Liban: La dispute des députés quant aux priorités, signe précurseur d'«explosion sociale»

Les avis des blocs parlementaires libanais divergent quant aux questions qui doivent figurer en tête de la liste des priorités du pays en crise. (Photo, AP/Archives).
Les avis des blocs parlementaires libanais divergent quant aux questions qui doivent figurer en tête de la liste des priorités du pays en crise. (Photo, AP/Archives).
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Publié le Jeudi 17 novembre 2022

Liban: La dispute des députés quant aux priorités, signe précurseur d'«explosion sociale»

  • Certains blocs parlementaires estiment que l'élection d'un président est la question la plus urgente, tandis que d'autres considèrent que la législation doit être prioritaire
  • Les échecs répétés de l'élection d'un successeur au président Aoun font craindre une «vacance du pouvoir» dans le pays

BEYROUTH: Les blocs parlementaires libanais sont en désaccord total sur ce qui devrait être la priorité du pays en crise. Un député met même en garde contre une «explosion sociale» si la politique de «solutions de bricolage» reste inchangée.

Certains blocs estiment que l'élection d'un président est la question la plus urgente, tandis que d'autres considèrent que la législation doit être prioritaire.

Cette divergence reflète la profondeur de la crise politique à laquelle le Liban est confronté plus de deux semaines après le départ du président, Michel Aoun, du palais présidentiel.

Les échecs répétés de l'élection d'un successeur au président Aoun font craindre une «vacance du pouvoir» dans le pays.

Lors d'une réunion mardi, dix-neuf députés représentant trente-deux députés indépendants et réformateurs du parti Kataëb, du mouvement du Renouveau démocratique, du Projet Watan et de la Coalition parlementaire indépendante ont affirmé que «l'élection d'un président reste la priorité».

Les députés ont indiqué qu'ils refuseraient de participer aux sessions législatives, affirmant que celles-ci «renforceraient un vide présidentiel».

Une source parlementaire a souligné que cette position était considérée comme problématique par le président du Parlement, Nabih Berri, et d'autres blocs qui soutiennent la «législation de nécessité».

Certains députés qui ont voté pour le candidat à la présidence, Michel Moawad, lors de la cinquième session parlementaire, ont précisé que «l'élection immédiate d'un président était la clé pour réaligner le travail des institutions, conformément à la Constitution, et pour sauver le Liban».

Deux autres blocs, les Forces libanaises et le Parti socialiste progressiste (PSP), partagent la même position, mais n'ont pas participé à la réunion de mardi.

Selon les personnes présentes, la réunion était «une tentative de former un bloc d'opposition significatif au sein du Parlement qui se coordonne avec les autres blocs d'opposition sur l’élection présidentielle et les questions futures».

Le député indépendant Bilal Houchaymi déclare à Arab News: «Ceux qui veulent donner la priorité à l’élection présidentielle ont le droit d'être soutenus et, en réalité, nous les soutenons. Cependant, nous ne pouvons pas garder cette position indéfiniment. Nous avons déjà assisté à un vide présidentiel de deux ans au Liban. Cela signifie-t-il pour autant que nous devrions mettre en attente les lois de nécessité?»

Il ajoute: «Nous sommes avec l'opposition souveraine, mais lorsqu'un parti politique perturbe l’élection présidentielle pour le bien de son candidat, nous ne pouvons pas faire la même chose et interrompre la législation de nécessité. Certains projets concernent les affaires du peuple libanais et nous ne pouvons pas les ignorer.»

«L’élection présidentielle ne nous mène nulle part et aucun des candidats désignés par les partis politiques ne peut gagner. En tant que députés indépendants, nous n'élirons pas un président qui protège les armes du Hezbollah. Nous voulons un président qui protège le peuple. Ces problèmes ne peuvent pas être résolus maintenant.»

Le député Imad Hout déclare: «Si le processus d'élection d'un président par le Parlement prend autant de temps, les sessions législatives ne peuvent pas être perturbées. Légiférer par nécessité ne signifie pas promulguer une loi, mais les gens ne peuvent pas être pris en otage au nom de l’élection d'un président.»

Imad Hout souligne que «la détermination des caractéristiques du candidat présidentiel par le Hezbollah n'entrave pas l'élection du président, mais ouvre plutôt la porte au dialogue».

Il ajoute: «Le Hezbollah ne peut pas présenter le président qu'il souhaite, et aucun parti politique n’est capable d'obtenir quatre-vingt-six voix pour un candidat ou soixante-cinq voix au second tour. Chacun essaie d'améliorer ses conditions.»

M. Berri avait promis d'approuver la loi d'extension des services de sécurité lors de la session de la commission mixte, mais son approbation dépend de la question de savoir si elle est considérée comme une législation nécessaire.

Le député Fadi Karam des Forces libanaises et membre de la Commission parlementaire de la défense déclare: «Il n'y a pas de place pour l'approbation de cette loi, car nous n'assisterons pas à la session législative. Nous ne pouvons pas considérer que le pays peut fonctionner sans président comme si le poste n'avait aucune importance.»

«Que ceux qui font obstruction et votent blanc portent la responsabilité de l'effondrement. La politique des solutions de bricolage n'a aucune valeur et ne nous sauvera pas. Au contraire, elle prépare une explosion sociale et un chaos constitutionnel, administratif, social et financier.»

La confusion était évidente lors des sessions continues des commissions parlementaires, notamment lors des sessions de la Commission des finances et du budget, qui a discuté, mercredi, des propositions de loi du fonds souverain libanais, qui sera affecté aux revenus pétroliers à la lumière de la démarcation des frontières maritimes avec Israël.

Certains députés ont exprimé leur inquiétude quant à la restriction de ce fonds aux comptes sectaires.

Mardi, la commission parlementaire a examiné les amendements au projet de loi sur le contrôle des capitaux.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.