Syrie: Frappes turques contre des régions kurdes, «l'heure des comptes a sonné»

Les médias de l'opposition syrienne ont rapporté que les frappes aériennes turques visaient les positions des Forces démocratiques syriennes dirigées par les Kurdes (Photo, AFP).
Les médias de l'opposition syrienne ont rapporté que les frappes aériennes turques visaient les positions des Forces démocratiques syriennes dirigées par les Kurdes (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 20 novembre 2022

Syrie: Frappes turques contre des régions kurdes, «l'heure des comptes a sonné»

  • Ces raids sont menés quelques jours après que le PKK et les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par Washington, ont rejeté les accusations d'Ankara sur leur responsabilité et nié tout lien avec l'attentat d'Istanbul du 13 novembre
  • Selon les FDS, la Turquie a mené des frappes aériennes sur les zones sous son contrôle dans les provinces d'Alep (nord) et de Hassaké (nord-est), notamment contre la ville de Kobané, près de la frontière turque

ISTANBUL : Les forces kurdes ont accusé l'armée turque d'avoir bombardé samedi soir plusieurs régions sous leur contrôle dans le nord de la Syrie, au moment de l'annonce par Ankara que "l'heure des comptes a sonné", à la suite du récent attentat à Istanbul.

Ces raids sont menés quelques jours après que le PKK et les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par Washington, ont rejeté les accusations d'Ankara sur leur responsabilité et nié tout lien avec l'attentat d'Istanbul du 13 novembre, qui a fait six morts et 81 blessés.

Selon les FDS, la Turquie a mené des frappes aériennes sur les zones sous son contrôle dans les provinces d'Alep (nord) et de Hassaké (nord-est), notamment contre la ville de Kobané, près de la frontière turque.

"Kobané, la ville qui a défait l'Etat islamique, est la cible de bombardements par l'aviation de l'occupation turque", a annoncé Farhad Shami, un porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS, coalition armée dominée par les Kurdes), qui avait démenti tout lien avec l'attentat.

Plus de vingt frappes ont été effectuées par l'armée turque dans les deux provinces, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée à Londres et qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Les bombardements ont tué au moins six membres des FDS et six soldats prorégime, selon l'OSDH.

Les forces kurdes n'ont pas annoncé de pertes dans leurs rangs.

Mais M. Shami a confirmé que les bombardements turcs visaient des sites appartenant aux forces gouvernementales syriennes dans les provinces de Raqqa et de Hassaké (nord-est) et d'Alep (nord), faisant des morts et des blessés.

Le commandant en chef des FDS, Mazloum Abdi, a également critiqué des bombardements "agressifs et barbares".

"Le bombardement turc de nos zones menace la région entière. Ce bombardement ne sert aucun parti. Nous faisons tout pour éviter une catastrophe majeure. Si la guerre éclate, tout le monde sera affecté", a-t-il tweeté.

Rendre des comptes

"L'heure des comptes a sonné", a annoncé dimanche sur Twitter le ministère turc de la Défense, montrant la photo d'un avion décollant pour une opération nocturne sans précision de lieu.

"Les salauds devront rendre des comptes pour leurs attaques perfides", a poursuivi le ministère sur son compte officiel.

"Des foyers terroristes rasés par des tirs de précision", a relevé le ministère turc dans un autre tweet accompagné d'une vidéo montrant une cible désignée depuis le ciel avant une explosion.

Les autorités turques accusent une jeune femme de nationalité syrienne d'avoir posé la bombe, qui a explosé dans la grande rue commerçante d'Istiklal, dans le centre d'Istanbul.

Les autorités avaient immédiatement désigné le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et les YPG (Unités de protection du peuple), milice kurde active en Syrie, accusée par la Turquie d'être affiliée au PKK.

Le ministre turc de l'Intérieur Suleyman Soylu avait affirmé que "l'ordre de l'attentat a(vait) été donné de Kobané", ville contrôlée par les forces kurdes.

Le département d'Etat américain avait dit vendredi craindre "une éventuelle action militaire de la Turquie", en déconseillant à ses ressortissants de se rendre dans le nord de la Syrie et de l'Irak.

En guerre depuis 2011, la Syrie est morcelée à cause de l'intervention de multiples groupes et puissances étrangères dans le conflit.

Entre 2016 et 2019, l'armée turque a lancé trois opérations d'envergure dans le nord de la Syrie visant les milices et organisations kurdes.

La Turquie, dont les soldats sont présents dans des zones du nord de la Syrie, menace depuis mai de lancer une offensive d'envergure contre les FDS, qu'elle considère comme "terroristes".

Ankara dit vouloir créer une "zone de sécurité" de 30 kilomètres de largeur à sa frontière sud.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.