BEYROUTH: Pour la sixième fois, les députés libanais n’ont pas été en mesure d’élire un président jeudi et de combler le vide laissé par Michel Aoun, dont le mandat a pris fin le mois dernier sans être remplacé.
Le président du Parlement, Nabih Berri, a annoncé qu'un septième vote aura lieu jeudi prochain, portant à 24 le nombre minimum de jours sans chef d'État.
Au total, 112 députés sur 128 ont voté jeudi. Le député indépendant Michel Mouawad a obtenu 43 voix et l'universitaire Issam Khalifeh en a obtenu sept. Une voix a été exprimée pour l'ancien député et candidat à la présidence Soleimane Frangieh.
Ziad Baroud, un ancien ministre, en a reçu trois. Le député Michel Daher, un non-Maronite qui n'a pas présenté sa candidature, a obtenu une voix et deux bulletins ont été annulés.
Cependant, 46 votes blancs ont été exprimés par le Hezbollah, et neuf ont été donnés au parti «Nouveau Liban». Le Parlement est partagé entre les partisans du Hezbollah et ses opposants.
Les votes en faveur de Mouawad, dont la candidature est opposée par le Hezbollah, étaient bien inférieurs aux deux tiers nécessaires pour une élection directe au premier tour. Le Hezbollah et ses alliés d'Amal se sont alors retirés de la session, entraînant la perte du quorum et réduisant à néant toute chance d'un second tour de scrutin.
Le député des Kataeb Sami Gemayel a démarré la session en demandant pourquoi un tel quorum était nécessaire pour la tenue d'un second tour, la Constitution stipulant qu'une majorité absolue était suffisante.
Georges Adwan, député des Forces libanaises, a soutenu l'engagement de Berri en faveur du quorum des deux tiers. «Comment se fait-il que les députés qui n'assistent pas aux séances électorales ne soient pas soumis à des conséquences juridiques?», s'est-il pourtant interrogé.
Mouawad a reçu un vote de moins que lors de l’élection de mercredi. «Nous travaillons afin de parvenir à un consensus avec les députés réformateurs qui n'ont pas voté pour moi», a-t-il signalé, ajoutant que la bataille «que nous menons aujourd'hui est entre ceux qui veulent avoir un processus électoral purement libanais et ceux qui attendent le mot secret de l'extérieur».
Les députés du Hezbollah, qui ont continué à voter blanc, n'ont pas pris part à la dispute sur le quorum. «Le candidat que nous voulons doit être souverain et nous ne voulons pas d'un président qui poignarde la résistance dans le dos», aurait confié l'un d'eux.
Bilal Abdallah, député du Parti socialiste progressiste, a avisé que «le vote blanc ferme la porte au dialogue».
«Apparemment, certains blocs politiques ont pris l'habitude de jouer au bord du gouffre lorsqu'il s'agit de questions importantes. Nous espérons que l'intérêt national prévaudra bientôt sans attendre de signal de l’extérieur», a-t-il ajouté.
Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre, était à Paris et n'a pas assisté à la session électorale. Il a déclaré que le CPL discutait avec toutes les parties intéressées, mais a exclu tout soutien à Frangieh, affirmant qu'il était un allié du président syrien, Bachar al-Assad.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com