En mer Egée, des pneus, des chaises, des téléphones extirpés des fonds marins

En 75 opérations de "nettoyage", les quelque 300 plongeurs bénévoles d'Aegean Rebreath ont remonté plus de 1.700 pneus, 21 tonnes de filets abandonnés ou perdus, 90.000 bouteilles de plastique. (AFP).
En 75 opérations de "nettoyage", les quelque 300 plongeurs bénévoles d'Aegean Rebreath ont remonté plus de 1.700 pneus, 21 tonnes de filets abandonnés ou perdus, 90.000 bouteilles de plastique. (AFP).
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Publié le Mercredi 16 novembre 2022

En mer Egée, des pneus, des chaises, des téléphones extirpés des fonds marins

  • Sur le quai inondé de soleil de cette île de l'archipel des Cyclades s'étale le drame environnemental de la mer Égée
  • En deux jours, "nous avons extrait plus d'une tonne de déchets marins du port", grimace George Sarelakos, cofondateur et dirigeant de l'ONG grecque Aegean Rebreath

NAXOS: Sur l'île grecque de Naxos, la pêche de cette matinée de novembre a été abondante. Et pourtant, dans les filets, ni encornets, ni dorades destinés aux tavernes qui s'alignent en bord de mer.

Sur le quai inondé de soleil de cette île de l'archipel des Cyclades s'étale le drame environnemental de la mer Égée: des pneus, des chaises, de vieux téléphones portables, des fourchettes et des cuillères, des CD, des semelles, des tapis de bain, un balai.

A côté, des dizaines de canettes en métal, des morceaux de plastique épars, des bouteilles à foison, souillés de vase.

Soudain, entre les bateaux de pêcheurs qui se dandinent dans le port, émergent deux plongeuses qui tentent avec peine de remonter un écheveau de câbles, de filins, de pans de filets de pêche et même de vieux vêtements.

En deux jours, "nous avons extrait plus d'une tonne de déchets marins du port", grimace George Sarelakos, cofondateur et dirigeant de l'ONG grecque Aegean Rebreath.

"Et dans l'autre partie du port, c'est carrément une véritable décharge", poursuit ce plongeur technique de 44 ans.

Depuis cinq ans, l'organisation sillonne les côtes grecques pour extraire les déchets qui jonchent les fonds de cette mer aux eaux cristallines qui attire chaque été des millions de vacanciers.

1.700 pneus 

Après Zakynthos (ou Zante) et la Crète, la palanquée a fait escale à Naxos pour le week-end. Dans deux semaines, elle effectuera une ultime mission à Corfou, autre île touristique grecque en mer Ionienne (ouest), avant de ranger bouteilles d'oxygène et palmes pour l'hiver.

En 75 opérations de "nettoyage", les quelque 300 plongeurs bénévoles d'Aegean Rebreath ont remonté plus de 1.700 pneus, 21 tonnes de filets abandonnés ou perdus, 90.000 bouteilles de plastique, sans compter des centaines de milliers de sacs en plastique, l'un des principaux fléaux subaquatiques.

A l'entrée du port, une petite chapelle blanche veille sur les imposants bateaux qui, l'été, baladent les touristes dans le chapelet d'îles environnantes. Sur une embarcation en bois, un pêcheur, la peau griffée de rides, nettoie avec minutie son filet qu'il maintient entre ses doigts de pied.

"Les pêcheurs rejettent les déchets dans la mer. Il leur manque le plus souvent la conscience des enjeux environnementaux, ils ne sont pas sensibilisés à ça", se désole l'une des plongeuses d'Aegean Rebreath, Theodora Francis, 29 ans, ergothérapeute près d'Athènes.

Le maire de Naxos, Dimitrios Lianos, déplore aussi l'attitude de certains insulaires. Les pêcheurs "vivent de la mer alors ils doivent protéger l'environnement marin, c'est leur richesse!"

Cri d'alarme 

Depuis plusieurs années, l'ONG de protection de l'environnement WWF lance un cri d'alarme alors que le secteur du tourisme représente un quart du PIB grec. "Quelque 25% de la production de déchets plastiques (en Grèce) est due à l'afflux de touristes durant l'été", souligne Achilleas Plitharas, responsable du programme de réduction des déchets plastiques au sein de WWF Grèce.

