L'Ukraine dit avoir découvert des «sites de torture» russes à Kherson

Le Kremlin accuse en retour les Ukrainiens, et a promis lundi de punir les responsables de la mort d'un groupe de soldats russes en Ukraine, dénoncée comme un «crime de guerre» (Photo, AFP).
Le Kremlin accuse en retour les Ukrainiens, et a promis lundi de punir les responsables de la mort d'un groupe de soldats russes en Ukraine, dénoncée comme un «crime de guerre» (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 22 novembre 2022

L'Ukraine dit avoir découvert des «sites de torture» russes à Kherson

  • «À Kherson, les procureurs continuent d'établir les crimes de la Russie: des sites de torture ont été établis dans quatre bâtiments», a indiqué le parquet ukrainien
  • Depuis la libération de Kherson le 11 novembre, Kiev a dénoncé à plusieurs reprises les «crimes de guerre» et les «atrocités» russes dans la région

KIEV: Le parquet général ukrainien a annoncé lundi avoir trouvé quatre "sites de torture" utilisés par les Russes à Kherson (sud) avant leur retraite forcée de la région il y a une dizaine de jours, Kiev accusant Moscou de crimes de guerre.

Par ailleurs, suite aux tirs, d'origine indéterminée, qui se sont abattus dimanche dans l'enceinte de la centrale nucléaire de Zaporijjia, les présidents français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ont insisté lundi, lors d'un appel téléphonique, sur "l'absolue nécessité de préserver la sécurité et la sûreté" du site.

A Kiev, le direction régional de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l'Europe, Hans Kluge, a par ailleurs prévenu que l'hiver menacera la vie de millions d'Ukrainiens, après les séries de frappes russes dévastatrices sur les infrastructures énergétiques du pays.

"Cet hiver mettra en danger la vie de millions de personnes en Ukraine", a déclaré M. Kluge. "Pour faire simple, cet hiver sera une question de survie".

Les dommages à l'infrastructure énergétique ukrainienne "ont déjà des effets dévastateurs sur le système de santé et sur la santé de la population", a-t-il ajouté.

À Moscou, le Kremlin a promis de châtier les responsables de la mort d'un groupe de soldats russes en Ukraine, dénoncée par Moscou comme une exécution, alors que Kiev affirme que ces militaires ont été tués après une fausse reddition.

Une frappe russe a par ailleurs fait un mort et trois blessés à Kherson, selon le chef adjoint de la présidence, Kyrylo Tymochenko, qui n'a pas donné plus de détails.

"À Kherson, les procureurs continuent d'établir les crimes de la Russie: des sites de torture ont été établis dans quatre bâtiments", a indiqué le parquet ukrainien sur Telegram.

Selon le parquet, les enquêteurs ukrainiens se sont rendus dans "quatre" immeubles, notamment des "centres de détention provisoire" d'avant-guerre, "où, lors de la prise de la ville, les occupants ont illégalement détenu des personnes et les ont brutalement torturées".

"Des morceaux de matraques en caoutchouc, une batte en bois, un appareil utilisé par les occupants pour électrocuter les civils, une lampe à incandescence et des balles (...) ont été saisis", a ajouté la même source, dix jours après la reprise de Kherson par l'armée ukrainienne à l'issue d'une contre-offensive qui a duré deux mois.

Depuis la libération de Kherson le 11 novembre, Kiev a dénoncé à plusieurs reprises les "crimes de guerre" et les "atrocités" russes dans la région de Kherson. Moscou n'a, à ce stade, pas réagi à ces accusations.

«Punir»

Dans ce contexte, à Washington, l'ambassadrice itinérante des États-Unis pour la justice pénale mondiale, Beth Van Schaack, a déclaré aux journalistes qu'il existait des preuves solides des abus russes en Ukraine.

Il y a de plus en plus de preuves que l'invasion de l'Ukraine par la Russie "s'est accompagnée de crimes de guerre systématiques commis dans toutes les régions où les forces russes ont été déployées", a-t-elle déclaré en mentionnant des attaques "délibérées, aveugles et disproportionnées" contre les populations civiles, des abus de détention de civils et de prisonniers de guerre, l'expulsion forcée ou la filtration de citoyens ukrainiens - y compris des enfants - vers la Russie, et des meurtres et des violences sexuelles assimilables à des exécutions , a-t-elle déclaré aux journalistes en évoquant les procès de Nuremberg après la 2nde guere mondiale.

Le Kremlin accuse en retour les Ukrainiens, et a promis lundi de punir les responsables de la mort d'un groupe de soldats russes en Ukraine, dénoncée comme un "crime de guerre".

Sur la foi de vidéos mises en ligne sur les réseaux sociaux, la Russie affirme que l'armée ukrainienne a exécuté plus de dix de ses militaires qui avaient déposé les armes.

Sur la première vidéo, une dizaine de militaires présumés être russes sortent les uns après les autres d'un abri, les mains en l'air, et se couchent face contre terre sous l'injonction de soldats apparemment ukrainiens qui les tiennent en joue.

La vidéo s'interrompt brutalement au moment où une dernière silhouette surgit de l'abri et semble ouvrir le feu. Une autre vidéo filmée par un drone montre le même endroit avec une dizaine de corps de soldats gisant au milieu de flaques de sang.

Dimanche, le chargé des droits de l'Homme ukrainien, Dmytro Loubynets, avait déclaré que ces vidéos montraient en fait une "reddition feinte" et que les soldats russes avaient, aux termes de la législation internationale "commis un crime de guerre en ouvrant le feu sur les forces armées ukrainiennes" après avoir feint de se rendre.

Les militaires russes tués dans cet incident "ne peuvent donc pas être considérés comme des prisonniers de guerre", avait-il argué.

Il y a 9 ans, Euromaïdan

Selon la présidence française, M. Macron "a dit sa vive préoccupation" quant aux "nouveaux tirs contre la centrale" en Ukraine, que Moscou et Kiev s'accusent mutuellement d'avoir bombardée.

Il s'en était déjà entretenu dimanche avec le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, qui avait dénoncé des frappes "absolument délibérées, ciblées".

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky "ont rappelé que c'était l'occupation illégale de la centrale par la Russie qui était à l'origine de la situation actuelle", a rapporté l'Elysée.

Sous la neige, l'Ukraine a célébré lundi le 9e anniversaire du début de la révolution pro-occidentale de l'"Euromaïdan", qui avait mené à la destitution d'un président prorusse au prix d'une répression qui avait fait plus d'une centaine de morts.

En retour, la Russie avait annexé la Crimée et attisé une rébellion armée dans le Donbass (Est).


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.


Inde: deux insurgés tués par l'armée dans le Cachemire

Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
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  • Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays
  • L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions

SRINAGAR: Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts.

Une unité de l'armée indienne, le Chinar Corps, a fait état mercredi d'un "échange de tirs intense" avec des hommes armés, affirmant les soupçonner d'avoir "tenté une infiltration" dans le district de Baramulla, situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Pahalgam où a eu lieu la fusillade.

L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions.

Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays.

Dans la partie indienne, une rébellion séparatiste a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis 1989. New Delhi y a déployé un contingent de quelque 500.000 soldats.

Les forces de l'ordre indiennes ont lancé une vaste traque après la fusillade mardi contre un groupe de touristes à Pahalgam, une destination prisée située à environ 90 kilomètres de l'importante ville de Srinagar.

Il s'agit de la plus meurtrière contre des civils en un quart de siècle.

Les combats ont diminué depuis que le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a révoqué l'autonomie limitée de ce territoire en 2019.