sur les magnats de la technologie, oubliant sa rancune à l'égard de Mark Zuckerberg, qui a assisté à sa cérémonie d'ouverture.

Le patron du groupe californien a multiplié les annonces ce mois-ci pour aligner sa société avec la nouvelle administration américaine.

Il a nommé plusieurs alliés du président à des postes clefs et mis fin à des programmes (anti-désinformation, pro-diversité, pro-modération des contenus) très critiqués par les conservateurs.


Suède: l'homme ayant brûlé des exemplaires du Coran en 2023 tué par balles

Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
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  • Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi
  • Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées

STOCKHOLM: Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un tribunal de Stockholm devait rendre son jugement jeudi sur les accusations d'incitation à la haine portées contre lui. Il a indiqué avoir reporté sa décision au 3 février "suite à la confirmation du décès de M. Momika".

La police a expliqué avoir été appelée pour des tirs mercredi soir dans un immeuble d'habitation à Sodertälje, à 40 km au sud-ouest de Stockholm, où vivait cet Irakien de confession chrétienne.

A son arrivée dans l'immeuble, elle a trouvé "un homme touché par balles qui a été emmené à l'hôpital", avant d'indiquer plus tard qu'il était mort, sans citer son nom.

Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées.

"Je peux confirmer que nous enquêtons sur le meurtre de Salwan Momika", a dit de son côté le procureur Rasmus Öman à l'AFP.

"Nous n'en sommes qu'au stade initial, cela ne fait même pas 24 heures. Il y a donc beaucoup d'informations à recueillir. Cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans cette affaire ont été arrêtées", a-t-il ajouté.

Selon plusieurs médias, Momika était en direct sur les réseaux sociaux et son meurtre a peut-être été filmé. Le quotidien Aftonbladet affirme que le meurtrier a pu s'infiltrer dans l'immeuble par le toit.

En août, Momika, ainsi qu'un autre homme, Salwan Najem, ont été renvoyés en jugement pour "agitation contre un groupe ethnique" à quatre reprises au cours de l'été 2023.

Selon l'acte d'accusation, le duo a profané le Coran, y compris en le brûlant tout en faisant des remarques désobligeantes sur les musulmans, notamment une fois à l'extérieur d'une mosquée de Stockholm.

"Je suis le prochain sur la liste", a dit Salwan Najem sur X après la mort de Momika.

-Permis de séjour révoqué-

En mars 2023, Momika s'était rendu en Norvège après la révocation de son permis de séjour suédois mais il avait été expulsé du pays et était revenu en Suède.

L'agence suédoise des Migrations avait révoqué le permis de séjour de Momika, disant qu'il leur avait fourni de fausses informations lors de sa demande d'asile. Un permis temporaire lui avait cependant été octroyé, faute de pouvoir le renvoyer en Irak.

Les relations entre la Suède et plusieurs pays du Moyen-Orient se sont déteriorées à l'été 2003 en raison des actes de profanation du Coran perpétrés par les deux hommes.

En juillet 2023, des manifestants irakiens ont pris d'assaut l'ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises, déclenchant la seconde fois des incendies dans l'enceinte de la représentation diplomatique.

En août de la même année, le service de renseignement suédois Sapo avait relevé son niveau de menace à quatre sur une échelle de cinq, les profanations du Coran ayant fait du pays une "cible prioritaire".

Le gouvernement suédois a condamné ces profanations tout en rappelant que la liberté d'expression et de réunion était protégée par la Constitution.

En octobre 2023, un tribunal suédois a reconnu un homme coupable d'incitation à la haine pour avoir brûlé le Coran en 2020, première condamnation de ce type.

Auparavant, la justice estimait qu'un tel geste était protégé par la liberté d'expression mais depuis lors, il peut également être considéré comme une "agitation contre un groupe ethnique".

Le meurtre de Momika intervient en pleine vague de violence en Suède, marquée par une recrudescence d'attaques à l'explosif. Plus de 30 attaques à l'engin explosif ont été commises depuis le début de l'année, liées selon la police à des tentatives d'extorsion et d'intimidation.


Un avion avec 64 personnes et un hélicoptère s'écrasent dans un fleuve à Washington

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
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  • Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain
  • Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens

WASHINGTON: Un avion d'American Airlines avec 64 personnes à bord et un hélicoptère militaire se sont écrasés mercredi soir dans le fleuve Potomac après une collision au-dessus de Washington, déclenchant une opération de recherches "extrêmement difficiles".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain.

Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la "trajectoire d'approche parfaite" de l'avion.

La capitale fédérale est sans cesse survolée par des avions et hélicoptères à très basse altitude, avec son aéroport Ronald-Reagan au bord du Potomac, fleuve qui sépare la ville de l'Etat de Virginie à l'est.

"Profond chagrin" 

"Les deux appareils sont dans l'eau", a dit lors d'une conférence de presse depuis l'aéroport la maire de Washington Muriel Bowser.

Transportant 60 passagers et quatre membres d'équipage, l'avion appartient à la compagnie PSA, une filiale régionale d'American Airlines.

Son patron, Robert Isom, a exprimé dans une vidéo son "profond chagrin".

La police de Washington a souligné qu'il n'y avait "à ce stade aucune information confirmée sur des victimes".

Une très vaste opération de recherche et de secours avec policiers, pompiers, et garde-côtes est en cours sur les lieux de l'accident, dans les eaux glaciales et boueuses du Potomac, par une nuit noire.

"Les conditions sont extrêmement difficiles" pour les secouristes, dont des plongeurs, a reconnu John Donnelly, chef des pompiers de la ville.

Il a évoqué le "froid", un "vent fort" et de "la glace" sur le Potomac, les températures ayant chuté fin janvier jusqu'à -12°C.

Le Washington Post a évoqué plusieurs personnes sorties de l'eau sans que l'on sache si elles étaient vivantes ou décédées.

Depuis l'accident, des hélicoptères survolent le fleuve, balayant les eaux avec des faisceaux lumineux. Autour de l'aéroport, des dizaines de gyrophares sont visibles depuis les rives du Potomac, à Washington et en Virginie, selon des journalistes de l'AFP.

On voit aussi dans la nuit des dizaines de camions de pompiers dont certains avec des remorques tirant des canots pneumatiques à proximité de l'aéroport, dont les pistes sont au bord du fleuve.

"Lumière jaune très brillante" 

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie.

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a donné les premiers éléments sur les deux appareils impliqués dans l'accident: un avion du constructeur Bombardier exploité par PSA "entré en collision à altitude moyenne" avec un hélicoptère Sikorsky H-60 au moment de l'approche pour atterrir à l'aéroport Ronald-Reagan.

L'avion venait de Wichita, au Kansas, et devait atterrir à Washington à 21H00 (02H00 GMT jeudi).

Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à bord de l'hélicoptère et une porte-parole de l'armée a confirmé que l'appareil effectuait "un vol d'entraînement", selon un message relayé sur les réseaux sociaux par le nouveau ministre de la Défense Pete Hegseth.

Evoquant un "incident aérien" sur son compte X, l'aéroport Ronald-Reagan a annoncé avoir "suspendu" tous les décollages et atterrissages jusqu'au moins jeudi matin.

Tout près de l'accident de mercredi soir, un Boeing 737-222 d'Air Florida avait percuté un pont enjambant le Potomac pendant une tempête de neige et s'y était abîmé, le 13 janvier 1982. L'accident avait fait 78 morts, dont quatre automobilistes qui se trouvaient sur le pont.