ISTANBUL: La Turquie a exigé mardi que ses alliés, Etats-Unis en tête, "cessent tout soutien" aux Unités de protection du peuple (YPG), la principale milice kurde de Syrie, considérée comme terroriste par Ankara mais qui a été soutenue par Washington pour contrer le groupe Etat islamique.
"Nous affirmons à tous nos interlocuteurs, les Etats-Unis notamment, que les YPG équivalent au PKK [Parti des Travailleurs du Kurdistan, reconnu comme terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux, NDLR], et nous exigeons d'eux avec force que cesse tout soutien aux terroristes", a affirmé mardi le ministre turc de la Défense Hulusi Akar.
Les Etats-Unis avaient appelé plus tôt mardi à la "désescalade" en Syrie, en réaction aux propos du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a menacé lundi d'une opération terrestre dans le nord du pays après une série de raids aériens contre des positions kurdes en Syrie et en Irak et des tirs de roquettes sur le sol turc depuis le territoire syrien.
Ankara accuse le PKK et les YPG d'être à l'origine de l'attentat qui a fait six morts et 81 blessés dimanche 13 novembre à Istanbul, ce que les deux groupes ont nié.
"Nous appelons à la désescalade en Syrie pour protéger les civils et soutenir l'objectif commun de vaincre l'Etat islamique", a plaidé le porte-parole du département d'Etat américain Ned Price dans un communiqué.
"Nous continuons à nous opposer à toute action militaire non coordonnée en Irak qui viole la souveraineté de l'Irak", a-t-il ajouté.
La Russie a également dit mardi espérer que la Turquie ferait preuve de "retenue" et se garderait de "tout usage excessif de la force" en Syrie.
Ankara, Moscou et Washington sont des acteurs majeurs de la guerre en Syrie, qui a fait près d'un demi-million de morts depuis 2011.
L'aviation turque a lancé dimanche l'opération "Griffe Épée", une série de raids qui ont visé des positions du PKK et des YPG dans le nord de l'Irak et de la Syrie.
Selon un bilan lundi soir de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), 37 personnes, dont 18 membres des forces du régime syrien, ont perdu la vie dans ces raids côté syrien.
Les tirs de roquettes depuis la Syrie ont, eux, fait deux morts lundi dans la ville turque de Karkamis (sud-est).