La Grèce, qui compte une population d'environ un sixième de celle de la France ou de l'Italie, produit quelque 700.000 tonnes de déchets plastiques par an, soit 2,5% des déchets plastiques produits par les pays du pourtour méditerranéen, contre 21,1% pour l'Italie ou 15,1% pour la France, selon une étude de l'ONG.

"Beaucoup de mesures prises dans des directives européennes ne sont malheureusement pas appliquées en Grèce", déplore l'expert environnemental. Sur les marchés ou dans les boulangeries, les sacs en plastique continuent d'être distribués. Et les pailles en plastique ne sont pas rares, bien que l'UE interdise leur mise sur le marché depuis plus d'un an.

La Grèce impose pourtant depuis 2018 une taxe de 9 cents sur les sacs en plastique.

Ampleur du problème 

A Naxos, Theodora Francis se tortille pour retirer sa combinaison de plongée après deux heures à racler le fond du port. "Nous étalons à dessein tout ce que nous remontons sur le quai. C'est seulement ainsi que les gens peuvent mesurer l'ampleur du problème", selon elle.

Et de fait, les promeneurs s'arrêtent pour contempler l'étendue des dégâts. François (un prénom d'emprunt) et sa compagne Salomé, un couple de Français installés sur l'île, sont venus prêter main forte à l'ONG.

"Ca fait un choc de voir toutes ces canettes", se désole la jeune femme de 32 ans, qui a enfilé une paire de gants pour trier morceaux de plastique et bouts de métal, soigneusement répertoriés par l'ONG qui tient une base de données sur les déchets.

"Il y a une nature très diversifiée en Grèce", insiste François. "Il faut en prendre soin".


Imane Alaoui, auteure de «Flavors of Morocco Transcended», rejoint E& Beach Canteen pour un cours culinaire en direct ce dimanche

Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
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  • Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï
  • Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe

DUBAÏ : Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended », invite les aficionados de la cuisine à embarquer pour un voyage culinaire sans précédent.

Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï.

Au cours de cette expérience immersive, les participants visiteront la cuisine marocaine, découvrant et savourant des recettes exquises adaptées aux palais et aux styles de vie modernes. Au cœur de l'événement se trouve le célèbre tajine marocain, pour s'adapter à l'emploi du temps trépidant des habitants de Dubaï.

Flavors of Morocco Trenscended par Imane Alaoui (fournie)
Flavors of Morocco Transcended par Imane Alaoui (fournie)

Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe, en veillant à ce qu'elle soit accessible à tous ceux qui ont une passion pour la cuisine et un amour pour les saveurs diverses. Grâce à ce cours culinaire, les participants acquerront des connaissances inestimables, des compétences pratiques et une nouvelle appréciation de la riche tapisserie de la gastronomie marocaine.

Pour vous lancer dans cette aventure culinaire, rendez-vous sur : www.breakbread.com/experiences .

À propos d'Imane Alaoui :

Passionnée de cuisine et par le partage de son héritage, Imane Alaoui est connue pour son approche innovante de la cuisine marocaine. Elle cherche à inspirer les autres pour embrasser la richesse et la diversité de la gastronomie marocaine.

À propos de « Flavors of Morocco Transcended » (Les saveurs du Maroc transcendées)

« Les saveurs du Maroc transcendées » est un livre de recettes qui réinvente les plats marocains traditionnels pour un public moderne. Le livre présente un mélange harmonieux de saveurs authentiques et de tournures contemporaines, invitant les lecteurs à un voyage culinaire captivant à travers le paysage culinaire vibrant du Maroc.

 


L'Arabie saoudite annonce la Semaine de la mode de la mer Rouge

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
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  • Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux
  • L’Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad

DUBAÏ: Le Royaume s’apprête à accueillir la toute première Semaine de la mode de la mer Rouge. Prévu en bord de mer sur l'île d'Ummahat, cet événement glamour se déroulera du 16 au 18 mai au St. Regis Red Sea Resort. Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux. Son objectif est de célébrer la fusion entre l'esthétique traditionnelle saoudienne et le design contemporain de pointe.

