BAGDAD: Le nouveau Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani a annoncé mardi que le service militaire ne serait finalement pas rétabli, contentant nombre d'Irakiens qui le jugent inutile.
Introduit en 1935 en Irak, le service militaire obligatoire a été révoqué en 2003, dans la foulée de la chute de Saddam Hussein, renversé par l'invasion menée par Washington. Les Etats-Unis avaient alors dissous l'armée et les services de sécurité irakiens.
Mais en août 2021, le gouvernement irakien qui a précédé celui de M. Soudani a envoyé aux députés un projet de loi visant à rétablir la conscription.
Entretemps l'Irak a plongé dans une crise politique, le privant de nouveau gouvernement. Le Parlement sorti des législatives d'octobre 2021 n'a pu prendre aucune décision de taille et le texte sur le retour du service militaire n'est arrivé dans l'hémicycle qu'au début de ce mois... pour en disparaître aussitôt.
Un certain nombre de projets de loi "ont été retirés du Parlement parce qu'ils ne correspondent pas à l'orientation du gouvernement", a déclaré mardi Mohamed Chia al-Soudani, en poste depuis un mois.
"Cela comprend le 'service au drapeau'", autrement dit la conscription, a-t-il dit après le Conseil des ministres.
Le projet de loi prévoyait le retour du service militaire pour tous les hommes irakiens de 18 à 35 ans pour une période maximale de 18 mois et minimale de trois mois, selon le niveau d'études.
Nombre d'Irakiens étaient vent debout contre ce texte qui n'avait, selon des sources parlementaires, que peu de chances d'être approuvé par les élus.
L'ancien ministre de l'Electricité Louaï al-Khatib jugeait ainsi sur Twitter que dans un pays où près de quatre jeunes sur dix sont au chômage, il est plus urgent de "créer des centres de formation professionnelle" que de rétablir le service militaire.