DOHA: Place aux champions du monde ! L'équipe de France entre dans l'arène, escortée par ses déboires récents mais portée par son plus grand talent, Kylian Mbappé, pépite qui partage l'affiche mardi avec les autres superstars Lionel Messi et Robert Lewandowski.
Les Bleus ont rendez-vous en soirée (20h00 heure de Paris) avec l'Australie, qui était déjà son premier adversaire en 2018, avec l'espoir de "créer une dynamique positive" selon la formule de Hugo Lloris, capitaine d'une escouade perturbée par les blessures mais déterminée à secouer l'histoire.
Dans l'après-guerre, seul le Brésil du "Roi" Pelé, couronné en 1958, a réussi à se maintenir sur le trône quatre ans plus tard, ce qui en dit long sur l'immensité de la tâche et sur ce qu'un joueur hors-norme peut apporter aux siens.
La pression est énorme sur les épaules des Bleus, redoutable machine à gagner il y a quatre ans, enrayée par plusieurs grains de sable depuis de longues semaines. Il y a eu un Euro manqué en 2021, des derniers résultats décevants (une victoire en six matches) et une pelletée de blessés.
Au forfait des milieux Paul Pogba et N'Golo Kanté, se sont ajoutés ceux du gardien N.2 Mike Maignan, du défenseur Presnel Kimpembe, de l'actuel meilleur buteur de Bundesliga Christopher Nkunku et, surtout, du tout frais Ballon d'Or Karim Benzema, blessé samedi à l'entraînement.
La presse sportive invite les Bleus à "rêver d'un autre monde", comme le titre le quotidien L'Equipe, sans oublier le "saut dans l'inconnu" auquel ils sont confrontés. Le Parisien s'adresse directement à Mbappé: "Joue-la comme Pelé !"
«Continuer à grandir»
"On continue de croire en nos chances, en notre groupe, en notre aventure. On doit s'en servir pour continuer à grandir en tant qu'équipe, à se soutenir", a tenu à positiver le capitaine Hugo Lloris.
Le luxe de la France tient dans son réservoir de stars, surtout devant, autour de l'indéboulonnable Antoine Griezmann (qui vise mardi un 68e match consécutif en sélection), de l'inusable Olivier Giroud, 36 ans, des virevoltants Ousmane Dembélé et Kingsley Coman, et du phénomène Mbappé.
Au stade Al Janoub d'Al Wakrah, dont l'architecture s'inspire des anciens bateaux de pêche perlière de la péninsule arabique, l'attaquant du Paris Saint-Germain entend briller autant qu'en club et redonner de l'éclat à sa sélection qui, malgré les coups du sort, conserve la finale du 18 décembre dans son viseur.
"Il est difficile de définir des limites tant son potentiel est incroyable", s'est avancé Lloris.
Les Tricolores ne vont pas seulement faire face à l'Australie, au Danemark et à la Tunisie, leurs trois adversaires du groupe D. Il leur faudra aussi affronter la malédiction des tenants du titre: l'Italie en 2010, l'Espagne en 2014 et l'Allemagne en 2018, quatre ans après avoir atteint l'Everest, ont toutes été sorties dès le premier tour.
«Der» de Messi ?
Dans le concert des favoris, l'Argentine se présente aussi sur la ligne de départ avec de fortes ambitions autour de son chef d'orchestre Lionel Messi, septuple Ballon d'Or venu chasser au Qatar le seul trophée majeur qui lui manque, à 35 ans, pour son cinquième et "sûrement" dernier Mondial.
L'Albiceleste lance son tournoi face à l'Arabie saoudite (11h00) avec la "Pulga" brassard au bras, tête de gondole d'une sélection rendue confiante par ses 36 derniers matches sans défaite, à une unité du record de l'Italie de Roberto Mancini (2018-2021).
"Ce sera sûrement mon dernier Mondial, ma dernière opportunité d'atteindre ce grand rêve que l'on a tous. (...) C'est un Mondial différent parce que le moment de la saison est différent. On arrive dans un état de forme différent", a déclaré le dribbleur du PSG en conférence de presse.
Dès le début de la matinée, le métro de Doha s'est rempli de fans aux couleurs argentines, et les chants à la gloire de Messi ont commencé à résonner, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les Sud-Américains portent le costume d'immense favori du groupe C, devant la Pologne, qu'ils affronteront en clôture de leur premier tour, le 30 novembre à Doha.
En attendant, l'équipe de Lewandowski se mesure de son côté au Mexique du gardien vétéran Guillermo Ochoa, 37 ans, en fin d'après-midi (17h00).
Mbappé, Messi et "Lewy" feraient bien de s'inspirer des Anglais et des Néerlandais, autres prétendants au titre et vainqueurs respectivement de l'Iran (6-2) et du Sénégal (2-0) mardi pour leurs débuts.