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents.

Rappelons que l'Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad. L'événement, qui s’était déroulé dans le quartier financier du roi Abdallah du 20 au 23 octobre, a jeté les bases de la nouvelle capitale de la mode au Moyen-Orient.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La rappeuse afghane Sonita Alizada, voix des jeunes filles pour la liberté

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
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  • Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban
  • Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef

ARROMANCHES-LES-BAINS: Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban.

"Comme toutes les filles, je suis en cage, je ne suis qu'un mouton qu'on élève pour le dévorer", chante-t-elle, en 2014 en Iran, dans "Brides for sale" (Mariées à vendre), en robe de mariée, code-barre et ecchymoses sur le visage. "Relis le Coran! Il ne dit pas que les femmes sont à vendre."

Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef.

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars.

Repérée par la documentariste iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami qui verse 2.000 dollars, elle a droit à six mois de sursis et saisit sa chance lorsqu'une ONG américaine lui propose d'étudier aux Etats-Unis.

Dans l'Utah, les débuts sont difficiles pour celle qui ne sait dire en anglais que "salut, je suis une rappeuse". Elle découvre aussi qu'aux Etats-Unis les mariages de mineures existent.

Elle décide de raconter son histoire dans les écoles, jusqu'au très prisé festival américain du film de Sundance où le documentaire qui lui est consacré, "Sonita", remporte en 2016 le prix du jury.

Ses jeunes années sont marquées par la peur des Talibans et la faim. Née à Herat en 1996, elle a environ cinq ans lorsqu'elle fuit avec ses parents et ses sept frères et sœurs, sans papiers, vers l'Iran.

"On pensait que la vie y serait plus facile, sans guerre mais c'était très difficile de se faire accepter à cause de l'image des Afghans", se rappelle Sonita Alizada, 27 ans, dans un entretien avec l'AFP.

Là aussi, interdiction d'aller à l'école: "Je cirais des chaussures avec mes frères puis je vendais des fleurs." Sa première bonne étoile est une femme qui apprend clandestinement aux filles à lire et à écrire dans une mosquée.

« Toujours en colère »

De retour en Afghanistan, son père, malade, meurt. Son mariage est planifié puis annulé lorsqu'elle retourne en Iran. Sonita y rencontre une association qui lui permet de prendre des cours de guitare en secret... et l'encourage à écrire après avoir remporté un prix de poésie.

Un jour l'artiste en devenir entend le rappeur star Eminem et, sans comprendre les paroles, pense que c'est "probablement la meilleure façon de partager une histoire".

La jeune fille écrit "Brides for sale" même si sa mère, mariée à 12 ans et illettrée, lui interdit de faire du rap. C'est le succès et le départ vers les Etats-Unis.

Devenue sa plus grande admiratrice, sa mère apparaît dans son clip "Run Boy", qui parle des Talibans essayant d'empêcher la scolarisation des filles.

Le 4 juin, elle sera à Caen, dans le nord-ouest de la France, pour le prix Liberté, qu'elle a remporté en 2021. La jeune artiste chantera "Stand up" avec des locaux et le clip de la chanson, filmé sur les plages du Débarquement, sera diffusé devant des vétérans de la Seconde Guerre mondiale.

"Toujours en colère", elle continue de défendre avec le rap et sur les réseaux sociaux la liberté sous toutes ses formes: à l'éducation, à s'exprimer, à choisir son partenaire. Elle a aussi mis en place deux projets en Afghanistan pour aider les enfants et les femmes.

Diplômée l'année dernière en droits humains et en musique à New York, Sonita Alizada veut maintenant étudier la politique à Oxford.

"L'art et la politique vont ensemble. Toute ma musique parle de politique, de faire la différence, de donner de l'espoir, de prendre conscience. Alors j'essaye d'éveiller les consciences à travers la musique", souligne celle qui espère, un jour, pouvoir prendre une part active dans l'avenir de son pays.