Mondial 2022: Au Maroc, grand intérêt pour les maillots de contrefaçon et l’IPTV

Les supporters marocains avant le match de football du groupe F de la Coupe du monde Qatar 2022 entre le Maroc et la Croatie au stade Al-Bayt à Al Khor, au nord de Doha, le 23 novembre 2022. (Photo, AFP)
Les supporters marocains avant le match de football du groupe F de la Coupe du monde Qatar 2022 entre le Maroc et la Croatie au stade Al-Bayt à Al Khor, au nord de Doha, le 23 novembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 23 novembre 2022

Mondial 2022: Au Maroc, grand intérêt pour les maillots de contrefaçon et l’IPTV

Les supporters marocains avant le match de football du groupe F de la Coupe du monde Qatar 2022 entre le Maroc et la Croatie au stade Al-Bayt à Al Khor, au nord de Doha, le 23 novembre 2022. (Photo, AFP)
  • Dans les ruelles de la médina de Rabat, des dizaines de magasins et de marchands ambulants offrent toutes sortes de contrefaçons
  • «Mille cent vingt dirhams pour un maillot, c’est beaucoup d’argent pour nous, on est des gens modestes de la classe moyenne»

RABAT: À la veille du premier match de la sélection marocaine qui a affronté ce mercredi la Croatie, des Marocains de tous bords et dans toutes les régions du pays s'emballaient déjà pour les maillots, drapeaux ou encore écharpes arborant les couleurs nationales, afin d’encourager une équipe qui compte faire impression lors de cette édition du Mondial au Qatar. Des maillots très bon marché, mais contrefaits. 

Si officiellement, la contrefaçon est réprimée en vertu de l’article 225 de la loi n° 17-97, l’ampleur de celle-ci – du fait de sa nature invasive et de la dimension qu’elle occupe dans l’emploi informel – complique les choses pour les autorités qui se retrouvent désarmées face à un phénomène qui, en pratique, est difficilement répressible au vu des moyens colossaux qui seraient nécessaires pour y faire face. Comme de nombreux autres pays, le Maroc n’échappe pas à ce fléau mondial.

Certes, la loi marocaine prévoit des sanctions sévères à l’encontre des contrevenants: au pénal, deux à six mois d’emprisonnement et/ou une amende pouvant aller de 50 000 à 500 000 dirhams (4 500 à 45 000 euros), mais en réalité, peu sont dissuadés par ces sanctions dont plusieurs personnes interrogées ignorent même l’existence.

Dans les ruelles de la médina de Rabat, des dizaines de magasins et de marchands ambulants offrent toutes sortes de contrefaçons, du porte-clés Louis Vuitton aux maillots des sélections nationales, des clubs locaux et internationaux.

Pour un maillot du Maroc, on retrouve plusieurs qualités: 60 dirhams pour les moins chers (5 euros) et 100 à 120 dirhams pour une qualité supérieure (9 à 10 euros). Très loin des 1 120 dirhams demandés par l’équipementier allemand Puma. Cent euros représentent 36 % du salaire minimum de croissance (Smic). 

Comme pour de nombreuses transactions commerciales dans le pays, le prix est plus ou moins négociable.

Une tout autre réalité sur le terrain

Abstraction faite des opérations coup de poing largement médiatisées – sur le terrain – les descentes des autorités compétentes sont plutôt chimériques, tout comme dans de nombreux autres pays de la région, et au-delà, qui peinent à contrecarrer un fléau amplifié par la vente en ligne.

Interrogé sur le fait de savoir si des descentes sont effectuées de temps à autre par les autorités compétentes dans la médina, un vendeur admet «n’en avoir jamais aperçu». Pour lui, «la contrefaçon fait vivre beaucoup de monde» et «la grande majorité des Marocains ne pourraient de toute manière pas se permettre d’acheter des originaux».

Un sentiment partagé par Kaoutar, une mère de famille croisée dans la même boutique en train de sélectionner la bonne taille d’un maillot de la sélection nationale pour son fils de 8 ans. «Même s’il sera à l’école, mon fils est enthousiaste pour le match de demain. Je lui fais la surprise, tous ses amis en ont, donc je ne voulais pas le délaisser», affirme-t-elle d’emblée. 

Elle ne se voit pas acheter un maillot original: «Mille cent vingt dirhams pour un maillot, c’est beaucoup d’argent pour nous, on est des gens modestes de la classe moyenne», ajoute-t-elle avant de continuer ses courses.

L’IPTV, l’autre contrefaçon

Quelques ruelles plus loin, la médina fait place aux boutiques consacrées à l’électronique. On y retrouve notamment les Smartphones, télévisions, consoles de jeux, mais aussi l’IPTV: un abonnement annuel qui ne requiert aucun appareil en particulier pour pouvoir accéder à un large éventail de bouquets de télévision et contenus à la demande, piratés.

Canal+, beIN Sports, ESPN, Disney+ ou encore Rakuten TV. Tout y est.

Certes piratée, l’offre est alléchante à 300 dirhams l’année, soit 27 euros pour tous les bouquets imaginables, y compris des bouquets de différents pays et en plusieurs langues. À titre de comparaison, l’abonnement Ultimate de beIN Sports – à lui seul – est facturé à 27 dollars le mois (26 euros), en plus des 110 à 160 dollars pour la box requise (106 à 155 euros).

Nous en testons une, et le vendeur nous propose d'en faire l’installation sur une télévision connectée via un appel vidéo WhatsApp une fois bien installé chez soi. Une fois connecté, le vendeur nous guide et en moins de dix minutes, l’accès au fournisseur est octroyé. 

«Par jour, combien de ces abonnements pouvez-vous vendre dans votre boutique à la veille de cette Coupe du monde?», l'interroge-t-on. 

«C’est clair qu’on fait de bons chiffres», répond-il, sans vouloir fournir plus de précisions. Deux jours plus tard, un autre vendeur dans la médina nous confiera que durant les deux dernières semaines, il a pu écouler en moyenne dix à quinze abonnements par jour, largement plus que d'habitude.

À l’essai, le service fonctionne sans interruption, jusqu’au match d’inauguration de la Coupe du monde opposant le Qatar à l’Équateur. Saturés, les serveurs du fournisseur craquent et puis, plus rien. Même pas les chaînes gratuites…

Aussitôt, nous appelons le vendeur qui nous informe que la panne est généralisée, mais que le service sera rapidement rétabli. Trente minutes plus tard, il l’est. Mais l’Équateur aura déjà marqué les deux buts du match.

En chiffres

D’après des données publiées en mars 2021 par la direction générale du Trésor français, la contrefaçon au Maroc est majoritairement importée et elle aurait un impact «important». Une perte de 6 à 12 milliards de dirhams, soit entre 540 millions et 1 milliard d’euros, représentant entre 0,7 % et 1,3 % du produit intérieur brut (PIB).

À l’échelle internationale, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) – dans une étude publiée conjointement avec l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) – la contrefaçon représentait déjà, en 2019, 464 milliards de dollars (450 milliards d’euros), soit 2,5 % du commerce mondial.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.