PARIS : La lauréate 2020 du Nobel de chimie Emmanuelle Charpentier a parrainé mardi le nouveau programme de soutien à la recherche en sciences de la vie, Impulscience, de la fondation Bettencourt Schueller, qui vise à aider des chercheurs en milieu de carrière.
"Il faut permettre aux chercheurs de poursuivre leurs recherches à haut niveau et de rester dans la recherche fondamentale", a dit à l'AFP la microbiologiste et généticienne, distinguée par son invention d'une technique d'édition du génome.
Selon elle, le soutien aux chercheurs en milieu de carrière est un impératif aussi important que celui, beaucoup plus fréquent, apporté aux jeunes. "J'ai vu beaucoup de collègues qui, après avoir monté leur propre équipe de recherche, n'avaient pas d'autre choix que d'abandonner la recherche fondamentale et de quitter le système académique", faute de financements, a dit Emmanuelle Charpentier avant la cérémonie tenue dans les bâtiments de l'Institut de France.
Impulscience a récompensé sept lauréats dont le "projet de recherche innovant dans les sciences de la vie", selon la fondation, sera accompagné à hauteur de deux missions d'euros sur cinq ans, avec une prime personnelle pour chacun.
Pour sélectionner ses lauréats le conseil scientifique de la fondation s'est reposé sur la sélection du Conseil européen de la recherche (ERC), qui accorde chaque année un financement d'ordre similaire à des chercheurs d'exception.
La fondation pioche dans le vivier de chercheurs qui ont franchi toutes les étapes sans obtenir le financement espéré à cause des limitations budgétaires européennes.
L'ERC est devenu "en quelques années le nouveau standard incontesté de l'excellence", selon Olivier Brault, directeur général de la fondation Bettencourt Schueller, cité dans un communiqué.
Les sept lauréats comptent aussi bien un chercheur en neurosciences, Amaury François, qu'une chercheuse en biologie structurale travaillant à l'Institut de biologie structurale de Grenoble, Malene Jensen, ou Martin Lenz, directeur de recherche CNRS dont les travaux concernent des maladies comme Alzheimer.
Ils ont tous moins de 50 ans, et travaillent, c'est un des critères, dans des laboratoires publics en France.
Les meilleurs talents "ont trop souvent du mal à financer leurs projets, au-delà des périodes initiales qui sont bien accompagnées par de nombreuses institutions", selon M. Brault.