La communauté scientifique inquiète de perdre Twitter, devenu un outil précieux

Dans ce fichier, l'illustration photo prise le 05 août 2022 montre un téléphone portable affichant une photo d'Elon Musk placée sur un écran d'ordinateur rempli de logos Twitter à Washington, DC. (Photo, AFP)
Dans ce fichier, l'illustration photo prise le 05 août 2022 montre un téléphone portable affichant une photo d'Elon Musk placée sur un écran d'ordinateur rempli de logos Twitter à Washington, DC. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 23 novembre 2022

La communauté scientifique inquiète de perdre Twitter, devenu un outil précieux

  • L'entreprise à l'oiseau bleu s'est séparée de la moitié de ses 7 500 employés, et plusieurs centaines d'autres ont claqué la porte, soulevant des inquiétudes sur la capacité du réseau à perdurer
  • Au-delà de la pure recherche, le réseau social joue un rôle important en termes de communication vis-à-vis des responsables politiques et du grand public

WASHINGTON: Depuis des jours, médecins urgentistes, virologues, infectiologues ou encore épidémiologistes multiplient les messages sur Twitter, indiquant à leurs abonnés comment les suivre sur d'autres plateformes, au cas où le réseau social racheté par le milliardaire Elon Musk venait à dysfonctionner.

L'entreprise à l'oiseau bleu s'est séparée de la moitié de ses 7 500 employés, et plusieurs centaines d'autres ont claqué la porte, soulevant des inquiétudes sur la capacité du réseau à perdurer. Le caractère imprévisible de son nouveau patron fait en outre craindre des mesures qui altéreraient profondément l'essence de la plateforme.

Or, depuis la pandémie de Covid-19, nombre d'experts médicaux ont fait de Twitter un véritable outil: pour s'informer, partager leurs recherches, communiquer des messages de santé publique ou encore forger des relations de travail avec des collègues.

La pandémie "a je crois vraiment été un point de bascule dans l'utilisation des réseaux sociaux comme une ressource pour les chercheurs", a déclaré à l'AFP Jason Kindrachuk, virologue à l'université de Manitoba, au Canada.

En janvier 2020, la Covid-19 se répand comme une traînée de poudre dans le monde. Des études sont menées partout pour comprendre comment se propage le virus, et comment s'en protéger au mieux. Elles sont partagées à toute vitesse sur Twitter pour répondre à l'anxiété des professionnels de santé comme du grand public.

C'est l'avènement des "prépublications" (preprint, en anglais), soit la première version d'une étude scientifique, avant qu'elle ne soit vérifiée par des pairs et publiée dans une revue reconnue.

"En pleine pandémie, la capacité à rapidement partager l'information est cruciale pour la dissémination de la connaissance, et Twitter permet de le faire d'une façon impossible à réaliser avec les revues" spécialisées, soulignait en avril 2020 un commentaire publié dans le Canadian Journal of Emergency Medicine.

Le processus de vérification des résultats a quasiment lieu en direct sur Twitter, les scientifiques partageant publiquement leurs interprétations et leurs critiques face à chaque nouvelle étude. Avec certes, parfois, un effet pervers: certains travaux reçoivent une attention qu'ils ne méritent pas, et des chercheurs s'expriment sur des sujets éloignés de leur domaine d'expertise.

Collaboration internationale

Grâce à Twitter, nombre d'experts se sont en outre mis à travailler ensemble, à distance.

"Il y a des gens avec qui je collabore maintenant à partir de relations qui sont nées sur Twitter. Penser que cela pourrait changer dans un futur proche est une source d'inquiétude et de regret", a confié Jason Kindrachuk, 22 000 abonnés, qui travaille notamment sur Ebola en Afrique.

Au-delà de la pure recherche, le réseau social joue aussi un rôle important en termes de communication vis-à-vis des responsables politiques et du grand public.

Au moment de l'émergence du variant Omicron fin 2021, "cette information a été partagée publiquement via Twitter par nos collègues sud-africains et botswanais", souligne Jason Kindrachuk, "permettant à de nombreux pays de commencer à se préparer".

L'impact est d'autant plus grand que Twitter est depuis longtemps très fréquenté par un autre corps professionnel: les journalistes.

"Parce que Twitter est une plateforme très suivie par les journalistes, cela aide" à amplifier le message, alors susceptible d'atterrir dans les médias traditionnels, souligne Céline Gounder, spécialiste des maladies infectieuses aux 88 000 abonnés.

Face à l'inquiétude autour de l'avenir du réseau de M. Musk, elle a expliqué à l'AFP avoir déplacé une discussion privée avec une dizaine de collègues sur la messagerie Signal, et relancé ses publications sur le réseau professionnel LinkedIn, ou la plateforme Post News.

Beaucoup d'experts partagent eux le nom de leur profil sur le réseau rival Mastodon, et d'autres un lien vers leur fil d'information Substack.

En cas de souci avec Twitter, "nous trouverons d'autres plateformes", relativise Jason Kindrachuk, "mais cela prendra du temps, et malheureusement les maladies infectieuses n'attendront pas que nous trouvions de nouveaux mécanismes de communication".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.