La France a condamné vendredi l'assassinat de l'avocate engagée Hanane al-Barassi à Benghazi, dans l'Est de la Libye, et demandé aux autorités libyennes de faire « toute la lumière » sur cet « acte odieux ».
« La France condamne fermement l'assassinat de l'avocate et militante des droits de l'Homme » Hanane al-Barassi, a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
« Elle appelle à ce que toute la lumière soit faite par les autorités libyennes pour que les responsables de cet acte odieux soient arrêtés et traduits en justice », a ajouté Agnès von der Mühll.
Hanane al-Barassi a été abattue dans sa voiture en pleine rue mardi à Benghazi, fief du maréchal Khalifa Haftar.
Peu avant son assassinat, elle avait diffusé une vidéo dans laquelle elle critiquait des proches de M. Haftar, dont son fils Saddam, en promettant de révéler leurs exactions.
Le maréchal Haftar, en conflit avec le gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli, a condamné « avec la plus grande fermeté » cette « attaque » qui a suscité l'indignation dans le pays.
La France est régulièrement accusée d'avoir soutenu le maréchal Haftar, ce dont elle se défend. Ce dernier bénéficie de l'appui des Emirats arabes unis et de l'Egypte, la Turquie soutenant de son côté le GNA.
« Alors que les parties libyennes se sont engagées, avec le soutien de la France, dans une dynamique de dialogue sous l'égide des Nations Unies, ce crime souligne de manière tragique l'urgence qui s'attache à la mise en place d'institutions crédibles, responsables devant le peuple libyen et capables de mettre un terme à l'impunité », a souligné la porte-parole du Quai d'Orsay.
Les participants libyens au dialogue politique sous l'égide de l'ONU sont parvenus cette semaine à une feuille de route préliminaire prévoyant des élections « crédibles » dans un délai de 18 mois.