Iran: Les manifestants visés par des tirs à balles réelles

Des manifestants lancent des pierres en subissant les tirs à balles réelles des forces de sécurité, dans la ville kurde de Javanrud (Photo, AFP).
Des manifestants lancent des pierres en subissant les tirs à balles réelles des forces de sécurité, dans la ville kurde de Javanrud (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 22 novembre 2022

Iran: Les manifestants visés par des tirs à balles réelles

  • Le groupe de défense des droits des Kurdes d'Iran, Hengaw, a fait état de 13 morts en 24 heures
  • Hengaw a posté des vidéos montrant selon elle les forces de l'ordre tirant à balles réelles dans les villes de Piranchahr, Marivan et Javanroud

PARIS: Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles lundi pour réprimer des manifestations dans les régions kurdes de l'ouest de l'Iran, a indiqué le groupe de défense des droits des Kurdes d'Iran Hengaw, basé en Norvège.

Le groupe a fait état de 13 morts en 24 heures dans ces régions mais ce chiffre n'a pu être vérifié dans l'immédiat.

Hengaw a posté des vidéos montrant selon elle les forces de l'ordre tirant à balles réelles dans les villes de Piranchahr, Marivan et Javanroud.

Des renforts ont été envoyés ces derniers jours dans les régions kurdes, l'un des foyers du mouvement de contestation déclenché le 16 septembre par la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée par la police des moeurs pour avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant aux femmes de porter le voile en public.

Les manifestations s'y sont récemment intensifiées, notamment à l'occasion des funérailles des manifestants tués par les forces de sécurité.

Selon Hengaw, au moins sept personnes ont été tuées à Javanroud, quatre à Piranchahr et deux dans d'autres localités.

L'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, a également posté des images montrant, selon elle, les forces de sécurité tirer à balles réelles à Piranchahr et le chagrin d'une mère prostrée devant la dépouille d'un adolescent de 16 ans tué dimanche, juste avant son enterrement.

"Mère, ne pleure pas, nous allons nous venger", ont crié en kurde des personnes présentes à ses côtés, d'après l'ONG.

Internet perturbé

Une autre vidéo postée par Hengaw montre ce que le groupe présente comme des habitants de Javanroud qui tentent d'évacuer un corps dans une rue en essayant de se protéger des tirs.

D'autres images montrent des forces de sécurité lourdement armées se dirigeant de la ville de Sanandaj, la capitale de la province du Kurdistan, vers celles de Mahabad et Boukan.

L'ONG Center for Human Rights in Iran (CHRI) basée à New York a évoqué "des tirs incessants et des images de personnes en sang évacuées pour être mises à l'abri" à Javanroud.

Le site NetBlocks, qui observe les blocages d'internet à travers le monde, a signalé lundi une "importante perturbation" de l'accès à internet durant les dernières manifestations, précisant que "l'accès à l'internet mobile était coupé pour de nombreux utilisateurs".

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'est déclaré sur Twitter "grandement préoccupé par le fait que les autorités iraniennes accentuent la violence contre les manifestants, en particulier à Mahabad", dans la province de l'Azerbaïdjan occidental.

A Doha, les onze joueurs iraniens se sont abstenus de chanter leur hymne national avant leur premier match du Mondial-2022.

Le slogan symbole du mouvement, "Femmes Vie Liberté", est apparu avant le coup d'envoi sur une banderole dans un virage du stade occupé par les Iraniens, avant de disparaître. Des "Azadi! Azadi!" ("Liberté! Liberté!") se sont aussi parfois élevés des tribunes.

Frappes en Irak

Les Kurdes représentent l'une des principales minorités ethniques en Iran – environ 10 millions sur 83 millions d'habitants – et adhèrent majoritairement à l'islam sunnite et non au chiisme dominant dans le pays.

Au moins 378 personnes ont été tuées dans la répression des manifestations, selon un dernier bilan de l'IHR.

Parmi elles, 255 ont péri lors des protestations liées à la mort de Mahsa Amini et 123 dans la province du Sistan-Baloutchistan (sud-est), dont plus de 90 le 30 septembre dans la capitale provinciale Zahedan, lors de manifestations contre le viol d'une adolescente imputé à un policier.

Lundi, un policier a été tué et un autre blessé par des tirs de "malfaiteurs" à Zahedan, a indiqué à l'agence Fars le général Mohammad Ghanbari, le chef de la police provinciale. Les assaillants ont pris la fuite.

Par ailleurs, les forces iraniennes ont bombardé des groupes d'opposition kurdes iraniens basés au Kurdistan d'Irak voisin, tuant un combattant de ces factions accusées d'attiser les manifestations en Iran.

C'est la deuxième fois en moins de 10 jours que les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, lancent des attaques aux drones et missiles contre le Parti démocratique du Kurdistan d'Iran (PDKI) et le groupe nationaliste kurde iranien Komala, installés depuis des décennies dans la région du Kurdistan autonome (nord).


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".